Economie

Objets connectés: un marché porteur pour Maurice

Didier Samfat, directeur de Syynergis
Le gouvernement a annoncé la préparation d’un plan d’action sur le développement des objets connectés à Maurice. Ce marché comporte également son lot d’interrogations et d’obstacles. En 2020, le monde comptera 50 milliards d’objets connectés, selon la multinationale Accenture qui détient une branche à Maurice. Cela peut être des réfrigérateurs qui passeront commande quand il manquera des aliments, ou qui enverront le pouls et la température de leurs propriétaires à leurs médecins. Il est également question du suivi du comportement des consommateurs, afin de leur proposer en magasin des remises sur des produits ciblés. Ce marché nécessite notamment le développement de logiciels, d’applications et de robotiques. C’est sur ce créneau que le secteur de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation (TCI) à Maurice peut s’appuyer à l’avenir. C’est du moins l’opinion du gouvernement, qui a annoncé à l’issue du conseil des ministres du vendredi 10 juin, qu’un plan d’action sera élaboré pour le développement et l’adoption de l’Internet des objets. Le gouvernement estime que les objets connectés peuvent aider la population dans différents domaines, comme la sécurité, par exemple. Ils peuvent également présenter de nombreux avantages à la communauté des affaires. L’État donne des exemples concrets, où l’Internet des objets peut contribuer. Il s’agit du contrôle des déchets ainsi que la hausse de la productivité en agriculture.

Interrogations

L’adoption des objets connectés dans le quotidien des gens suscite des interrogations. « Il faut savoir comment les consommateurs vont réagir. Cette technologie a-t-elle réellement une utilité pour eux ? Quels seront les coûts qu’un ménage devra encourir pour pouvoir supporter l’utilisation des objets connectés ? Aujourd’hui, chaque membre de la famille a trois appareils connectés à la maison, un smartphone, une tablette et un ordinateur. Il faut une borne wi-fi capable de supporter tous ces appareils, sans compter la télévision connectée. L’infrastructure wi-fi fournie par les opérateurs est-elle suffisante pour gérer tous ces appareils additionnés aux objets connectés ? Les ménages ont-ils le pouvoir d’achat pour investir dans une borne wi-fi plus puissante utilisée par les professionnels ? » s’interroge Didier Samfat, directeur de Syynergis. Un autre obstacle se dresse devant ce secteur. Il s’agit de compétences disponibles à Maurice. Il est évident qu’il manque de ressources humaines pour soutenir le développement de l’industrie des objets connectés, souligne Didier Samfat. Il préconise une plus grande ouverture du marché de l’emploi aux étrangers sans contraintes de salaires minimums ou de ratios entre emplois étrangers et Mauriciens. Le directeur de Syynergis explique que si les professionnels de pays développés, comme les Européens par exemple, sont trop chers, il est possible de puiser dans le « vivier » africain, où les ingénieurs qualifiés sont de plus en plus nombreux, selon lui. Il évoque également les compétences asiatiques, dont les coûts sont inférieurs qu’en Europe. Finalement, une dernière interrogation subsiste. Il s’agit de la confidentialité des données personnelles générées par les objets connectés. Qui aura, par exemple, accès aux contenus des réfrigérateurs intelligents de nos cuisines et dans quel but ?
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