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Les secrets de la longévité - Kewal Parsad Bisnauthsingh, 107 ans : «Je veux vivre aussi longtemps que possible»

Kewal Parsad Bisnauthsingh soufflera ses 108 bougies le 10 octobre. Cet habitant de Brisée-Verdière doit sa longue vie à son alimentation strictement végétarienne, des exercices de yoga, ainsi qu’à sa joie de vivre.

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À107 ans, Kewal Parsad Bisnauthsingh est indépendant et autoritaire. Il insiste pour se changer avant l’entretien. Il choisit une chemise blanche et un bermuda beige. Puis, il s’assoit sur ses coussins rangés sur un canapé. « Je suis né le 10 octobre 1909. J’aurai bientôt 108 ans », dit-il fièrement sous le regard approbateur de sa fille Dolly. Cette dernière se met à expliquer le mode de vie de son père. Il l’interrompt. « Je vais le faire moi-même », lance-t-il.

Il commence par raconter son quotidien. Il se lève à 4 heures tous les jours. Après sa douche, il prie et effectue quelques exercices de yoga. Il mange des céréales au petit-déjeuner. Ensuite, il lit les journaux. Si le temps le permet, il va se promener non loin de la maison.

Avant d’aller me coucher, je récite les phrases de ‘Hanuman Chalisa’ et je demande à Shiva de veiller sur mon sommeil »

Sinon, il regarde la télévision. Il aime regarder les séries basées sur les mythologies indiennes notamment le Mahabharat, le Ramayana ou le dieu Shiva. Il ne rate pas le bulletin d’information en hindoustani et en français à la télévision.

« Avant d’aller me coucher, je récite les phrases de Hanuman Chalisa et je demande à Shiva de veiller sur mon sommeil. Je le remercie de m’avoir offert une journée de plus », dit-il.

Ensuite, il nous montre son « gilass », dans lequel il boit entre 1 l et 1,5 l d’eau par jour. « Ces derniers temps, papa mange très peu. Il est d’ailleurs végétarien depuis sa naissance. Ses parents sont venus tout droit du Bihar et ils se sont installés à Brisée-Verdière. Il tient cette habitude alimentaire d’eux. Durant la journée, papa doit avaler ses vitamines et des médicaments pour l’aider à fluidifier son sang », ajoute sa fille.

Kewal Parsad Bisnauthsingh, pour sa part, fait ressortir qu’il raffole de lentilles noires, de dal, de giraumon, de pomme de terre et de pipengaille. « Je n’ai jamais bu une goutte d’alcool et jamais fumé », précise-t-il.

Outre une bonne hygiène de vie, Kewal Parsad Bisnauthsingh a aussi beaucoup travaillé surtout durant la colonisation britannique. Il partage ses souvenirs. « J’ai terminé premier de ma classe à l’issue des examens du Std VI. Je devais travailler, car mes parents étaient pauvres. On m’a proposé d’enseigner, alors que j’étais moi-même un gosse », raconte-t-il avec le sourire.

Kewal Parsad Bisnauthsingh est entouré de ses trois générations. De gauche à droite : sa fille Dolly, sa belle-fille Malika, son petit-fils Ashwin, qui est président du conseil du village, et son épouse Deepa, ainsi qu’un des arrière-petits-fils.

 

Pendant une quinzaine de jours, il quitte l’établissement scolaire pour la construction du canal de La Nicolière. Il veut gagner plus d’argent. « En même temps, les Anglais cherchaient de la main-d’œuvre et je me suis présenté à La Nicolière. Au bout de quelque temps, les responsables ont vu que j’étais très motivé, mais j’étais trop jeune pour cette tâche. Ils m’ont alors conseillé de porter un pantalon d’adulte pour paraître grand », se remémore notre interlocuteur.

Par la suite, il est recruté pour les opérations de nettoyage de forêts, dans le domaine de l’agriculture, ainsi que la culture de thé et de canne à sucre. « Les Anglais étaient sévères et violents, mais je n’ai jamais eu de problème avec eux. L’occasion s’est également présentée de contribuer à la construction de l’aéroport de Plaisance, mais mon épouse, son père et mes parents s’y sont opposés, car c’était trop loin », confie ce père de six enfants. Ses quatre filles et son fils ont aujourd’hui entre 60 et 82 ans. Son deuxième fils s’est éteint il y a une quinzaine d’années.

Même après l’âge de retraite, il est resté actif. Il a ouvert une petite boutique à Belvédère, mais les affaires n’ont pas eu le succès escompté. Il ne se laisse pas décourager et s’investit davantage dans la plantation des légumes.

« J’allais aussi déposer quelques-uns de mes onze petits-enfants à l’école. Maintenant, ils sont tous grands et j’ai trois arrière-petits-enfants », relate-t-il.

Il perd son épouse à l’âge de 79 ans. Selon Dolly, ses parents étaient très complices. « Ils étaient très heureux. Leur priorité a toujours été le bien-être de leurs enfants. Après la disparition de ma mère, papa était triste, mais il n’a jamais perdu sa joie de vivre », confie-t-elle.

Aujourd’hui, Kewal Parsad Bisnauthsingh est fier de dire qu’il ne souffre d’aucune maladie, sauf d’une baisse d’audition liée au vieillissement. « Je veux vivre aussi longtemps possible. Pourquoi pas jusqu’à 132 ans ? » dit-il avec le sourire.

