Un Mauricien engagé dans l’exportation a été appréhendé à La Réunion dans le cadre d’une enquête qui a démarré en décembre 2012. Avec d’autres compatriotes, il tire les ficelles d’un réseau illégal, dont des enfants indiens et pakistanais sont les premières victimes.
Il mettait la santé d’enfants asiatiques en danger. Une enquête ouverte il y a trois ans par la police réunionnaise sur un trafic international de batteries automobiles usagées a débouché sur l’arrestation, cette semaine, d’un commerçant mauricien d’une cinquantaine d’années. Il a été mis en examen par la juge d’instruction et libéré sous contrôle judiciaire mercredi après-midi. Cet homme spécialisé dans l’export est fortement soupçonné d’être le cerveau d’un réseau opérant entre l’île sœur, Madagascar, l’Asie et le Moyen-Orient.
Tout démarre lorsque les autorités douanières réunionnaises ont découvert 1 200 batteries dans deux conteneurs à Port-Est, à destination de Madagascar. Un véritable travail de fourmi est mis en place pour remonter toute la filière, l’exportateur et le transitaire étant connus, indique Réunion 1ère.
Après un coup de filet en décembre 2014 et l’arrestation de plusieurs suspects, les enquêteurs se retrouvent face à deux filières distinctes. La première est dirigée par un ‘petit’ exportateur malgache qui collecte les batteries à La Réunion. Il exporte quatre à cinq tonnes de batteries par voyage vers la Grande île et la cargaison est ensuite redirigée vers l’Inde et le Pakistan où des enfants sont utilisés pour en extraire le plomb. Ce qui représente un risque pour leur santé, car les batteries contiennent également de l’acide sulfurique et du polypropylène.
La seconde filière est dirigée par des hommes d’affaires mauriciens qui utilisent des sociétés écran pour expédier jusqu’à 20 tonnes de batteries vers la Chine, Dubayy et le Pakistan. Ils n’exportent que quand le cours du plomb varie entre 500 et 600 euros la tonne, soit entre Rs 20 000 et Rs 24 000.
Durant ces trois ans d’enquête, les autorités réunionnaises ont saisi 257 tonnes de batteries, dont une saisie record de 105 tonnes, alors que 1 700 tonnes de batteries quittent l’île sœur en toute illégalité chaque année.
Les services douaniers réunionnais veillent au grain, car les batteries sont considérées comme des déchets dangereux dont l’exportation n’est possible que dans des pays de l’Union européenne et de l’OCDE. Tout contrevenant risque entre trois et huit ans de prison ainsi qu’une amende représentant une à cinq fois la valeur des articles saisis.
Selon un rapport de la Commission de l’océan Indien sur la gestion des déchets toxiques, deux sociétés mauriciennes traitent les batteries usagées dans l’île.
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