Le ministre des Finances fait un état des lieux de l’économie en marge des consultations prébudgétaires pour l’exercice 2021/2022. Dans un entretien accordé au Défi Plus, Renganaden Padayachy explique le pourquoi d’une réouverture graduelle. Il aborde aussi ses relations avec le secteur privé. Un second recours à la Banque centrale serait-il à considérer ? « Non », répond-il.
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Voici un extrait de l’interview du ministre Renganaden Padayachy :
Pour la seconde fois, vous entamez les consultations pré-budgétaires en période de confinement. Dans quelle mesure ce second confinement va-t-il impacter le Budget 2021/2022 ?
La préparation du Budget s’inscrit bien entendu dans un contexte particulier, celui d’une crise sanitaire persistante qui impacte de facto l’activité économique. Ce sont des considérations que nous prenons en compte dans la préparation du Budget 2021-2022 en y associant les fondamentaux de la philosophie du développement inclusif, à savoir l’humain, la confiance et la justice économique, dans la lignée de ces grands penseurs tels que Kenneth Arrow, Paul Samuelson ou encore Amartya Sen.
Le ministère des Finances demande une réduction de 25 % dans les dépenses récurrentes de l'État. Est-ce aussi grave ?
La conjoncture nous demande de nous adapter à cette situation exceptionnelle, en alliant réformes courageuses et mesures de relance. La demande faite aux ministères de réduire leurs dépenses s’inscrit dans cette démarche de consolidation des dépenses publiques.
Ci-dessous les points forts de l’interview de Renganaden Padayachy :
- « Nous avons effectivement pris les devants pour anticiper une baisse potentielle de revenus. En conduisant des réformes fiscales, telles que la révision à la hausse de la Solidarity Levy et l’introduction de la Contribution Sociale Généralisée, nous visons l’objectif des 25 % de revenus par rapport au Produit intérieur brut (PIB). »
- « Le gouvernement a toujours eu recours au financement sur les marchés. C’est une pratique des plus courantes, d’autant plus que Maurice est catégorisé comme un pays à investissement de qualité. Pour rappel, nous sommes d’ailleurs le seul pays africain, avec le Botswana, à être maintenu dans cette catégorie par Moody’s. Et cela en dépit de la crise mondiale. »
- « De tout temps, les pandémies ont rythmé le cours de l’histoire. La peste noire au XIVe siècle et la grippe espagnole au début du siècle dernier sont bien là pour nous le rappeler. L’homme a toujours su s’y adapter en développant des stratégies pour surmonter ces épreuves. »
- « Il est clair que le confinement de 2021 n’est pas le même que celui de 2020. Cette fois-ci, nous l’avons abordé, tant du côté du gouvernement que des entreprises et de la population, en y étant beaucoup mieux préparés. Cela nous a permis d’amenuiser l’impact du confinement sur notre économie. »
- « Le gouvernement déploie tous les moyens nécessaires pour s’approvisionner en vaccins. C’est une priorité de santé publique, mais aussi une condition sous-jacente de la reprise économique. À cet effet, nous avons mis en place le National Covid-19 Vaccination Programme Fund pour financer la campagne de vaccination à destination de la population. Un montant de Rs 400 millions a déjà été alloué au fonds »
- « Les relations avec les opérateurs du privé sont au beau fixe. Elles l’ont d’ailleurs toujours été. S’il y a eu, à un certain moment, des avis divergents, ce n’est pas avec le secteur privé dans son ensemble, bien au contraire ».
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans l’édition du Défi Plus de ce samedi 3 avril.
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