Live News

Manisha Dookhony : «Une perte de Rs 700 millions pour notre économie»

L’économiste Manisha Dookhony met en garde contre l’impact financier des journées de mobilisation, estimant à Rs 700 millions la perte potentielle pour une journée de travail paralysée.

La réforme des pensions continue de faire réagir. Selon l’économiste Manisha Dookhony, une journée d’arrêt de travail, comme le « lundi cordonnier » annoncé par le Regroupman Artizan Morisien, pourrait entraîner une perte d’environ Rs 700 millions pour l’économie.

Publicité

La réforme des pensions — qui prévoit le relèvement progressif de l’âge d’éligibilité à la Basic Retirement Pension (BRP) — continue de susciter des réactions. Le Regroupman Artizan Morisien a annoncé son intention d’organiser un « lundi cordonnier », une journée symbolique d’arrêt de travail en signe de protestation (voir texte plus loin). Mais au-delà de cette initiative ponctuelle, les répercussions économiques potentielles d’un ralentissement de l’activité inquiètent.

Pour Manisha Dookhony, économiste, même une mobilisation ciblée peut entraîner des pertes non négligeables. En se basant sur les chiffres arrêtés au 20 mars dernier, elle rappelle que le Produit Intérieur Brut (PIB) annuel de Maurice s’élève à environ 170 milliards de roupies. Si l’on considère une moyenne de 20 jours d’activités économiques par mois, cela représente près de 700 millions de roupies générées par jour de travail.

« Si un lundi est complètement paralysé, la perte économique peut atteindre ce montant. Même lorsqu’il s’agit d’une action localisée, le ralentissement de certaines chaînes de valeur — dans la construction, la logistique ou l’approvisionnement — reste significatif », analyse-t-elle.

L’économiste attire également l’attention sur les effets indirects à moyen terme. Des perturbations dans les chantiers, des retards de livraison à l’exportation ou une baisse de productivité peuvent altérer la réputation du pays en matière de fiabilité économique. « Ce type de mouvement, s’il devient récurrent, affecte la perception des investisseurs et fragilise les relations commerciales. Maurice reste une économie insulaire exposée à la concurrence régionale. La stabilité sociale est donc un facteur stratégique. »

Elle évoque aussi une autre conséquence plus silencieuse : une possible réorientation des pratiques de gestion du travail. « Des entreprises pourraient réviser leurs critères de recrutement ou de sous-traitance afin de limiter leur exposition aux risques sociaux. Cela pourrait entraîner une précarisation de la main-d’œuvre ou l’exclusion progressive de certains métiers traditionnels », conclut-elle.

 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !