Nicolas Dorasamy : au chômage, il se reconvertit et fabrique des enceintes écologiques  

Nicolas Dorasamy, un ancien employé du Club Med, aux Bahamas, s’est retrouvé dans l’obligation de se lancer dans l’entrepreneuriat à son retour à Maurice en septembre dernier. Il propose un projet innovant et unique en son genre : le Mangobeat. C’est une enceinte écologique fabriquée à partir de bois de manguier.  

« Une pendule arrêtée donne l’heure exacte deux fois par jour. » C’est ce proverbe qui permet à Nicolas Dorasamy d’avancer. Il ne fait pas partie de ces personnes qui découvrent les choses dans les livres, il préfère les vivre. Cet épicurien dans l’âme apprécie chaque instant et chaque rencontre. C’est d’ailleurs par le biais d’une d’elles qu’il s’est lancé dans l’entrepreneuriat. 

« Étant curieux, je me suis toujours intéressé à la nature, à la nature humaine et aux émotions. J’aime voyager, la musique, le camping, les différentes cultures du monde et leurs histoires », confie-t-il. C’est donc sans grande surprise qu’il s’est retrouvé dans le domaine du tourisme. En tant que touche-à-tout qui n’a pas peur de se mouiller, bref, un vrai caméléon du travail, il a occupé divers postes, notamment Excursion Manager, Gourmet Lounge Manager et aujourd’hui entrepreneur à temps plein.

Le bois avec lequel nous fabriquons le Mangobeat vient de plantations éco-gérées."

Nicolas Dorasamy travaillait au Club Med aux Bahamas lorsqu’il fait la rencontre d’un Français, le fondateur de Mangobeat (voir hors-texte), et de sa famille, avec qui il se lie d’amitié. À son retour à Maurice à cause de la pandémie de Covid-19, en septembre, il se retrouve au chômage. « Comme le Mangobeat est un produit qui a déjà fait ses preuves à travers le monde, j’ai décidé de le proposer à Maurice, car il cadre parfaitement avec l’esprit écologique de notre île », raconte-t-il. 

Produit par des artisans thaïlandais, le Mangobeat qui fonctionne sans fil et sans batterie permet d’économiser des ressources. Une idée novatrice qui plaît tout de suite aux Mauriciens, surtout pendant la période festive. « Ils ont été séduits par le concept et l’idée, car c’est un produit nouveau à Maurice. Au départ, certaines personnes trouvaient que l’enceinte était trop chère, n’ayant aucun moyen de comparaison. Puis, lorsqu’ils ont compris le concept et réalisé que c’est un produit qu’on achète pour la vie, ils ont tout de suite adhéré », relate l’entrepreneur. 

Il est convaincu que le Mangobeat est un investissement. « Au-delà de son aspect écologique et pratique, il est unique en son genre et a la capacité, selon sa taille, d’amplifier le son de cinq à onze fois de manière naturelle et sans électricité », confie-t-il. « C’est une véritable alliance entre la nature et la technologie. Le bois avec lequel nous fabriquons le Mangobeat vient de plantations éco-gérées. On ne coupe pas un arbre ou ses branches s’il donne encore des fruits. Plus de 14 étapes opérationnelles sont nécessaires à la réalisation d’un Mangobeat ».

Son marketing se fait principalement sur les réseaux sociaux ou dans divers marchés. Nicolas Dorasamy a aussi d’autres projets pour le Mangobeat, dont une collaboration avec un artisan mauricien spécialisé dans la pyrogravure.  Cela permettra de proposer des enceintes personnalisables sur lesquels inscrire des noms ou des messages. 

Il prévoit également de travailler avec des maisons d’hôtes et des hôtels qui souhaitent prôner cet esprit écologique. « Ce serait sympa de mettre une enceinte dans chaque chambre avec la possibilité de la transporter à la plage pour une petite musique d’ambiance », indique-t-il.

Comment le Mangobeat a-t-il vu le jour ? 

Le Mangobeat est une enceinte sans fil née en 2011 près d’une région agricole où l’on cultive la mangue. Elle est réalisée à partir du bois de manguier, sur une tour à bois. Les gravures sont effectuées au ciseau à bois, tandis que la pièce de cuir, qui vient protéger la fente dans laquelle on insère son téléphone mobile, est présente dans le but d’améliorer le raisonnement acoustique et protéger le téléphone. Il a fallu huit longues années pour arriver à ce qu’est devenu aujourd’hui le Mangobeat, une enceinte passive, écologique et universelle.

Cette enceinte a obtenu quatre médailles au concours Lépine au niveau international, européen et méditerranéen. Elle doit d’ailleurs être l’une des seules au monde à être écologique de bout en bout et universelle.