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Omicron : cas et restrictions se multiplient, l'OMS met en garde sur une situation «toxique»

L'Organisation mondiale de la santé a mis en garde mercredi contre la combinaison "toxique" de faibles taux de vaccination et de dépistage du Covid-19, face à la menace du nouveau variant Omicron qui continue de se propager dans le monde et contraint de plus en plus de pays à revenir à des mesures restrictives.

L'Allemagne doit décider jeudi de nouvelles restrictions, dont de possibles fermetures de bars et autres lieux publics, un nouveau tour de vis avant une obligation vaccinale qui fait désormais consensus. 

La vaccination obligatoire est déjà prévue en Autriche et d'autres pays y réfléchissent, notamment l'Afrique du Sud, mais les résistances sont fortes. 

Une discussion "doit être menée" sur le sujet dans les Etats membres de l'UE, a estimé en conférence de presse la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Car pour l'heure, a souligné à Genève le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'insuffisance de la couverture vaccinale contre le Covid-19 et celle du niveau de dépistage constituent un mélange "toxique".

"Question de choix" 

C'est "une recette parfaite pour que des variants se reproduisent et s'amplifient", a-t-il prévenu, soulignant que la fin de la pandémie est "une question de choix".

En Afrique du Sud, là-même où a été annoncée l'identification du variant Omicron la semaine dernière, mais dont moins d'un quart des habitants sont vaccinés, les autorités sanitaires ont décrit devant le Parlement une propagation "exponentielle" du virus. Le nouveau variant, manifestement très contagieux, étant déjà dominant.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est insurgé mercredi contre le "scandale" d'une condamnation de l'Afrique pour n'être pas assez vaccinée. 

Face au variant Omicron, les fermetures de frontières sont "profondément injustes, punitives et inefficaces", a-t-il affirmé, dénonçant une forme d'"apartheid" à l'égard de l'Afrique et en appelant à développer les tests.

Face à "la menace pour la reprise" économique, que représente Omicron, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a elle aussi estimé mercredi que la priorité demeurait de "s'assurer que les vaccins sont produits et distribués le plus rapidement possible à travers le monde".

Les pays développés du G20 ont dépensé 10.000 milliards de dollars pour protéger leur économie pendant la crise, alors que vacciner la planète ne coûterait que 50 milliards, a déploré Laurence Boone, la cheffe économiste de l'OCDE.

La nouvelle souche a été repérée sur tous les continents, mais l'Europe, déjà confrontée avant son apparition à un fort rebond de l'épidémie, semble la plus touchée : après de nombreux autres pays, la Norvège a annoncé ses quatre premiers cas mercredi, tous sur des personnes rentrées d'Afrique du Sud.

Les Etats du Vieux continent durcissent donc à nouveau les restrictions sanitaires : contrôles aux frontières, interdiction de voyager vers l'Afrique australe, masque obligatoire dans les transports et les magasins au Royaume-Uni, recommandation de vacciner les enfants vulnérables en France, etc. 

Même au Portugal, élève modèle de l'Europe pour le taux de vaccination (85%), la population doit de nouveau à partir de mercredi porter le masque dans les lieux clos et présenter un pass sanitaire et une nouvelle campagne de vaccination a commencé.

Le Danemark, qui comme d'autres pays en Europe est confronté à un fort rebond épidémique et a enregistré mercredi le nombre record de plus de 4.500 nouveaux cas de Covid-19, a réintroduit un test obligatoire pour les voyageurs en provenance de Doha et de Dubaï, après la détection d'un cas du nouveau variant chez un voyageur de retour du Qatar.

"Virus sans frontières" 

Aux Etats-Unis, qui ont annoncé mercredi avoir détecté un premier cas du variant, des conditions de test plus strictes pour les voyageurs à l'arrivée, voire l'instauration d'une quarantaine, sont à l'étude, selon des responsables sanitaires. Ces mesures pourraient être officiellement annoncées jeudi par le président américain Joe Biden. 

En Asie, le Japon, désormais fermé aux étrangers, a recensé deux cas de contamination par Omicron et demandé mercredi aux compagnies aériennes de suspendre les nouvelles réservations à destination de son territoire pendant un mois. La Corée du Sud a annoncé ses cinq premiers cas et renforcé ses restrictions de voyages.

Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, a également enregistré ses trois premiers cas, des personnes de retour d'Afrique du Sud, tout comme les trois premiers cas repérés au Brésil.

Un premier cas a par ailleurs été signalé en Arabie saoudite - chez un Saoudien rentré d'Afrique du Nord - ainsi qu'aux Emirats arabes unis. 

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax, se sont dits confiants dans leur capacité à créer un nouveau vaccin contre Omicron. La Russie a, elle aussi, annoncé travailler sur une version de son "Spoutnik V" ciblant spécifiquement ce variant.

Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.

L'OMS juge "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", même si de nombreuses inconnues demeurent : contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.

Elément rassurant : à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

Le Covid-19 a fait au moins 5.214.847 morts dans le monde depuis son apparition fin 2019 en Chine, selon un comptage de l'AFP mercredi.
AFP

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