D’après ses enfants, il a célébré son anniversaire une seule fois et c’était pour ses 100 ans. Sinon, la grande famille se réunit chez lui tous les 10 octobre. Cette année, elle souhaite organiser une fête, mais Kewal Parsad Bisnauthsingh ne le sait pas encore.


Quand le Japon bat tous les records

La Française Jeanne Calment a vécu pendant 122 ans.

En 2016, 65 000 Japonais avaient 100 ans ou plus. Le pays bat pour la 46e année consécutive, le record mondial de centenaires par rapport à la population. La France est la championne européenne avec 20 669 en 2016. Les États-Unis comptent pour leur part plus de 50 000 centenaires. Parmi les 50 personnes reconnues comme étant les plus âgées de la planète, 22 sont japonaises et onze sont américaines. Ce classement est très largement dominé par les femmes. La preuve, la Française Jeanne Calment reste, depuis son décès en 1997, la personne ayant vécu le plus longtemps (122 ans).


Le sport pour oxygénation des cellules

Faire du sport permet de vivre longtemps, selon le coach sportif Giovanni Lindor.

Pour Giovanni Lindor, coach sportif, le sport n’est pas à négliger, si on veut vivre longtemps. « Le sport améliore la circulation sanguine, ce qui apporte plus d’oxygène dans les cellules pour les maintenir en parfaite santé. Puis, le sport garde également le cœur, qui est un muscle, en très bonne forme. Cependant, passé un certain âge, il faut un avis médical avant de faire du sport. »


Bon à savoir

  • Trois rapports sexuels par semaine sont l’équivalent de dix ans de vie en plus !
  • Manger cinq fruits et légumes par jour ajoute deux heures de vie
  • Faire vingt minutes de cardio ajoute trente minutes de vie
  • Regarder deux heures de télévision retire trente minutes de vie
  • Fumer un paquet de cigarettes retire cinq heures de vie

Questions à Nirusha Pahladi, nutritionniste : «Tout est dans notre assiette»

Quel agent actif présent dans les aliments permet de prolonger la vie ? Peut-on savoir comment cet/ces agent(s) agi(ssen)t sur l’organisme ?
Il y a, dans les aliments, des composants bioactifs favorisant le développement cellulaire. Ils sont présents en petite quantité dans une alimentation végétarienne et dans une alimentation carnée. Leur présence dynamise le développement cellulaire et retarde les effets du vieillissement.

Puis, il y a les antioxydants combattant les radicaux libres qui s’attaquent à nos cellules. Mais il faut comprendre que seule une alimentation équilibrée, notamment riche en fruits et légumes, peut satisfaire les besoins nutritionnels d’une personne qui aspire à prolonger son espérance de vie.

Les suppléments de vitamines et de minéraux peuvent-ils prolonger l’espé-rance de vie ?
Ces suppléments peuvent être bénéfiques, je ne vais pas dire le contraire, mais ils ne vont pas remplacer les vitamines et les minéraux présents dans les aliments naturels, qui sont aussi riches en fibre, ce qu’aucun supplément ne peut apporter au corps. De plus, les suppléments ne sont pas toujours sans danger. C’est pour cette raison qu’il faut impérativement un avis médical avant de les prendre. 

Concrètement, qu’est-ce qu’il faut consommer pour vivre longtemps ?
Il n’y a pas de recette magique pour prolonger l’espérance de vie. Tout est dans votre assiette. Ainsi, il faut consommer au moins cinq fruits et légumes par jour. Il faudrait également privilégier une alimentation riche en féculents, comme des pommes de terre, du pain ou encore du riz. Les produits laitiers peuvent également aider à vivre plus longtemps. Par ailleurs, il faut privilégier de l’huile non saturée comme de l’huile d’olive. Il est tout aussi important de boire beaucoup d’eau, afin de garder le corps suffisamment bien hydraté.  

On a aussi tendance à croire que les végétariens vivent plus longtemps. Mythe ou réalité ?
C’est vrai que dans une alimentation carnée, il y a plus de mauvais cholestérols et de toxines, qui ne sont pas présents dans le végétarisme. Mais, jusqu’ici, on ne peut pas confirmer si une alimentation végétarienne permet de prolonger la vie.

Dr Isshaq Jowahir : «La longévité est génétique avant tout»

Pour le Dr Isshaq Jowahir, la sédentarité est l’ennemie de la longévité.

Pour le Dr Isshaq Jowahir, la longévité, c’est d’abord une histoire génétique. « On ne naît pas tous égaux devant la longévité. La preuve, certaines personnes ont un code génétique qui les prédispose à vivre plus longtemps. Cette prédisposition se transmet d’une génération à une autre pour faire de la longévité par la suite un facteur héréditaire. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de voir plusieurs centenaires au sein de la même famille. »

L’environnement est, selon le médecin, un autre facteur non négligeable. « C’est connu que notre environnement influence notre espérance de vie. Par conséquent, si on a la chance de vivre dans un environnement sain, c’est-à-dire où l’air n’est pas pollué, si les critères hygiéniques sont scrupuleusement observés, ce sont là autant de facteurs qui peuvent prolonger considérablement l’espérance de vie », explique le Dr Isshaq Jowahir.

Cependant, l’ennemi numéro un de la longévité, c’est la sédentarité. « La sédentarité vient avec son lot de maladies. Ainsi, le diabète et l’hypertension diminuent l’espérance de vie de dix à vingt ans. »

Et le stress dans tout cela ? « Oui, indirectement le stress peut également diminuer l’espérance de vie, dans le sens qu’une personne stressée ne va pas se soucier de sa santé. C’est plus cette inconscience qui le mènera à sa perte. »

 

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