La loi doit-elle être revue avant qu’une personne ne meure écrasée par l’arbre de son voisin ?
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C’est la question que se posent les voisins de Shyam et l’intéressé lui-même. Dans sa cour se trouve un bel arbre, source de gros danger, mais que les autorités ne peuvent abattre selon les règlements.
Shyam habite Port-Louis. Il éprouve beaucoup de difficultés pour faire abattre un grand arbre, situé au fond de sa cour. Il représente un très gros danger pour ses voisins, un couple et leur fils de quatre ans. Leur maison est à quelques mètres de l’arbre encore vert. Mais il peut se briser sous la force des vents cycloniques.
Selon la loi, le département de Bois et Forêts (du ministère de l’Agro-industrie) ne peut intervenir si l’arbre – peu importe s’il constitue un danger mortel – se trouve à l’intérieur d’une cour privée. Les officiers du département interviennent seulement dans le cas où l’arbre se trouve sur un terrain de l’État.
Si l’arbre se trouve sur un terrain privé, il revient au propriétaire de le faire abattre à ses frais. Cela coûte très cher – entre Rs 10 000 et Rs 15 000 : ce n’est pas à la portée de tous.
La question que les gens se posent est : qu’arrivera-t-il si une personne ne peut payer pour faire abattre un arbre, et que celui-ci s’effondre et tue quelqu’un ?
« Un danger mortel reste un danger mortel que l’arbre soit dans une cour privée ou sur un terrain de l’État », arguent-ils. « La priorité serait d’éliminer le danger, puis de voir comment faire pour que le propriétaire participe aux frais. » Dans ce contexte, ils se demandent s’il n’est pas temps de réviser la loi avant que quelqu’un ne soit tué parce que le département Bois et Forêts a refusé d’abattre un arbre qui se trouvait sur un terrain privé.
Depuis plus d’un an, Shyam a entamé des démarches pour faire couper l’arbre. Il a contacté des bûcherons, mais il n’avait pas les moyens de payer le prix réclamé. Il s’est alors tourné vers la mairie. On lui a expliqué que c’était au voisin de porter plainte à la police qui, à son tour, écrirait au département des Bois et Forêts qui feraient le nécessaire.
Sous la menace des cyclones, Shyam a pris peur que l’arbre ne se casse et tombe sur la maison du voisin. Il a entamé de nouvelles démarches. Cette fois, un officier des Bois et Forêts lui a fixé un rendez-vous en lui demandant de produire une copie du contrat de son terrain. Shyam a cru qu’on ferait enfin couper l’arbre.
Déception totale ! Deux officiers des Bois et Forêts sont effectivement venus pour lui dire qu’ils ne pouvaient pas procéder à l’abattage. Et ils lui ont expliqué pourquoi. Depuis, Shyam n’arrête pas de décolérer. Il se demande pour quelle raison ces officiers se sont déplacés pour…rien.
N’est-il pas temps que la loi soit revue avant que quelqu’un ne meure écrasé par l’arbre se trouvant dans la cour du voisin ? Xplik Ou K a contacté le ministre de l’Agro-industrie et attend sa réponse.
Confusion
Avant de repartir, les deux officiers ont proposé deux options à Shyam. La première : faire abattre l’arbre à ses frais. L’autre : rechercher l’aide du Citizen Advice Bureau (CAB) de sa localité. Si le CAB est convaincu que la situation financière du plaignant ne lui permet pas de financer l’abattage de l’arbre (source de danger mortel), il fera appel à des bûcherons qui exécuteront cet abattage contre paiement de Rs 4 000.
À la rédaction d’Xplik Ou K, le département des Bois et Forêts précise qu’il n’intervient que si l’arbre se trouve sur un terrain de l’État, ou bien si le danger est constitué par un arbre, situé dans une cour privée à deux mètres d’une voie publique.
« Si une personne n’a pas les moyens de faire couper l’arbre à ses frais, elle peut se tourner vers le CAB qui informera la Special Mobile Force qui effectuera le travail. » Une réponse confuse, car elle diffère de celle donnée par les officiers du CAB à Shyam.
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