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Lancement d’une campagne de dépistage nationale : hausse de 20 % des décès liés aux maladies non transmissibles

Le ministre Anil Bachoo, lors du lancement de la campagne de dépistage des maladies non transmissibles à l’aéroport SSR de Plaisance.

Face à la hausse inquiétante des maladies non transmissibles, le gouvernement mise sur la prévention. Une campagne de dépistage a ainsi été lancée à l’aéroport SSR de Plaisance, marquant le début d’un programme national.

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Selon les chiffres du Health Statistics Report de 2023, une hausse des décès liés aux maladies non transmissibles (MNT) a été notée entre 2010 et 2020. Sont principalement concernés les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le diabète, les cancers et les maladies respiratoires chroniques. En 2021 et 2022, la situation s’est aggravée avec l’émergence de la COVID-19. Le rapport souligne une hausse significative de la mortalité chez les personnes souffrant de comorbidités, telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète. Le taux de mortalité attribué aux MNT est passé de 556 pour 100 000 habitants en 2020 à 650 en 2021, puis à 655 en 2022. Une légère baisse a toutefois été enregistrée en 2023, avec 615 décès.

Dans ce contexte préoccupant, le ministère de la Santé a lancé le Non-Communicable Disease & Health Promotion Programme à l’aéroport de Plaisance. 

« C’est une nouvelle philosophie que nous avons adoptée : notre système de santé doit être personnalisé », a déclaré le ministre de la Santé, Anil Bachoo, lors du lancement de la campagne. Il a ajouté que les MNT « commencent à faire un peu de ravage dans le pays avec une hausse de 20 % ».

Le choix de commencer cette initiative à l’aéroport n’est pas anodin, a souligné le ministre. « C’est la porte d’entrée du pays, tous les passagers qui viennent de l’étranger passent par-là. »  L’objectif est de dépister un maximum d’employés sur place – notamment ceux d’Airports of Mauritius Ltd (AML), d’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) et de Mauritius Duty Free Paradise Ltd (MDFP) – afin de détecter les cas à un stade précoce. « Beaucoup de personnes ne font pas leur bilan médical à temps. Et nombreux sont ceux qui n’ont jamais fait de dépistage », a déploré le ministre de la Santé.

Il a insisté sur l’importance du dépistage précoce, notamment pour le cancer du sein. « Il fallait commencer ce programme de dépistage quelque part et nous avons choisi l’aéroport de Plaisance qui compte plus de 3 000 employés afin d’établir quel est leur état de santé », a précisé le ministre Bachoo.

Dressant un tableau alarmant de la situation sanitaire du pays, Anil Bachoo a affirmé qu’un Mauricien sur cinq est diabétique, un sur quatre souffre d’hypertension et un sur trois est obèse ou en surpoids. Depuis 2014, les décès liés aux MNT ont augmenté de 20 %, selon lui. « Ce qui démontre que nous avons dégringolé au cours de ces 10 dernières années. » Il a rappelé que 70 % des décès annuels sont dus à des MNT, des maladies pourtant évitables. « La situation ne va pas s’améliorer si des actions ne sont pas prises. Si des actions sont prises, nous pouvons vivre une meilleure vie », a-t-il affirmé.

Ce programme de dépistage n’est que le début : 
« C’est un changement pour un nouveau départ. Nous voulons que vous preniez soin de votre santé pendant que vous êtes encore en bonne santé, et non lorsque les choses vont mal. » Il a annoncé que ce type de campagne va s’étendre à travers le pays. 

Lormus Bundhoo, Chief Executive Officer d’AML et d’ATOL, a salué cette initiative, la qualifiant de symbole fort de l’engagement collectif en faveur du bien-être des employés. « Le dépistage précoce n’est pas seulement une intervention médicale, c’est une occasion de sauver des vies. En apportant ce programme de dépistage directement sur nos lieux de travail, nous ne réagissons pas simplement à une crise, nous la devançons », a-t-il déclaré.

Le Dr Nishant Nundlall, Officer-in-Charge à la Health Promotion and Research Unit, a également mis l’accent sur l’importance de la prévention. 

« Pour beaucoup d’entre nous, c’est seulement quand quelque chose commence à aller mal que l’on réagit. Mais souvent, lorsque les symptômes apparaissent, les dégâts sont déjà faits », a-t-il expliqué. Il a insisté sur la nécessité d’agir en amont, notamment face au diabète, aux maladies cardiovasculaires et au cancer, les trois principales causes de mortalité à Maurice.

Mieux vaut prévenir que guérir

Afin d’enrayer les MNT, le Dr Nundlall recommande de réduire la consommation de snacks sucrés, de boissons gazeuses et de glucides raffinés. « Perdre seulement 5 % de son poids corporel peut faire une différence. » Il a aussi rappelé l’importance de reconnaître les signes avant-coureurs des crises cardiaques. Concernant la prévention du cancer, il préconise une alimentation riche en fruits, légumes et céréales complètes, tout en limitant les viandes transformées et l’alcool. « Faites-vous dépister pour le cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate, du côlon. La détection précoce sauve des vies. »

Chikungunya : situation sous contrôle

Anil Bachoo a affirmé que toutes les dispositions ont été prises pour empêcher l’entrée du chikungunya à Maurice, notamment grâce à un programme de contrôle renforcé. Il a cependant expliqué que la mesure imposant un test PCR aux passagers en provenance de La Réunion, prévue pour le 9 avril, n’a pu être mise en œuvre pour des raisons pratiques. En effet, les résultats des tests PCR ne sont disponibles qu’après 72 heures à une semaine sur l’île sœur. Le ministre a assuré que la situation est actuellement « sous contrôle » : « La dengue a presque disparu, tandis que pour le chikungunya, seuls quelques cas sporadiques sont recensés. » L’évolution est suivie de près et des mesures supplémentaires seront prises sans hésitation si nécessaire.

Deux ambulanciers suspendus pour conduite en état d’ivresse

Deux ambulanciers ont été suspendus après avoir été trouvés sous l’influence de l’alcool alors qu’ils devaient assurer le transport médical d’un patient venant de Rodrigues. Aucun d’eux n’était en état de conduire l’ambulance. « Imaginez un peu la honte que cela représente pour nous, Mauriciens », a lancé le ministre Bachoo, qui a affirmé que des mesures appropriées ont été prises.
 

MORTALITÉ DUE AUX PRINCIPALES MALADIES NON TRANSMISSIBLES

 

 

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