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L’indiscipline sur les routes pointée du doigt

Pour le président de PRAT, la situation est grave et plaide pour une prise de conscience. Marianne Sarah pense qu’ il faut réintroduire le permis à points. L’ expert en sécurité routière, Barlen Munusami souligne qu’ il y a des actions qui sont prises ici et là. Selon lui, il faut une approche multipartite dans cette lutte.

Alain Jeannot est le président de la Prévention Routière Avant Tout (PRAT). D’emblée, il explique qu’il n'y a pas de « remède miracle », mais plutôt des mesures pour désamorcer la situation et éviter les accidents. Il indique : « La vitesse est l'un des principaux facteurs de risque. On compte 65 000 conducteurs verbalisés pour avoir dépassé la limite de vitesse par an. Dans un contexte où 4 500 personnes sont prises à conduire en utilisant leur téléphone portable, l'indiscipline sur les routes est un problème majeur ».

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Selon lui, l'accessibilité accrue aux véhicules, notamment pour les jeunes qui commencent à travailler, contribue également au nombre croissant du parc automobile qui augmente chaque année par 4.5 %. « Or, la liberté de conduire doit s'accompagner de responsabilités envers sa propre vie et celle des autres. Il est crucial de respecter le Code de la route. De plus, il faut être conscient que la route ne doit pas être un espace de terreur, mais plutôt un lieu de confiance et de respect mutuel entre conducteurs », fait-il ressortir. 

« Les routes endommagées et le non-port de la ceinture de sécurité sont aussi des facteurs qui contribuent aux accidents. Environ 8 000 personnes ont été verbalisées pour non-port de la ceinture de sécurité, ce qui montre l'importance de prendre ses responsabilités au sérieux », ajoute notre interlocuteur. 

L'année dernière, on a dénombré 141 décès sur les routes. Avec la tendance qui se dessine actuellement, il estime qu’on pourrait atteindre 130 morts sur nos routes d’ici la fin de l’année. « Toutefois, si chacun assume ses responsabilités et on respecte la limite de vitesse et le Code de la route, on pourra renverser cette tendance », conclut-il. 

Réintroduction du permis à points

Marianne Sarah préside l’association Sarah qui accompagne les victimes d’accident de la route. Elle est convaincue qu'il est crucial de changer la mentalité des conducteurs et de renforcer davantage la loi. « Il y a tant de vidéos qui circulent montrant des comportements dangereux de conducteurs ainsi que le manque de respect envers le Code de la route », déplore-t-elle. 

Elle est persuadée que les lois actuelles ne sont pas suffisamment dissuasives et qu'il est nécessaire d'adopter des mesures plus strictes. « Il faut rétablir le permis à points. Ce système, qui était en vigueur auparavant, était efficace pour décourager les conducteurs de commettre des infractions », préconise-t-elle. Cette mesure les incitait à prendre conscience du danger et à respecter les règles de la route. Elle appelle à une révision complète du système actuel et à l'adoption de lois plus sévères pour garantir la sécurité de tous sur les routes. 

Approche multipartite 

L'expert en sécurité routière, Barlen Munusami, insiste sur l'importance d'une approche multipartite dans la prévention des accidents de la route. « Il ne suffit pas qu'un seul parti s'engage dans cette lutte, mais que tous les acteurs concernés y participent. Ce sont, entre autres, le gouvernement, les autorités publiques, les médias, les ONG, les compagnies de transport et les compagnies d'assurance. Chacun de ces acteurs a un rôle crucial à jouer pour combattre ce fléau », explique-t-il. Pour lui, il est impératif que les actions soient concertées et non isolées. De plus, il met en avant le rôle de l'éducation des jeunes conducteurs. « Les parents ont aussi un rôle à jouer. Ils doivent veiller à ce que leur enfant ne sorte pas à des heures indues », rappelle-t-il. 

Des facteurs contribuant aux accidents :

  • Un parc automobile croissant : avec 650 000 véhicules sur nos routes, les conséquences sont les embouteillages et des conducteurs qui ont tendance à accélérer quand la voie est libre afin de gagner du temps. 
  • Infrastructures non conformes : Des marquages qui ont disparu, des nids de poule ou encore le manque d'éclairage.
  • Différents types de conduite : La conduite défensive se concentre sur la réaction aux dangers immédiats, tandis que la conduite préventive implique une anticipation proactive des situations périlleuses et une prise de mesures pour les éviter avant qu'elles ne surviennent. Or selon Barlen Munusami, à Maurice, peu de conducteurs sont informés de ces différences.
  • Manque de formation des conducteurs, en particulier des motocyclistes. 
  • Lacunes dans le système d'éducation des conducteurs avec un manque accru d'instructeurs qualifiés.  « Environ 40 personnes attendent toujours d'obtenir leur permis de moniteur. Cette situation favorise l'émergence d'auto-écoles peu scrupuleuses qui négligent la qualité de l'enseignement au profit de leurs propres intérêts financiers », déplore Barlen Munusami.
  • defimoteur

     

 

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