
La Financial Crimes Commission (FCC) intensifie son enquête sur les aides financières octroyées par la Mauritius Investment Corporation (MIC) dans le cadre d’allégations de malversations. Deux entreprises, Kuros Construction Solutions Ltd et Verde Frontier Solutions Ltd, soupçonnées d’avoir bénéficié indûment de fonds publics, sont désormais dans le viseur des enquêteurs.
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Les deux sociétés auraient perçu une partie des Rs 300 millions de commission suspectées dans le cadre du rachat de 70 % des actions d’East Coast Hôtel Ltd (propriétaire de l’hôtel Ambre) du groupe Apavou.
Selon la FCC, ces entreprises auraient servi de plaque tournante pour blanchir ces fonds, validés par la MIC dans le cadre de la transaction de Rs 2,4 milliards. La FCC affirme être en possession de ‘documentary evidence’, notamment des contrats attribués à Kuros Construction Solutions pour divers travaux, dont certains soupçonnés d’avoir été financés par l’argent des « commissions ».
Selven Warden, Managing Director de Kuros Construction Solutions, a été convoqué pour expliquer comment son entreprise a obtenu une aide financière de Rs 225 millions de la MIC. Des documents en possession de la FCC indiqueraient que ces transactions ont été approuvées avec, à la clé, des commissions occultes versées à divers protagonistes impliqués dans le processus.
Il sera aussi appelé à s’expliquer sur les contrats décrochés dans le secteur public. Selven Warden a été confronté aux contrats perçus par sa compagnie lors de son audition à la FCC, en présence de ses avocats Junayd Chummun et Vimalen Reddi.
L’enquête privilégie des irrégularités et des interventions de haut niveau qui auraient facilité l’approbation de cette demande d’aide financière, malgré la situation financière difficile de Kuros Construction Solutions. Après son interrogatoire, en début de soirée jeudi, Selven Warden a été autorisé à rentrer chez lui. « Ce sera une enquête longue et technique » a-t-il déclaré à la presse. Me Chummun a soutenu que son client coopère avec les enquêteurs.
Salaires non payés, engagements non tenus
L’aide de Rs 225 millions visait à soutenir la trésorerie de Kuros, en particulier pour les paiements des salaires et le financement de projets de logements sociaux, dans le cadre du programme National Social Living Development Ltd (NSLD).
Cependant, la FCC a établi que les salaires n’ont pas été réglés malgré la réception des fonds. De plus, les engagements pris vis-à-vis de la MIC n’ont pas été respectés. Kuros aurait notamment omis d’exécuter des projets présentés dans sa demande d’aide, alimentant ainsi les soupçons de fraude.
Un système opaque à la MIC
La FCC poursuit son enquête, pointant du doigt l’opacité au sein de la MIC. Elle critique l’absence de mécanismes de suivi efficaces et un manque de contrôle dans l’allocation d’aides financières. Dans cette optique, des responsables de la MIC pourraient être une nouvelle fois appelés à fournir des explications.
Verde Frontier Solutions dans le collimateur
Les responsables de Verde Frontier Solutions Ltd, Dirish et Venna Noonaram, font l’objet d’une enquête de la Financial Crimes Commission (FCC), ce jeudi. Ils avaient obtenu, sous l’ère Jugnauth/Padayachy, la responsabilité de mener des travaux de marketing monitoring pour plusieurs corps paraétatiques. Représentés par les avocats Ashley Kaniah, Brinda Kaniah et Mrina Luchman, les deux dirigeants ont été interrogés sur le rôle de leur entreprise, Verde Frontier Solutions, en tant que Transaction Advisor dans le cadre de la vente de 21 % des actions de la MIC au groupe Sun.
Cette opération aurait conduit à une participation fortement dévaluée pour la MIC, qui n’a pas été en mesure de récupérer les fonds injectés.
Après sept heures d’interrogatoire, ils ont été autorisés à rentrer chez eux.

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