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Lesjongard : «Le PM a fait un affront à l’Union Africaine»

Face à la presse, Joe Lesjongard, entouré d’Adrien Duval et de Franco Quirin, a démenti les propos du Premier ministre au Parlement.

La controverse enfle autour de l’absence d’accréditation de la délégation mauricienne au Parlement panafricain. Après les propos du Premier ministre au Parlement vendredi, accusant Joe Lesjongard d’avoir porté atteinte au gouvernement, ce dernier a contre-attaqué, samedi, face à la presse. 

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Le ton est monté ce samedi 26 juillet au sujet de la non-accréditation de la délégation mauricienne au Parlement panafricain. Lors d’une conférence de presse conjointe, Joe Lesjongard, leader de l’opposition, Adrien Duval (PMSD) et Franco Quirin (député indépendant) ont dénoncé les propos du Premier ministre, Navin Ramgoolam, tenus au Parlement, vendredi, les qualifiant de « méprisants » et « désobligeants » envers une institution continentale respectée.

Joe Lesjongard accuse le chef du gouvernement d’avoir tenu des propos qui, selon lui, portent atteinte non seulement au Parlement panafricain, mais aussi à l’Union Africaine (UA) elle-même. « Le Parlement panafricain est une émanation de l’Union Africaine. Quand on l’attaque, on attaque l’UA et on ternit l’image du pays sur le continent », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre avait vivement critiqué, vendredi à l’Assemblée nationale, le refus du Comité des accréditations du Parlement panafricain d’accepter la délégation mauricienne, évoquant une « humiliation grave et injustifiée ». Il a pointé du doigt le leader de l’opposition, l’accusant d’avoir écrit au secrétariat du Parlement panafricain pour contester la composition de la délégation, ce qui aurait contribué au rejet de l’accréditation.

Face à ces accusations, Joe Lesjongard a présenté sa version des faits, chronologie à l’appui. Il affirme avoir écrit, le 10 juillet, au secrétariat du Parlement panafricain pour signaler qu’aucune consultation n’avait eu lieu avec lui en tant que leader de l’opposition concernant la désignation des membres de la délégation. Il rappelle que le règlement de cette instance impose un équilibre entre majorité et opposition, ainsi qu’au moins une femme parmi les cinq membres. « Je me suis contenté de rappeler les règles du Parlement panafricain. Je n’ai jamais porté atteinte au gouvernement », a-t-il insisté.

Selon lui, la correspondance du 17 juillet envoyée par le Parlement panafricain au Premier ministre posait une question claire : Maurice respecte-t-elle les critères requis ? À défaut, les membres de la délégation ne pourraient être assermentés. Une seconde lettre, datée du 20 juillet et adressée au Clerk de l’Assemblée nationale, confirmait que la délégation pourrait uniquement participer aux sessions en tant qu’observateurs.

Pour Adrien Duval, la situation aurait pu être corrigée. « Le Parlement panafricain avait proposé une solution : recomposer la délégation afin de permettre leur prestation de serment. Mais le Premier ministre a préféré l’affrontement, avec arrogance et mépris », a-t-il lancé. Il estime que cette posture prive Maurice d’une voix au Parlement panafricain pour toute l’année 2025. « Et pourtant, nous payons près de Rs 94 millions de cotisation annuelle. C’est de l’argent public gaspillé. »

Le député du PMSD a également fustigé le ton du Premier ministre, estimant qu’il rompt avec l’héritage diplomatique construit par des figures comme sir Gaëtan Duval. « L’Afrique, c’est un milliard d’êtres humains. Sans l’UA, le dossier des Chagos n’aurait pas connu les avancées que nous saluons aujourd’hui. »

Ancien président de la commission santé au sein du Parlement panafricain, Franco Quirin a rappelé qu’il avait alerté la Speaker et les membres de la délégation. « J’ai été approché pour donner des conseils. Je leur ai dit que la composition n’était pas conforme aux exigences. Le gouvernement ne peut plaider l’ignorance », a-t-il déclaré, rappelant que Maurice envoie des délégations à cette instance depuis l’an 2000.

Dans son intervention au Parlement, le Premier ministre a rejeté toute faute de la part du gouvernement, affirmant que la délégation respectait les critères définis par le Protocole du Parlement panafricain, notamment la présence d’une femme – la députée travailliste Annabelle Savabaddy. Il a dénoncé un refus « injustifié » et ordonné le retour immédiat de la délégation. Une lettre de protestation a été adressée à l’Union Africaine et aux responsables du Parlement panafricain.

 

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