Live News

L’Eid-ul-Adha menacé par la fièvre aphteuse en Afrique du Sud

La demande annuelle de bétails pour le Qurbani tourne autour de 5 500.

Avec la détection de la fièvre aphteuse dans certaines régions de l’Afrique du Sud, le plus grand importateur de bétail à Maurice, Socovia (Belle-Vue) Ltée, se retrouve dans l’incapacité d’acheminer un nombre suffisant de bœufs pour l’Eid-ul-Adha. Les autorités espèrent, cependant, que le manque sera compensé par le cheptel rodriguais.

Publicité

Entre 4 800 et 4 900. C’est le nombre d’animaux importés par le principal fournisseur de bétail sur le marché mauricien, dans le cadre du Qurbani 2024. Toutefois, ce chiffre reste insuffisant par rapport à la demande annuelle qui tourne autour de 5 500 têtes. « Nous devions recevoir une autre cargaison de bétail, mais avec la détection de plusieurs cas de fièvre aphteuse en Afrique du Sud, il n’est plus possible d’en importer davantage. Il se peut donc que nous manquions de quelques centaines de têtes », a fait ressortir un porte-parole de Socovia (Belle Vue) Ltée, joint au téléphone hier. Qui plus est, sur les 4 800 à 4 900 têtes, notre interlocuteur explique que la quasi-totalité a déjà trouvé preneur, car les Mauriciens de foi musulmane réservent habituellement très tôt leur animal pour le Qurbani. « La pu difficil pu gagn zanimo », concède le porte-parole.

Il indique que la compagnie importatrice s’affaire actuellement à identifier d’autres sources pour se fournir en bétail, car au-delà de la fête de l’Eid-ul-Adha, Socovia (Belle Vue) Ltée approvisionne aussi le marché pour la demande régulière de bœufs. « Avec le concours du service vétérinaire [du ministère de l’Agro-industrie], nous prospectons en ce moment même d’autres pays d’Afrique ou d’autres régions en Afrique du Sud où il n’y a pas de cas de fièvre aphteuse. Quelle que soit la provenance, les animaux que nous importerons devront naturellement satisfaire les conditions sanitaires et vétérinaires requises, sans compter que le prix doit rester abordable pour le consommateur mauricien. Nu pe fer le maximum pu gagn ban zanimo la ace vit », précise le porte-parole.

Se tourner vers Rodrigues

Pour pallier le manque de bœufs sur le marché, estimé entre 600 à 700 têtes pour le Qurbani, sans compter les besoins quotidiens en viande de bœuf, notre interlocuteur espère que le cheptel rodriguais permettra de garder la tête hors de l’eau. 

Les autorités espèrent également que les animaux en provenance de Rodrigues permettront de satisfaire la demande locale. « Avec la prévalence de la fièvre aphteuse en Afrique du Sud, nous misons sur le cheptel de Rodrigues », souligne une source au ministère de l’Agro-industrie. Celle-ci est catégorique : « Le service vétérinaire suit la situation. Il ne sera pas possible d’importer des animaux des régions touchées par la fièvre aphteuse, à l’exception de celles dépourvues de cas. Même dans ce contexte, les animaux devront être importés par avion, car ceux en bonne santé ne peuvent pas passer par les régions affectées », ajoute-t-elle.

Six permis octroyés 

Dans une réponse parlementaire le 14 mai dernier, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, avait indiqué que six permis d’importation avaient été émis à deux sociétés, à savoir Socovia (Belle Vue) Ltée et Ubora Ventures Ltd pour faire venir du bétail pour le Qurbani 2024. Il répondait à une interpellation du député du MMM, Reza Uteem. À cette date, un total de 5 346 têtes avait déjà foulé le sol mauricien par le biais de trois cargaisons. 1 425 têtes additionnelles étaient attendues pour la fin mai.

Pas de cas de fièvre aphteuse à Maurice

Le ministère de l’Agro-industrie est catégorique : aucun cas de fièvre aphteuse n’a été détecté à Maurice. Le principal fournisseur réfute également les rumeurs selon lesquelles certains des bœufs importés seraient tombés malades. « Il n’y a aucun signe clinique de maladie [parmi les animaux] sur notre ferme », garantit le porte-parole de Socovia (Belle Vue) Ltée. Si la ferme a été interdite au public, ce serait « pour faire respecter les normes de biosécurité ». « De plus, sachant que nous n’allons pas obtenir davantage de bétail, nous ne voulons pas prendre plus de réservations que d’animaux disponibles », ajoute-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !