
Journaliste et globe-trotteur, Ram Etwareea a côtoyé Mandela, Obama, Arafat… À 68 ans, le député du n˚6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or) entend mettre son expérience au service de son pays.
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Au détour d’une rue bordée de flamboyants, une silhouette discrète mais déterminée arpente les quartiers de la circonscription n˚6. Ram Etwareea, 68 ans, a troqué les studios de télévision et les salles de conférences du G20, du Fonds monétaire international et de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les ruelles de Poudre-d’Or, Goodlands et Grand-Baie, et pour les rencontres populaires sous les varangues. Journaliste international de renom, candidat du Mouvement militant mauricien (MMM) battu en 1983, avant d’être élu en novembre 2024, il revient aujourd’hui avec une ambition simple : partager ce qu’il a appris ailleurs.
C’est en 1983 que Ram Etwareea se lance pour la première fois en politique, sous les couleurs du MMM. À 25 ans, il veut contribuer à une île Maurice plus juste, plus ouverte. La défaite électorale n’est pas un échec. « Ce fut une école de la vie », confie-t-il aujourd’hui, serein.
Le jeune militant se consacre alors au journalisme. Au Nouveau Militant, il apprend le métier, affine sa plume et son regard critique sur le monde. Le journal devient son outil de combat : informer, défendre la justice sociale, donner une voix aux sans-voix.
En 1986, une bourse l’emmène en Europe. Ram Etwareea s’envole pour la Suisse, effectue un stage de formation continue à L’Impartial à La Chaux-de-Fonds. En 1989, il cofonde InfoSud, agence de presse spécialisée dans les relations internationales. En 1999, il rejoint la rédaction de Le Temps à Genève. Pendant près de 30 ans, il parcourt le monde, couvre des zones de conflit en Afrique et en Asie, et participe aux plus grandes conférences internationales.
G20, sommets de l’ONU, Bretton Woods : il y est, micro et carnet de notes à la main, questionnant chefs d’État et politiciens, observant les coulisses du pouvoir. « J’ai eu le privilège de me retrouver dans les mêmes salles que Yasser Arafat, Nelson Mandela, Barack Obama, et bien d’autres. Des moments gravés à jamais », raconte-t-il, un éclat dans les yeux.
Mais celui qui l’a le plus marqué reste Xi Jinping : « Sa vision pour transformer la Chine, moderniser son économie tout en affirmant son identité culturelle, c’est un exemple de leadership qui m’inspire. »
En décembre 2023, après avoir rangé micros et caméras, il rentre définitivement à Maurice. « J’ai pris huit valises, mais surtout j’ai ramené des bagages bien plus importants : l’expérience, l’engagement, les valeurs, et l’envie d’agir. »
À peine arrivé, il retrouve le MMM, avec qui il a toujours été en contact. Puis un appel : Paul Bérenger, son mentor, le somme : « Ram, monte au front. » Le ticket électoral du MMM pour la circonscription n°6 lui est proposé. Il accepte sans hésiter.
Depuis, il arpente le terrain avec rigueur et humilité. Son objectif : écrire, avec l’Alliance du Changement, une nouvelle page pour Maurice. « On a besoin d’un second souffle. On a besoin d’un leadership basé sur le service, pas sur l’ego. » Loin du stéréotype du politicien calculateur, Ram Etwareea dégage une chaleur humaine que saluent les habitants de la circonscription. « Li pa zis vinn get ou, li vinn konpran ou », confie un habitant de Petit-Raffray.
Son approche est simple : dialogue, respect, transparence. Il ne promet pas monts et merveilles. Il parle de formation, d’accès à l’information, d’entrepreneuriat local. Il veut que la jeunesse puisse rêver ici, chez elle. Et transmettre : « Mo ena enn responsabilite pou partaz tou sa ki mo finn aprann dan mo lavi. Sinon, sa lexperians-la pou perdi. »
Quand il n’est pas sur le terrain, Ram Etwareea se consacre à ses autres passions. La marche, parfois des heures dans les champs de canne, la lecture – essais politiques, romans historiques, biographies – et la musique, du soufi indien à l’Afghanistan en passant par la Turquie et le Pakistan.
Et la cuisine, qu’il adore par-dessus tout. « Si je n’étais pas journaliste et politicien, j’aurais été cuisinier. » Il rit, mais c’est sérieux. Plat préféré : le briani. Pour ses amis, il aime mijoter des plats mauriciens traditionnels – kari zak, vinday pwason – et des recettes apprises à l’étranger, comme le risotto aux champignons ou le poulet au curry façon thaï.
Dans sa cuisine comme en politique, il mêle saveurs, influences et personnes, rassemblant autour d’une même table. Son message reste clair : avancer, par la transmission, la sincérité et l’exemple. Une île Maurice où jeunes et anciens trouvent leur place, où le progrès respecte les valeurs fondamentales.

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