
Dans le cadre du 50ᵉ anniversaire du Mahatma Gandhi Institute, le Premier ministre et le ministre de l’Éducation ont affirmé leur volonté de réglementer l’usage du téléphone portable en milieu scolaire. Un cadre national est en cours d’élaboration et sera examiné par le conseil des ministres.
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Le téléphone portable est omniprésent dans la vie des jeunes. Lors du 50ᵉ anniversaire du Mahatma Gandhi Institute (MGI), célébré le mercredi 13 août, les autorités ont exprimé leur intention de réguler son usage en milieu scolaire. Le dossier, jugé prioritaire, sera prochainement examiné par le conseil des ministres.
Le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, souhaite mercredi que le portable soit interdit à l’école. Cette déclaration marque une volonté politique forte de restaurer un climat propice à l’apprentissage, sans distractions numériques.
Le ministre de l’Éducation, le Dr Mahend Gungapersad, a confirmé que des règlements sont en cours d’élaboration. « Nous sommes conscients que le téléphone portable peut nuire à la concentration des élèves. Mais nous ne voulons pas imposer une interdiction brutale. Le Premier ministre l’a dit : nous observons ce qui se fait dans d’autres pays. Il ne s’agit pas de rejeter le portable en soi, mais de lutter contre son usage abusif en classe », a-t-il expliqué.
Le ministère souhaite que le téléphone ne soit plus une source de distraction pendant les heures de cours, mais un outil utilisé à bon escient, si nécessaire. L’objectif est de favoriser un environnement scolaire plus serein et plus propice à la réussite.
Certaines écoles ont déjà pris les devants. Le Curepipe College, qualifié d’établissement avant-gardiste, a instauré depuis janvier une zone sans téléphone portable. Le ministre a salué cette initiative et a lancé un appel aux autres établissements pour qu’ils suivent cet exemple.
Mais au-delà des initiatives locales, c’est une réforme nationale qui se dessine. Le Dr Gungapersad a annoncé que le dossier sera bientôt à l’ordre du jour du conseil des ministres.
Dans d’autres établissements
Si les autorités souhaitent réglementer voire interdire l’usage du téléphone portable à l’école, d’autres, notamment dans les établissements privés des mesures sont déjà en place.
Le chargé de communication du Service diocésain de l’éducation catholique, Clive Anseline indique que les règlements interdisent l’usage portable dans les collèges catholiques. « Nous confisquons et nous retournons le portable à la fin de la journée avec une note aux parents. » « Mais comme c’est utilisé aussi dans certaines classes, on est plus pour un usage responsable. Quand c’est mal utilisé, l’école prend des sanctions », ajoute-t-il.
Le Curepipe College est une « mobile free zone », depuis le 14 janvier. Le Manager et recteur Neetesh Sewpal explique que les collégiens déposent leurs appareils dans un panier à leur arrivée et ils les récupèrent à la fin des cours. L’établissement a d’ailleurs investi dans des casiers sécurisés et des caméras. Le système est bien organisé et accepté par tous les élèves, selon le responsable.
Mesure attendue
Pour Manoj Sunassee, membre exécutif de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, la décision était attendue. « Le Premier ministre a confirmé, dans une déclaration officielle, l’interdiction de l’usage des téléphones portables par les élèves au sein des établissements scolaires. Cette mesure s’inscrit dans la continuité des annonces du ministre de l’Éducation. »
Selon le recteur, cette interdiction est perçue comme une réponse aux problématiques croissantes de concentration et de discipline observées dans les établissements.
Objectifs prioritaires
Pour Manoj Sunassee, il y aura plusieurs bienfaits
- Renforcement de la concentration : l’élimination d’une source constante de distraction devrait permettre aux élèves de se consacrer pleinement aux activités pédagogiques.
- Valorisation des interactions sociales : en favorisant les échanges durant les temps de pause, le développement des compétences relationnelles est encouragé et les effets de l’isolement numérique sont limités.
- Rétablissement de l’autorité et réduction des comportements perturbateurs : les incidents liés à l’usage inapproprié des téléphones (cyberharcèlement, consultations en classe, interruptions) devraient diminuer.
Annonce saluée
Manoj Sunassee indique que les chefs d’établissements ont accueilli cette annonce avec soulagement. « La gestion quotidienne des téléphones constitue une source de tension et d’épuisement pour le personnel éducatif. Leur interdiction généralisée devrait permettre de recentrer les efforts sur les missions pédagogiques et de favoriser un climat scolaire serein. »
Il appelle toutefois à la prudence, car l’outil technologique est désormais intégré aux pratiques pédagogiques. « Il convient de proscrire les usages récréatifs et perturbateurs, sans pour autant renoncer aux potentialités du numérique éducatif. Lorsqu’ils sont utilisés dans un cadre pédagogique structuré, les outils numériques peuvent favoriser la recherche, la créativité et la collaboration. »
Manoj Sunassee souligne que l’efficacité et l’acceptabilité de cette interdiction dépendront de la qualité de la préparation qui l’accompagnera. « Un dialogue ouvert et constructif impliquant l’ensemble des parties prenantes : enseignants, parents, élèves, experts du numérique et de la pédagogie est essentiel afin de définir les modalités d’application et d’envisager les ajustements nécessaires pour les usages pédagogiques reconnus. »

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