Live News

Rencontre : immersion dans le quotidien des travailleurs sociaux scolaires

Manta Jumeea et Pascale Chan Shin Yu, deux Educational Social Workers du ministère de l’Éducation.

Dans les établissements scolaires, une équipe discrète mais essentielle veille à ce qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Manta Jumeea et Pascale Chan Shin Yu, deux Educational Social Workers, nous ouvrent les portes de leur mission. Leur rôle principal est de s’assurer que tous les enfants soient scolarisés et que ceux qui ne le sont pas puissent l’être dans les meilleurs délais.

Publicité

Leur quotidien est rythmé par des situations complexes et souvent urgentes. Elles interviennent auprès des enfants qui ont du mal à s’adapter au système scolaire, de familles qui négligent les démarches de transfert après un déménagement, ou encore de parents qui n’assument pas pleinement leurs responsabilités éducatives. Certains élèves sont irréguliers, d’autres n’aiment tout simplement pas aller à l’école. Ces cas, bien que fréquents, ne sont jamais traités à la légère. Chaque enfant est unique, chaque situation requiert une approche sur mesure.

La collaboration avec les enseignants est au cœur de leur action. Ces derniers partagent des informations précieuses sur le comportement, la performance et le contexte familial des élèves. En retour, les travailleurs sociaux leur fournissent des éléments pour mieux encadrer les enfants en classe. Après chaque visite à domicile, un suivi est mis en place pour faciliter la réintégration scolaire et le rattrapage des apprentissages manqués. Ce lien de confiance avec les enseignants est décrit comme solide et constructif.

Chaque zone du ministère de l’Éducation dispose d’une équipe dédiée. Les Educational Social Workers (ESW) sont affectés à plusieurs écoles primaires et secondaires, et interviennent dans toutes sortes de situations sociales et éducatives. Ils orientent les familles vers les organismes compétents pour un accompagnement adapté, qu’il s’agisse de soutien médical, financier ou psychologique.

Compétences 

Les compétences requises dans ce métier sont nombreuses : confidentialité, discrétion, absence de jugement, capacité à gérer des situations difficiles avec professionnalisme. Il y a aussi le plaidoyer pour le droit à l’éducation, la collaboration interinstitutionnelle et la recherche de solutions adaptées à chaque enfant. Pour Manta Jumeea et Pascale Chan Shin Yu, ce métier est avant tout une vocation. Elles l’ont choisi pour être au service des enfants et des familles, pour aider ceux qui traversent des difficultés à reprendre pied.

Les résultats sont souvent visibles et encourageants.

Avant d’intégrer le ministère, les ESW avaient déjà une expérience professionnelle dans le domaine social. Tous ont un Bachelor of Social Work, certains possèdent un Master en counselling ou d’autres qualifications universitaires. Ils ont également suivi de nombreuses formations spécialisées, notamment sur l’accompagnement et les droits de l’enfant.

La confiance avec les élèves se construit dans le temps, à travers une approche bienveillante. Il s’agit de leur montrer qu’ils sont capables de réussir, de les aider à exprimer leurs émotions, de les valoriser et de les accompagner dans leur parcours. Cette relation est essentielle pour leur permettre de surmonter les obstacles.

Lien avec les familles

Les ESW interviennent aussi auprès des familles, avec lesquelles ils entretiennent un lien étroit. Ils effectuent des visites à domicile, évaluent les besoins et orientent les parents vers les services compétents. Les familles sont considérées comme des partenaires essentiels, accompagnées à travers des sessions individuelles et collectives pour mieux soutenir leurs enfants à la maison.

En cas de maltraitance ou de négligence, une enquête est menée. Les enfants sont ensuite référés aux autorités compétentes, comme le ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille. Et un suivi est systématiquement assuré. Lorsqu’un élève est en détresse, l’intervention est immédiate. Les travailleurs sociaux identifient les causes de son absence ou de son mal-être, et mettent en place un plan d’action impliquant l’école, les parents et la communauté. Si d’autres services sont concernés, comme la Family Support Service, la brigade pour la protection de la famille, la National Empowerment Foundation, ou les services médicaux et sociaux, les familles sont orientées vers ces structures.

Certains enfants préparent de la drogue, d’autres en consomment.

Les résultats sont souvent visibles et encourageants. Lorsque tous les acteurs sont impliqués, les enfants reprennent le chemin de l’école. Leur comportement s’améliore, ils retrouvent confiance en eux et leur performance académique progresse. Les ESW travaillent également en étroite collaboration avec les psychologues scolaires du ministère. L’encouragement aux élèves, se fait en leur montrant qu’ils sont capables de réussir, qu’ils sont capables de se sortir de leur difficulté, en leur permettant de dire ce qu’ils ressentent et en ayant une approche holistique envers eux.

Défis 

Depuis sa création en 2006, le service des ESW a évolué face aux mutations sociales. Les défis se sont multipliés : enfants en difficulté d’adaptation,  séparation ou divorce dans les familles, enfants ballottés entre deux foyers, parents agressifs ou absents, situations de détresse psychologique.   « Les cas sont plus complexes qu’autrefois, mais nous ne baissons pas les bras. Notre mission est d’aider les enfants et les familles qui nous sont confiés », témoigne Manta Jumeea.

Parmi les problématiques, elles soulignent qu’après la pandémie de la covid 19, il y a eu encore plus de difficultés auxquelles les familles ont eu à faire face, par exemple, la consommation de drogues par les jeunes, les grossesses précoces, des parents agressifs, des tentatives de suicide, etc. Manta Jumeea déplore que certains enfants soient exposés à la drogue dès leur plus jeune âge. « Il est malheureux de constater que certains  préparent la drogue et que certains ont déjà consommé. » Elle souligne que les comportements observés à l’école du primaire au secondaire sont souvent le reflet de ceux vécus à la maison ou dans la société et que ces problématiques touchent toutes les régions.

Mission 

Face à cette réalité, les besoins sont urgents : recruter davantage de personnel, accompagner les éducateurs, renforcer les services spécialisés dans les écoles, éduquer les parents, appliquer la loi sur l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans, et former les ESW aux nouveaux fléaux sociaux.

Aujourd’hui, le ministère compte 21 Educational Social Workers et quatre Senior ESW, ans les quatre zones du pays. Ils interviennent chaque fois qu’un enfant est absent ou qu’il est confronté à des problèmes sociaux. Leur conviction : voir un enfant réussir, c’est une immense gratification, un sentiment de réussite et de satisfaction personnelle.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !