Depuis une vingtaine d’années, Karyen Danolutchmee occupe un étal au marché de Surinam où elle vend des légumes que cultive son époux. Si au début tout allait bien, aujourd’hui elle est confrontée à la concurrence des marchands ambulants.
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Karyen a un esprit pratique. C’est après avoir élevé ses enfants qu’elle a décidé de soutenir son mari dans ses activités. Ce dernier, qui était laboureur sur la propriété de St-Félix, avait aussi un jardin où il cultivait des légumes qu’il livrait au marché. Faute de temps, surtout pendant la coupe, il louait souvent le service de jardiniers pour s’occuper du potager.
Ses enfants ayant atteint un certain âge, Karyen décide de travailler pour soutenir financièrement sa famille : « Au lieu de payer des gens pour travailler dans le jardin, je préfère faire
moi-même le travail ».
À l’époque, son mari travaillait encore sur la propriété de St-Félix. Son salaire lui permettait de rembourser un emprunt bancaire et les revenus obtenus dans la vente de légumes suffisaient à couvrir les dépenses familiales.
Par la suite, Karyen décide de louer un étal au marché de Surinam. Pour vendre les légumes sortis directement du jardin familial, dont des aubergines, de la coriandre, du thym, du persil, entre autres. Chaque samedi elle se rend à Curepipe pour acheter des pommes de terre, des carottes et d’autres légumes qu’elle met en vente.
Karyen travaille tous les jours de 8 heures à 17h45, sauf les dimanches où elle termine à midi. « C’est un travail qui monopolise tout mon temps, mais que faire, il me permet de vivre et d’ assurer l’avenir de mes enfants », dit-elle. Son fils aîné s’est établi en France et il compte un jour prendre la relève de sa mère. Le cadet travaille dans un établissement hôtelier.
Mais tout n’est pas rose pour la vendeuse de légumes. Elle est minée par la présence des marchands ambulants. « Des fois, ils s’installent carrément devant le marché », se plaint-elle. Ce que confirment d’autres marchands. Elle aurait souhaité une présence plus accrue des inspecteurs du conseil de district de Savane pour y mettre bon ordre, surtout l’après-midi, à partir de 16 h30.
La présence des marchands ambulants a une incidence néfaste sur ses revenus. « Mo oblize travay lor ti profi pou kapav vann mo bann legim e parfwa pa kouver fre », dit-elle. Karyen explique qu’elle a des frais à encourir, notamment la location de son étal à Rs 5 400. « Parfwa bizin tir kas dan pos pou pey latab », poursuit-elle.
Malgré tout, Karyen poursuit son chemin en attendant des jours meilleurs.
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