La grippe et les infections respiratoires sont en hausse en cette période hivernale. Certains s’en remettent après quelques jours, alors que les symptômes se montrent persistants chez d’autres. Plus de détails sur cette maladie avec le Dr Fazil Khodabacus du ministère de la Santé.
Entre le 30 mai et le 5 juin, 5 382 cas de grippe ont été enregistrés. C’est ce que démontrent les derniers chiffres du ministère de la Santé. Ce qui représente une hausse comparativement à la semaine précédente, soit 4 935 entre les 23 et 29 mai. D’autres cas d’infections respiratoires ont aussi pris l’ascenseur. C’est le climat froid et sec qui favorise la transmission des virus de la grippe en cette période, souligne le Dr Fazil Khodabacus, de l’unité des maladies infectieuses du ministère de la Santé.
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Par ailleurs, le Dr Khodabacus souligne que si les symptômes se montrent plus virulents chez certains patients, cela est probablement dû à un système de défense immunitaire affaibli contre les infections. C’est pour cela, dit-il, qu’il est important de booster notre système immunitaire en mangeant sainement et en privilégiant les fruits.
La grippe est une infection qui se transmet. Une personne grippée devient contagieuse 48 heures après avoir été infectée et le reste pendant environ sept jours. Les enfants le sont pendant une plus longue période soit, en moyenne, une dizaine de jours. « Lorsqu’une personne tousse ou éternue, elle émet des gouttelettes dans l’air qui sont contagieuses. Si un patient éternue ou tousse sur un clavier ou un autre objet que touchera une autre personne, cette dernière peut attraper le virus si elle porte la main à son nez ou à sa bouche », explique le Dr Khodabacus.
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« Les virus de la grippe circulent chez nous tout au long de l’année. Il y a aussi d’autres virus qui circulent chez nous provoquant des symptômes semblables : rhinovirus, adenovirus, entre autres », explique-t-il. Pour les distinguer, il est important d’aller voir un médecin, préconise notre interlocuteur. La grippe est plus conséquente qu’un simple rhume. Celui-ci se manifeste tout simplement par l’écoulement du nez. Dans le cas de la grippe, le malade ressent aussi les symptômes suivants : forte fièvre, maux de gorge, toux, courbatures, ainsi que vomissement et diarrhée dans certains cas.
Les virus de la grippe sont toujours en train de muter, poursuit le médecin. Deux types de changements surviennent normalement chez les virus : une mutation minime et l’autre qui est plus conséquente, menant à des pandémies. Tel a été le cas pour le virus AH1N1
en 2009.
Faites-vous vacciner
Le ministère de la Santé offre le vaccin antigrippe aux personnes à risques dans les hôpitaux (tous les jours) et centres de santé (deux fois par semaine) : femmes enceintes de plus de trois mois, les personnes souffrant de bronchite chronique, d’asthme, de tuberculose, insuffisance rénale, cancer, les personnes vivant avec le VIH/Sida, les diabétiques, les personnes âgées et les bébés âgés de six mois à deux ans. <Publicité
Complications graves
Il déconseille aux malades de pratiquer l’automédication en cas de grippe puisque, souligne-t-il, c’est le médecin qui est apte à prescrire les médicaments appropriés. D’autant que le patient pourrait souffrir d’une surinfection, ce qui requiert un traitement spécifique puisque cela peut entraîner de graves complications, qui peuvent être fatales. La surinfection bactérienne peut, par exemple, provoquer des complications comme la bronchite, la pneumonie, l’otite (infection de l’oreille) et la sinusite. Les personnes âgées et les enfants sont plus vulnérables face à ces complications vu que leur système immunitaire ne fonctionne pas pleinement. Idem pour ceux qui souffrent de certaines maladies chroniques, comme le diabète, le cancer, VIH/Sida, l’asthme et autres maladies respiratoires chroniques. Les personnes qui sont obèses sont aussi à risque, tout comme les femmes enceintes et le personnel médical et paramédical. Le traitement demeure avant tout symptomatique et il ne faut pas attendre que les symptômes s’aggravent pour aller voir un médecin, martèle le Dr Khodabacus. En sus des médicaments, le repos est recommandé.Les conseils du médecin
- Bien se couvrir pour se protéger contre le froid.
- Bien se couvrir le nez et la bouche lorsque vous éternuez ou vous toussez.
- Se laver les mains régulièrement.
- Évitez les foules, le travail ou l’école si vous êtes grippé.
- Cessez de fumer puisque le tabagisme entraîne des complications en cas de grippe.
- S’accorder des moments de détente.
- Avoir une bonne qualité de sommeil – pas moins de sept à huit heures par nuit.
Zoom sur les remèdes naturels
Si vous préférez utiliser des remèdes naturels, le naturopathe Imran Abdool vous donne quelques conseils. En cas de grippe, il faut faire bouillir de la citronnelle dans un litre d’eau, avec un morceau de gingembre pendant une quinzaine de minutes. À boire toute la journée en y ajoutant un peu de miel. « L’ail cru a également des propriétés antivirales. Quant au gingembre, il active notre système de circulation et permet ainsi de baisser la température en cas de fièvre. Boire du thé avec quelques gouttes de citron peut soulager les symptômes. Infuser de la menthe poivrée est aussi indiqué, tout comme boire du lait avec du safran vert. Pour les enfants et les nourrissons, le ‘mantègue de vache’ est conseillé. » Les aliments à éviter : banane, concombre, mousse, yaourt, coco et eau de coco, crudités, boissons glacées, glaces, le riz (à éviter d’en manger le soir), entre autres. Les aliments à privilégier : les agrumes (citron, mandarine, orange, pamplemousses), le tamarin, le basilic.Antibiotiques: à ne pas prendre à tort et à travers !
Les antibiotiques sont indiqués uniquement en cas de surinfection bactérienne. « Il ne faut en aucun cas prendre des antibiotiques sans avis médical puisque l’abus entraîne de la résistance contre ces médicaments. Il faut aussi respecter les consignes du médecin en ce qu’il s’agit du dosage », insiste le Dr Khodabacus.Nourrissons et enfants: redoublez de vigilance
Les nourrissons et les enfants en bas âge ne savent pas se moucher. Le sérum physiologique peut aider à les soulager. « Si votre enfant a de la fièvre, il faut l’emmener chez le médecin. Celle-ci peut vite monter, augmentant le risque de convulsion. Si c’est le cas, mettez-le sur le côté gauche et appelez le SAMU en urgence », conseille le représentant du ministère de la Santé.
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