Outre la drogue, il y a une dizaine d’autres trafics qui se déroulent à la prison durant la journée ou à la nuit tombée. Le mode de paiement n’est autre que les cigarettes. Enquête.
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Comme tous les centres pénitenciers du monde, nos prisons sont témoins d’un vaste trafic de produits dont la plupart sont non-prohibés. A l’instar des vêtements, couvertures et des produits de consommation. Les cigarettes, toutes marques confondues, locales ou importées, sont utilisées comme mode de paiement. « Ces cigarettes, expliquent des officiers des prisons, sont obtenues à la cantine des prisons et à travers les membres de la famille lors des visites à la prison, ou en cour de justice. Une fois, qu’elles se retrouvent entre les mains des détenus, indiquent des hauts gradés, les prix « flambent » et elles sont commercialisées « entre quatre et cinq fois » plus que le montant normal disponible dans les commerces.
« L’unité monétaire n’a aucune valeur à la prison. Seules les cigarettes sont utilisées pour payer les produits commercialisés au noir par des détenus. L’utilisation de la cigarette a tendance à favoriser un certain trafic car chaque prisonnier est autorisé à posséder un certain nombre de cigarettes, selon les lois de la prison. Un détenu qui possède une boîte de 20 cigarettes peut facilement s’acheter un ‘tracksuit’ et quelques doses de drogue synthétique. « Les prisonniers non-fumeurs, eux, achètent des cigarettes en vue d’acquérir, en échange, des vêtements, chaussures de sport ou autres produits de leurs codétenus, histoire de se couler des jours paisibles en prison », ajoutent des hauts gradés basés à la prison centrale de Beau-Bassin.
Selon ces derniers, les détenus qui s’adonneraient au trafic d’objets sont principalement des « red banned detainees » en raison « de leurs facilités d’accès à tous les détenus, dans tous les coins et recoins des prisons, et à tous les objets disponibles ». Ces derniers sont des détenus, ayant fait preuve de bonne conduite, qui a pour tâche d’effectuer des corvées à la prison. Ils reçoivent, en retour, des rémissions de peines et une somme d’argent sous l’‘Enhancement earning scheme’. A ce jour, le nombre de ‘red banned detainees’ varie entre 150 à 200 personnes.
Sollicités par Le Défi Plus, des ‘welfare officers’ du milieu pénitencier condamnent le trafic de produits à l’intérieur de la prison. L’une des initiatives de la prison pour y mettre un frein, disent-ils, c’est le droit aux condamnés d’acheter des cigarettes tout comme les détenus en détention préventive, ce qui était auparavant interdite. « La prison dispose de certaines lois auxquelles les détenus sont appelés à se soumettre, indiquent-ils. On sait qu’il y a un vaste trafic de produits non-prohibés à la prison et on ne peut pas permettre aux détenus de faire leurs quatre volontés. Nous serons vigilants ! »
Le commissaire des prisons, Vinod Appadoo, s’est abstenu de tout commentaire sur les divers trafics qui ont lieu à la prison. « On ne peut rien vous dire à ce sujet… », a-t-il rétorqué.
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