
Entre rires et larmes, Vanisha Bundhoo transforme TikTok en scène de résilience. Une reine moderne qui, malgré les tempêtes, choisit de partager force et authenticité.
Chaque soir, dans sa chambre au Royaume-Uni, Vanisha Bundhoo appuie sur « go live » et se transforme. Derrière son écran, cette Mauricienne devient une présence rassurante, une voix qui réunit, un refuge pour des inconnus qui, comme elle, cherchent un peu de lumière. « Hosting, ce n’est pas seulement du divertissement. C’est une connexion. C’est du rire, du soutien, de l’amour en temps réel », explique-t-elle.

Ses « lives » TikTok, suivis par des milliers de fidèles, ressemblent à une bulle où l’on se confie, où l’on rit, où l’on oublie ses propres luttes… où l’on se sent moins seul. Pourtant, l’énergie solaire qu’elle dégage cache parfois ses propres failles. « Je souris pour eux, même quand chaque fibre de moi est brisée à l’intérieur », dit-elle sans détour.
Car derrière le glamour apparent des créatrices de contenu se cache une réalité plus sombre. « Les gens pensent que c’est une vie de paillettes. Mais quand on le fait à partir d’un espace de douleur, de solitude et d’incertitude, ce n’est plus du glamour. C’est de la survie. »
Sur TikTok, elle a trouvé une scène… mais aussi la cruauté des trolls. Insultes racistes (« retourne d’où tu viens »), moqueries sur son accent, accusations de mendicité. La violence est quotidienne, les nuits blanches fréquentes, les pleurs étouffés… « Still, I rise », répète-t-elle, comme un mantra.

sa douleur en performance.
Dans ce chaos, Vanisha s’accroche à ce qu’elle appelle sa « famille numérique » : un petit cercle d’abonnés fidèles qui la soutiennent inlassablement. Parmi eux, deux piliers. Arsi, originaire du Cachemire, est bien plus qu’un simple « gifter » sur TikTok ; elle le décrit comme un protecteur : « Il a pris ma main quand j’étais au plus bas. Il s’assure toujours que ma couronne brille, comme mon père le ferait. » Il lui rappelle sa valeur quand la haine devient assourdissante.
Et puis, il y a Skylar, une femme combative qui connaît le poids du silence imposé : plus qu’une abonnée, une sœur de cœur. Ensemble, Skylar et Arsi forment un duo de gardiens qui, à distance, lui redonnent confiance et dignité. « Ils ne me devaient rien. Ils ne me connaissaient pas. Pourtant, ils ont choisi de croire en moi », confie Vanisha avec émotion.
Loin de Maurice, la vie n’a pas toujours été tendre. Vanisha se souvient de ces jours où elle ne pouvait se permettre qu’un seul repas. Elle se souvient du doute, des mots blessants, du sentiment de vaciller. Et pourtant, chaque fois, elle choisit de se relever. Elle choisit de créer, de partager, de faire rire. « J’ai transformé la douleur en performance, la haine en guérison. »
Son moteur : la mémoire de ses parents. « Leur amour, leur leadership, leur gentillesse continuent de me guider. À travers mon travail, j’honore leur mémoire. » Ce legs est son socle. Chaque sourire, chaque « live », chaque mot de soutien partagé est une façon de perpétuer leur force et leurs valeurs.
Aujourd’hui, ses « lives » ne sont pas seulement du divertissement. Ils sont un manifeste. Un rappel à celles et ceux qui doutent qu’ils ne sont « pas trop », qu’ils ne sont « pas seuls ». « Tu es un guerrier. Tu es une reine », martèle-t-elle à son audience.
Vanisha parle pour les invisibles, pour les rêveuses qu’on a voulu faire taire, pour celles dont on a jugé la voix trop forte. « Une couronne peut glisser, mais une reine ne tombe jamais. » C’est une promesse faite à elle-même. Et, à travers son parcours, c’est une promesse faite à tous ceux qui l’écoutent : peu importe les tempêtes, on peut toujours se relever.

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