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IgniteTech : son CEO a licencié 80 % du staff réticent à l’IA, deux ans plus tard, il affirme qu’il referait le même choix

Eric Vaughan, directeur général d’IgniteTech. Crédit photo : Fortune


Deux ans après avoir pris l’une des décisions les plus radicales de sa carrière, Eric Vaughan, directeur général d’IgniteTech, affirme qu’il referait exactement la même chose. C’est ce que rapporte le site Fortune, dimanche 17 août. 

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En 2023, convaincu que l’intelligence artificielle générative constituait une transformation « existentielle », Vaughan a constaté que son équipe n’adhérait pas pleinement à cette vision. Sa réponse a été brutale : en moins d’un an, près de 80 % du personnel a été remplacé, selon des chiffres examinés par Fortune.

« Ce n’était pas notre objectif », confie-t-il. « Mais il était plus difficile de changer les mentalités que d’ajouter de nouvelles compétences. »

Pour Vaughan, l’enjeu était clair : toute entreprise qui ne prendrait pas rapidement le virage de l’IA se condamnerait à terme. Dès le début de 2023, il a convoqué ses équipes, abolissant objectifs trimestriels et routines confortables. À la place, il a imposé un mot d’ordre : tout devait désormais tourner autour de l’IA.

Chaque lundi devenait « AI Monday », journée où tout travail — même en vente ou marketing — devait être exclusivement consacré à des projets IA. IgniteTech a investi lourdement, allant jusqu’à consacrer 20 % de sa masse salariale à un vaste programme de formation, remboursement d’outils et cours spécialisés compris. Mais une partie importante des employés a résisté, certains allant jusqu’au sabotage. « Nous avons alors dit au revoir à ces personnes », résume Vaughan.

Ironie du sort, ce sont surtout les profils techniques qui se sont montrés les plus réfractaires, tandis que les équipes commerciales ou marketing se sont montrées enthousiastes. Cette tendance se retrouve ailleurs : une étude de WRITER, publiée en 2025, révèle qu’un salarié sur trois a déjà « activement saboté » le déploiement de l’IA dans son entreprise.

Vaughan, lui, a choisi la rupture : vaste campagne de recrutement de « spécialistes de l’innovation IA » et réorganisation complète de l’entreprise. Aujourd’hui, toutes les divisions — ventes, finances, marketing — sont placées sous l’autorité de la direction IA.

Les résultats, assure-t-il, sont spectaculaires : deux solutions d’IA brevetées en développement, dont une plateforme d’automatisation des e-mails, des délais de mise sur le marché réduits à quelques jours seulement, et une rentabilité record de 75 % d’EBITDA en 2024, tout en réalisant l’acquisition majeure de Khoros.

Résister ou s’adapter

Le cas IgniteTech illustre à la fois la douleur et les bénéfices d’une transformation radicale. Mais tous ne choisissent pas la même stratégie. Ikea a par exemple misé sur la requalification de ses employés, contrairement à Klarna, qui a réduit ses effectifs de support client en adoptant une IA conversationnelle — avant de réembaucher partiellement.

Selon Joshua Wöhle, PDG de Mindstone, entreprise spécialisée dans la formation à l’IA, les deux approches existent : upskilling (former l’existant) ou remplacement massif. Il prévient toutefois : « La vitesse du changement est telle qu’il peut parfois être plus “gentil” de licencier ceux qui refusent l’IA. »

À cela s’ajoute un scepticisme tenace, hérité de promesses passées non tenues autour des NFT ou de la blockchain. Beaucoup de salariés jugent l’IA « survendue », car ils veulent l’adapter à leurs anciens schémas de travail, sans repenser leur organisation.

Pour Vaughan, en revanche, la conclusion est sans appel : « Ce que nous avons traversé a été extrêmement difficile. Mais oui, je le referais sans hésiter ». 

Source : Fortune

 

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