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Osman Mahomed, nouveau ministre du Transport : « La situation du Metro Express est plus grave que je le pensais »

Le Metro Express, lancé en 2020 avec une première phase reliant Port-Louis à Rose-Hill, a connu un développement rapide, mais son bilan financier et opérationnel reste controversé. Alors que le ministre du Transport pointe une inefficience structurelle, MEL insiste sur sa résilience face à des conditions exceptionnelles. Les divergences dans l’interprétation des chiffres, ainsi que les perspectives du projet, nécessitent désormais une clarification à travers le rapport annoncé par Osman Mahomed.

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Le ministre du Transport, Osman Mahomed, a tenu des propos alarmants sur la gestion et les finances de Metro Express Ltd (MEL), après une rencontre, samedi, avec les responsables de son ministère. Selon lui, la situation est « plus grave que [ce qu’il] pensait ». Incorporée en octobre 2016 et opérationnelle depuis mars 2020, MEL aurait enregistré des pertes importantes.

Un rapport pour faire le point

Osman Mahomed a annoncé la préparation d’un rapport exhaustif pour évaluer les opérations et les finances de la société. « Valeur du jour, l’agrandissement du réseau du métro n’est pas la priorité, car le niveau d’inefficience au sein de Metro Express Ltd est énorme », affirme-t-il. Ainsi, pour lui, l’urgence est désormais de stopper les pertes financières.

D’après les derniers chiffres disponibles, pour l’année financière se terminant en juin 2021, MEL aurait enregistré des pertes s’élevant à Rs 1,96 milliard. Une situation que conteste Metro Express Ltd, qui a apporté un éclairage dans un communiqué publié vendredi soir. La société conteste les pertes de Rs 1,96 milliard et affirme au contraire avoir enregistré un bénéfice net de Rs 529 millions pour l’exercice financier 2020/2021, grâce à une réévaluation de ses actifs. Selon MEL, « la position nette reste solide et positive ».

Parmi les arguments avancés par MEL, figurent des profits exceptionnels, comme l’appréciation du dollar américain, ayant « eu un impact positif sur la base des actifs, entraînant un gain de réévaluation des actifs de Rs 2,5 milliards ». La société souligne également que les revenus générés en 2020/2021, c’est-à-dire Rs 42 millions provenant des passagers et Rs 31 millions, ont été sévèrement impactés par les deux confinements liés à la pandémie de Covid-19.

Le communiqué détaille les dépenses de MEL. Celles-ci incluent notamment des coûts fixes (maintenance, services publics, ressources humaines) s’élevant à Rs 446 millions, une dépréciation des actifs de 590 millions, une perte de change de 873 millions due à l’appréciation du dollar, et des intérêts sur les prêts de 132 millions.

Ces charges représentent un total de Rs 1,6 milliard pour l’année financière 2020/2021. Cependant, MEL met en avant une croissance continue de sa base d’actifs grâce à l’achèvement progressif des étapes de construction du réseau, en particulier la Phase 2 (Rose-Hill - Curepipe) et la Phase 3 (Rose-Hill - Réduit).

Au-delà des résultats financiers, MEL défend le projet en tant qu’atout pour l’économie et la société mauricienne et cite plusieurs avantages. Ce sont, notamment une réduction de l’empreinte carbone, des gains de temps pour les usagers, une amélioration de la productivité et de la qualité de vie, une diminution des accidents de la route. La création d’espaces publics, dont le parc récréatif d’Ébène, est également mentionnée comme un bénéfice pour la population.

 

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