
- Gel de 3 000 postes vacants pour les Mauriciens
- La Financial Crimes Commission a ouvert une enquête
Le ministère du Travail a adressé une note officielle aux agences de recrutement, leur enjoignant de cesser immédiatement toute activité de placement en l’absence d’une licence valide, conformément à la Private Recruitment Agencies Act 2023. Le ministère précise qu’il est actuellement en train de finaliser de nouvelles réglementations encadrant les conditions d’octroi de la Recruitment Licence. En attendant l’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions, aucune demande de licence ne sera acceptée. Selon la Section 4 de la loi, « aucune personne, y compris celle détenant une licence délivrée à l’étranger, ne peut recruter un travailleur pour le compte d’un employeur ni exercer d’activités de recrutement sans être dûment licenciée ». Le ministère rappelle également que le non-respect de cette obligation constitue une infraction passible d’une amende minimale de Rs 500 000 et maximale de Rs 1 million, ainsi que d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.
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Selon le directeur d’une agence de recrutement bien connue à Maurice, si les permis d’exploitation des agences n’ont pas été renouvelés, c’est parce que le ministère du Travail ne l’a pas fait. Il explique que ces permis doivent être renouvelés tous les deux ans et que, pour ce faire, les agences doivent soumettre chaque trimestre un rapport au ministère. Ce document doit notamment préciser le nombre de recrutements effectués, les postes créés et d’autres informations pertinentes. « Depuis deux ans, nous courons derrière les officiers du ministère que ce soit sous l’ancien gouvernement ou encore du nouveau pour obtenir le renouvellement de notre licence. Mais à chaque fois, on nous répond que la loi sera amendée et que le renouvellement se fera selon les nouvelles dispositions. Ce n’est donc pas de notre faute si le ministère lui-même ne procède pas au renouvellement », affirme-t-il.
Cinq agences de recrutement concernées jusqu’à présent
Malgré cette situation, le directeur précise qu’il continue à soumettre les rapports trimestriels comme prévu. « Toutes les deux semaines, nous appelons pour suivre le dossier. Et voilà que, soudainement, nous recevons une lettre nous intimant de cesser nos activités. C’est injuste », poursuit-il. Selon lui, environ cinq agences seraient concernées par cette suspension, causant la perte directe d’une cinquantaine d’emplois dans ces agences. Toutefois, il avance que d’autres agences devront recevoir leurs lettres dans les jours à venir. « On compte 57 agences de recrutement à Maurice », dit-il. Un autre directeur explique que l’un des principaux objectifs du ministère du Travail est de mieux structurer l’emploi des travailleurs étrangers à Maurice. « Nous accueillons très favorablement cette initiative, c’est une excellente chose.
Cependant, dans ce processus, il ne faut pas freiner le recrutement des Mauriciens ni mettre toutes les agences dans le même panier », déplore-t-il.
Une directrice d’une autre agence de recrutement abonde dans le même sens. Selon elle, même les agences qui font uniquement les recrutements locaux ne peuvent plus opérer. « Les opérations des agences sont bloquées sous prétexte que la loi va changer. On nous interdit de travail. On risque des sanctions si on va à l’encontre de cette instruction. Comment expliquer une décision aussi injuste et surtout unilatérale ? » déplore-t-elle. Elle se demande si c’est une pression de la Financial Crimes Commission - qui enquête sur un ou des cas précis - pour bloquer les recrutements ? « On est paralysé », déplore-t-elle. Et d’ajouter que des démarches légales sont envisagées, si besoin est et dans l’éventualité que le ministère du Travail ne propose pas un retour positif.

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