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Obeidullah Khan Wahedally, président de la Blood Donors Association : «Tout le monde devrait se sentir concerné par le don de sang»

La Journée du donneur de sang a été célébrée le 14 juin. À Maurice, seulement 2 % de la population est un donneur volontaire régulier, déplore le président de la Blood Donors Association, Obeidullah Khan Wahedally. Ce qui n’est pas suffisant, estime-t-il.

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De nombreuses personnes dépendent du don de sang pour survivre, dit le président de la Blood Donors Association (BDA). Parmi, il y a les patients souffrant de thalassémie, ceux qui font des sessions de dialyse et les femmes, en cas de césarienne. Ajouté à cela, il y a les victimes des accidents de la route. Ce qui fait que la banque de sang ne doit à aucun moment connaître de pénurie. Cela d’autant plus que seul un humain peut donner son sang à un autre humain et que jusqu’à présent, il n’est pas possible de le fabriquer artificiellement.

Selon le ministre de la Santé Anwar Husnoo et Obeidullah Khan Wahedally, la banque de sang récolte entre 45 000 à 50 000 pintes de sang annuellement. Et 2 % de la population est un donneur de sang régulier. Ce chiffre n’est pas suffisant, selon le président de la BDA.

Il lance un appel à la population et particulièrement aux automobilistes, qui sont à risque en cas d’accident de la route. « Le sang collecté ne peut être conservé plus de 45 jours », explique-t-il. Il faut donc que la banque de sang soit régulièrement alimentée, afin qu’il n’y ait pas de rupture de stock et que le précieux liquide soit disponible en quantité suffisante.

Pour lui, il serait bon que les gens prennent conscience qu’il y a environ 445 000 véhicules sur les routes. Les 45 000 pintes de sang que la banque de sang reçoit ne représentent que 10 % des automobilistes.

« Avec le nombre croissant d’accidents de la route, les automobilistes devraient faire don de leur sang, car ils sont en première ligne », explique Obeidullah Khan Wahedally. Il ajoute que le sang que contient le corps humain ne sert à rien une fois décédé. « Il sera inutile. Autant le partager avec les autres », explique-t-il. Ajouté à cela, le sang donné est régénéré par le corps dans les 72 heures.

Selon le président de la BDA, « le don de sang concerne tout le monde », dit-il. Pour Obeidullah Khan Wahedally, un petit geste peut faire une différence dans la vie d’une personne.
Être un donneur de sang régulier peut avoir de nombreux bénéfices. Parmi, tenir le donneur loin des fléaux sociaux tels que la drogue. « Un donneur de sang doit être en bonne santé.

Au cas contraire, son sang sera rejeté », dit-il. Ainsi, pour lui, si les jeunes en particulier prennent conscience de l’importance du don de sang, cela peut leur permettre de barrer la route à la drogue.

Il précise aussi qu’il ne faut pas avoir peur de faire don de son sang. « Ce n’est pas aussi douloureux qu’on le pense et cela se fait en toute sécurité. On n’attrape pas une maladie en faisant don de son sang », fait-il ressortir. Cela avec toutes les précautions qui sont mises en place.

À ce propos, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé, le Dr Laurent Musango, souhaite citer Maurice en exemple auprès des pays de la région. Cela pour le respect des normes de sécurité en place à Maurice en matière de transfusion sanguine.

Le don de sang se fait en une dizaine de minutes et il n’y a rien d’effrayant, explique-t-il. « À travers cela, une personne peut savoir s’il est en bonne santé. C’est aussi gratifiant, car ce geste peut sauver une vie », indique Obeidullah Khan Wahedally.

Application mobile

La Blood Donors association a lancé, en avril, une application mobile à l’intention des donneurs de sang volontaires potentiels. Grâce à cette application créée par Cloudhub Ltd, tout potentiel donneur enregistré peut être averti à travers son téléphone si son sang est requis. Selon Obeidullah Khan Wahedally, il y a 250 personnes enregistrées. Pour s’enregistrer, il faut posséder un téléphone fonctionnant sous Android et télécharger l’application Mauritius Blood Donors sur Google Play.

Maurice, un exemple pour la région

L’Organisation mondiale de la santé souhaite citer Maurice en exemple, afin d’inspirer d’autres pays de la région à adopter des pratiques similaires dans le domaine de la sécurité transfusionnelle. C’est ce qu’a fait savoir le Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice. Selon lui, le risque de contamination lors d’une transfusion sanguine est quasiment nul à Maurice. Cela même si « le risque zéro n’existe pas », précise-t-il. Il affirme cependant qu’à Maurice « le niveau de sécurité transfusionnelle est élevé ».

Il explique que « toutes les unités de sang collectées sont testées à 100 % pour le VIH, les hépatites B et C et pour la syphilis ». En sus de cela, le sang collecté est séparé de ses différents composants, selon lui, ce qui fait que les malades ne reçoivent que les composants sanguins dont ils ont besoin. Le National Blood Transfusion Service dispose d’un nouvel équipement pour l’analyse plus rapide des traces d’infection dans le sang collecté.

Il s’agit de l’appareil d’amplification d’acide nucléique. Grâce à ce nouvel équipement, lancé par le ministre de la Santé Anwar Husnoo le mercredi 14 juin lors de la Journée mondiale du donneur de sang, il est possible de savoir en quelques jours si une personne a une infection et si son sang peut être utilisé pour une transfusion sanguine.

 

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