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« Nous vivons à crédit depuis six ans », ironise Patrick Assirvaden 

« La crise sanitaire sans précédent a débouché sur une crise économique. Si rien n’est fait comme il faut, nous allons déboucher sur une crise sociale sans précédent encore une fois». C’est l’avis de Patrick Assirvaden. Le député et président du Parti Travailliste (PTr) intervenait lors des débats budgétaires, qui se poursuivent en ce mercredi 10 juin à l’Assemblée nationale. 

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« Nous sommes d’accord que le ministre des Finances a présenté un Budget dans un moment inédit. C’est la première fois qu’un ministre des Finances présente un Budget dans un climat de doute, de frayeur où il n’y a aucune visibilité », déclare le député  rouge. 

Patrick Assirvaden ajoute que c’est aussi la première fois dans l’histoire de Maurice qu'un Grand argentier  expose un Budget avec une somme aussi « colossale » que Rs 158 milliards, qu'il décrit comme « le ‘one-off’ de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice, le ‘second-off’ de Rs 80 milliards de la Mauritius Investment Corporation (MIC)» 

« Il y aura encore d’autres ‘offs’ », a ironisé Patrick Assirvaden. 

Le député du PTr dit admettre que « c’est un fait que notre économie est dévasté. Nos secteurs, voire marchés traditionnels sont à l’arrêt que ce soit à l’intérieur et l’extérieur. Nos PME sont dans le désarroi. La Covid-19 nous a mis presque K-O. (…) »

Mais il s'en prend à  ce qu'il qualifie de « pompage ».  « Et, Rs 18 milliards, Rs 60 milliards et Rs 80 milliards sont pompées de la Banque centrale. Et, la commission de l’Union européenne nous a mis sur une liste qui affectera l’économie mauricienne. Malgré ce tableau que j’ai brossé, il faut aussi reconnaître qu’avant la Covid-19, il y a eu pas mal de largesses, de gaspillage, de projets de prestiges. On se pose la question- quelle est la rentabilité du Metro Express aujourd’hui ? » s’interroge le membre de l’opposition. 

« Rs 19 milliards pour le projet de Safe City. Il faut mettre des caméras mais à ce prix-là ? Nous vivons à crédit depuis six ans. Ce n’est pas que l’opposition qui parle ce langage, mais également le rapport d’Audit de l’année dernière», a avancé le député rouge. 

Selon Patrick Assirvaden, « on se retrouve dans cette Chambre pour voter ce Budget avec en bouc émissaire le nouveau coronavirus ». 

« Nous voulons la transparence concernant la gestion des fonds »

« Nous sommes d’accord que le gouvernement injecte de l’argent dans certains secteurs », poursuit Patrick Assirvaden.  «Mais nous voulons la transparence concernant la gestion de ce fonds. Quelles sont les conditions attachées à ces Rs 80 milliards dans la MIC. Il y a un secteur privé qui était en profit de millions, il y a trois mois. Maintenant, celui-ci est sans sou. Son ‘statement of profit and loss’, en date du 30 septembre 2019, indique qu’il avait enregistré un profit de Rs 434 millions en 2018 et Rs 2,8 milliards en 2019. On est en droit de se poser des questions. On est d’accord que vous êtes affectés. Nous voulons savoir comment l'argent sera distribué et sous quelles conditions ? Est-ce en termes d’equity, de prêt ou d'un grant », se demande encore Patrick Assirvaden. 

Pour le député de l’opposition, « il y a une crise du logement dans ce pays, impliquant plusieurs gouvernements. En 2015, le gouvernement avait proposé la construction de 10 000 logements sociaux. Combien ont été construits ? Pas plus de 2 000. En 2018, le Premier ministre actuel, qui était également ministre des Finances, avait proposé la construction de 6 000 logements sociaux ? Pas plus de 1 500 ont été construits. (…) C’est à vous, ce gouvernement qui est là depuis 2019, de répondre à la situation. Pourquoi vous ne corrigez pas depuis six ans ce qu’il a été fait de mauvais ? ». 

Selon Patrick Assirvaden, « il y a un manque d’imagination, une ‘pauvreté dans les ambitions’ pour le secteur énergétique dans le Budget. (…) Le ministre de l’Environnement a utilisé le mot ‘transition écologique’. Très joli mot. Mais qu’en est-il de la transition énergétique?», lance le député travailliste.  

« Au lieu d’investir Rs 500 millions dans le CEB Fibernet, j’aurais préféré que cette somme soit injectée dans la maîtrise de la demande énergétique, les voitures électriques », s'exclame-t-il. 

Le député rouge demande, «très patriotiquement», à ce que la prime de Rs 15 000 destinée qu’aux policiers et personnels soignants soit étendue aux éboueurs, employés des supermarchés, des pharmaciens. 

« Ce Budget ne répond pas aux attentes de la population ni aux celles des secteurs pour la relance économique… », conclut Patrick Assirvaden. 

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