
Le gouvernement britannique travaille en collaboration avec Maurice pour finaliser un accord sur l’avenir des îles Chagos, a annoncé Downing Street, rapporte, cette fois, la BBC dans un article publié sur son site, ce mardi 1er avril.
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Selon les termes de l’accord proposé, Maurice obtiendrait la souveraineté sur l’archipel tout en permettant au Royaume-Uni et aux États-Unis de maintenir une base militaire sur l’une des îles pour une durée initiale de 99 ans. Ce bail serait financé par le contribuable britannique.
Des sources gouvernementales britanniques ont indiqué qu’aucune validation supplémentaire de Donald Trump n’était attendue. Pourtant, en début d’année, le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, avait déclaré que l’accord ne pourrait aboutir si le président américain s’y opposait.
Dans un communiqué, le gouvernement mauricien a confirmé les déclarations de Downing Street, précisant que les discussions étaient en cours pour finaliser l’accord.
L’annonce du transfert de souveraineté sur les îles Chagos, officiellement appelées Territoire britannique de l’océan Indien, remonte à octobre dernier, à l’issue de négociations menées avec l’ancien Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth. Toutefois, son successeur, Navin Ramgoolam, élu récemment, a exprimé des réserves sur cet accord.
L’avancement des négociations a également été retardé par l’élection de Donald Trump, les négociateurs ayant souhaité donner du temps à la nouvelle administration américaine pour examiner les détails du projet.
Nigel Farage, chef du parti Reform UK et allié de Trump, avait estimé que l’administration américaine accueillerait cette proposition avec une "hostilité manifeste". En octobre, le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait qualifié l’accord de "menace sérieuse" pour la sécurité nationale des États-Unis, en raison des liens de Maurice avec la Chine.
Cependant, le mois dernier, Donald Trump a laissé entendre qu’il soutiendrait l’accord. Interrogé lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer à la Maison-Blanche, il a déclaré : "Nous en discuterons très bientôt, et j’ai le sentiment que tout se passera très bien."
Il a ajouté que l’accord prévoyait un bail "très long et solide, d’environ 140 ans", et affirmé que les États-Unis seraient "inclins à s’y conformer".
L’accord devrait ainsi permettre au Royaume-Uni de louer Diego Garcia pour 99 ans, avec une option de prolongation de 40 ans, selon Navin Ramgoolam, rapporte la BBC.
Les conservateurs ont vivement critiqué cet accord. Leur cheffe, Kemi Badenoch, a dénoncé une décision contraire aux intérêts nationaux britanniques, accusant le gouvernement de "payer pour céder ces territoires".
Des rapports ont avancé que le coût de l’accord pour le gouvernement britannique pourrait atteindre 18 milliards de livres sterling, une estimation qualifiée d’"inexacte et trompeuse" par le ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement n’a pas encore précisé le montant exact, mais Sir Keir Starmer a promis d’en informer le Parlement une fois l’accord finalisé.
Il a défendu cet engagement, affirmant qu’il revêtait une "importance cruciale pour la sécurité" du Royaume-Uni.
Maurice soutient de son côté que l’archipel lui a été illégalement retiré dans les années 1960, lors des négociations menant à son indépendance. Ces dernières années, la pression des instances des Nations Unies sur le Royaume-Uni s’est intensifiée pour la restitution des îles. En 2022, le précédent gouvernement conservateur avait ainsi entamé des discussions sur la souveraineté de ce territoire.
Source : BBC

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