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L’accord sur les îles Chagos est une «victoire significative», affirme le pape

Le pape Léon XIV a accueilli une petite délégation de Chagossiens conduite par le père Gérard Mongelard.

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Le pape Léon XIV s’est dit « ravi » que le Royaume-Uni ait accepté de remettre les îles Chagos à Maurice. S’adressant à une délégation de 15 réfugiés chagossiens, le pape a affirmé que cette décision représentait une « victoire significative » dans leur long combat pour « réparer une grave injustice ». C’est ce que rapporte la BBC sur son site Web ce dimanche.

Aux termes d’un traité signé en mai, Maurice obtiendra la souveraineté des îles actuellement administrées par le Royaume-Uni, tout en permettant aux États-Unis et au Royaume-Uni de continuer à exploiter une base militaire sur Diego Garcia pour une période initiale de 99 ans.

Le pape a dit espérer que les autorités mauriciennes veilleront à ce que les réfugiés puissent rentrer chez eux. Des dirigeants de l’opposition britannique – ainsi que certains Chagossiens installés au Royaume-Uni – ont toutefois critiqué l’accord.

S’exprimant en français, le pape Léon a déclaré : « La perspective renouvelée de votre retour dans votre archipel natal est un signe encourageant et un puissant symbole sur la scène internationale. »

Il a ajouté que chaque peuple « doit être respecté par les puissants dans son identité et dans ses droits, en particulier le droit de vivre sur sa terre ; et personne ne peut être contraint à l’exil ».

Le Royaume-Uni avait acheté les îles en 1968 pour 3 millions de livres sterling, mais Maurice a toujours soutenu qu’il avait été contraint illégalement de céder l’archipel afin d’obtenir son indépendance.

Par la suite, les îles furent vidées de leurs habitants pour faire place à une base militaire américano-britannique. De nombreux Chagossiens furent déplacés vers Maurice et les Seychelles, tandis que d’autres acceptèrent l’invitation de s’installer en Angleterre, principalement à Crawley, dans le West Sussex.

En mai, le gouvernement britannique a annoncé qu’il verserait à Maurice en moyenne 101 millions de livres par an pendant 99 ans dans le cadre de l’accord.

Le traité prévoit également une zone tampon de 24 milles autour de Diego Garcia, où rien ne pourra être construit sans l’accord du Royaume-Uni. Les forces militaires et civiles étrangères seront interdites d’accès aux autres îles de l’archipel, Londres conservant un droit de veto sur toute entrée.

L’accord n’entrera en vigueur qu’après avoir été approuvé par les parlements britannique et mauricien.

Au moment de la signature, les conservateurs avaient dénoncé « un acte d’autodestruction nationale », affirmant que l’accord rendait le Royaume-Uni « plus vulnérable face à la Chine » en raison des liens de Maurice avec Pékin.

Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a pour sa part défendu l’accord, le jugeant indispensable à la sécurité nationale du Royaume-Uni : « Sans cet accord, la situation juridique aurait permis à la Chine ou à tout autre pays d’installer ses propres bases sur les îles extérieures ou de mener des exercices militaires conjoints à proximité de notre base. Aucun gouvernement responsable n’aurait pu laisser faire. »

L’accord a été salué par l’Attorney General mauricien, Gavin Glover, qui déclarait à la BBC en mai :

« Notre pays est comblé que ce combat de 60 ans soit enfin terminé. »

Deux femmes originaires de Diego Garcia avaient cependant tenté, en mai, de contester l’accord en justice pour pouvoir retourner sur l’île. Leur requête a finalement été rejetée par la Haute Cour.

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