En 2008, les Mauriciens avaient suivi avec une attention particulière les élections présidentielles américaines. Car c’était pour la première fois dans l’histoire de ce grand pays qu’un candidat d’origine africaine, Barack Obama, réunissait des chances de s’installer à la Maison blanche.
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Le cas d’Obama était encore plus intéressant pour nous les Mauriciens car le candidat démocrate était le fils d’un Africain du Kenya et non pas issu de cette grande et vivace communauté américaine qui avait vécu l’esclavage dans le passé et qui a produit des géants comme Martin Luther King et Malcolm X.
La victoire incontestable d’Obama en 2008 et sa réélection en 2012 ne pouvaient que réjouir les Mauriciens car un fils de l’Afrique devenait pour huit années le chef de la plus grande puissance économique, technologique et militaire du monde.
Les élections présidentielles de 2024 aux États-Unis réunissent aussi les ingrédients pour un intérêt soutenu chez les Mauriciens. Car cette fois-ci, on y voit l’héritage africain et asiatique réuni dans le cocktail américain. Kamala Harris, la candidate des Démocrates, celle qui compte vaincre le casseur de baraque nommé Donald Trump, est d’origine mixte africaine et indienne. Sa mère, Shyamala Gopalen, était née à Chennai dans le Tamil Nadu avant de s’installer aux USA. Son père, Donald Harris, était un Jamaïcain d’origine africaine qui fit carrière en Amérique. Le nom Kamala, voulant dire « lotus », est tiré du sanskrit. Après la mort de sa mère, Kamala Harris partit en Inde pour participer au rituel de l’immersion des cendres dans la mer.
Le camp de Donald Trump, qui paraît si chauvin, réunit, lui aussi, une dimension sociologique pouvant fortement intéresser les Mauriciens. En effet, celui que Trump a choisi comme son vice-président en cas de victoire, James David Vance, est marié à Usha Chilukuri, une avocate née de parents venus du Sud de l’Inde comme la mère de Kamala Harris. Le mariage Vance-Chilukuri fut d’ailleurs célébré lors d’une cérémonie mixte chrétienne et hindoue. Mari et femmes suivent deux religions différentes mais vivent en harmonie. Sinon, le mari serait mort politiquement.
Donc, après Obama, belle illustration du phénomène de la globalisation à la Maison blanche au début de l’année prochaine. En prenant connaissance des faits entourant ces acteurs politiques américains, les Mauriciens « bloqués » dans des préjugés hérités du passé auront intérêt à prendre la mesure du processus de la mondialisation, c’est-à-dire la mixité accélérée des peuples et des cultures, et de penser bien au-delà de « nou bann ».
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