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Joanna Bérenger tire à boulets rouges sur le ministre de l’Environnement

La députée a mis au défi le ministre de l’Environnement après l’annonce du projet d’extraction de sable annoncé dans le Budget.

Le Budget présenté le vendredi 7 juin bat tous les records de l’irresponsabilité, a estimé la députée du MMM Joanna Bérenger. C’était lors de son intervention à l’Assemblée nationale.

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Le Budget présenté par le ministre des Finances Renganaden Padayachy est « un Budget inflationniste », a avancé la députée du Mouvement militant mauricien (MMM) Joanna Bérenger. Pour elle, « les prix n’ont cessé d’augmenter et continueront d’augmenter ». Elle a fait ressortir que Statistics Mauritius a mentionné dans son bulletin que le Consumer Price Index est passé de 103,1 à 137,6 de fin 2019 à mars 2024.

Alors que le ministre des Finances parle de la baisse de l’inflation globale, il reconnaît que l’inflation persiste. Et il dit simplement que le taux d’augmentation des prix est un peu moins élevé que l’année dernière, a ajouté la députée mauve. Selon elle, le présent Budget continue de mettre en péril l’avenir des enfants avec un niveau de dette de Rs 561 milliards.

Selon Joanna Bérenger, le budget perpétue la voie de la dépréciation de la roupie et ne favorise ni la production locale ni la création d’emplois. Pour elle, plus d’importations signifient la nécessité d’avoir davantage de devises, qui s’achètent plus cher en raison d’un manque sur le marché. 

PROBLÈMES DE FOND

« Nous importons 80 % de ce que nous consommons », a-t-elle fait ressortir. Et pour la députée, le Budget ne vient pas régler les problèmes de fond. Il y a une absence de réforme structurelle et de nouveau pilier pour relancer l’économie, alors que de nombreux projets avaient été énoncés dans les précédents budgets. Elle a cité, entre autres, la mise en place d’industries vertes, de l’économie bleue, des « hubs » en tous genres, la biopharmaceutique, qui n’ont pas été concrétisés en fin de compte. « Vous avez fait la population rêver. ‘E ler gete... kosmar pe kontinie’ », a-t-elle lancé.

Et alors que le gouvernement se félicite d’avoir augmenté le revenu minimum garanti à Rs 20 000, le seuil salarial pour obtenir un permis d’occupation a été réduit parallèlement à Rs 22 500, avec pour objectif d’attirer des talents étrangers. « Comment est-ce que nos jeunes diplômés sont supposés faire pour trouver leur place sur le marché de l’emploi ? » a demandé la députée du MMM. Avec de telles mesures, il n’est pas étonnant que 75 % des jeunes qui étudient à l’étranger préfèrent ne pas rentrer au pays. 

« Aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner que nos meilleurs éléments quittent le pays pour aller contribuer à la croissance des entreprises et des économies étrangères », a poursuivi Joanna Bérenger. Selon elle, le gouvernement ne semble pas être conscient des conséquences que cette situation pourrait avoir sur le pays à long terme. Pour elle, le départ de jeunes Mauriciens est une attestation indéniable « du mal qui ronge le pays ».

Joanna Bérenger a également déclaré que le Climate and Sustainability Fund de Rs 3,2 milliards jusqu’à 2030, avait déjà été mentionné en 2023. « Il existe déjà un National Environment and Climate Change Fund, dont la plupart des fonds sont consacrés à des projets qui n’ont rien à voir avec notre résilience climatique », a ajouté la députée du MMM. Selon elle, sur les Rs 1,6 milliard de ce fonds, Rs 523 millions ont été utilisées pour des projets d’embellissement et de nettoyage qui n’ont aucun rapport avec la résilience climatique. Pour elle, le gouvernement aime entendre dire qu’il protège l’environnement, mais fait tout son contraire et cherche ensuite des solutions miracles pour réparer ses erreurs.

« Pyromane et pompier »

Abordant le projet d’extraction de sable dans nos lagons, Joanna Bérenger a demandé si une étude avait été effectuée au préalable. Si cette mesure est appliquée, cela ramènerait le pays vingt ans en arrière. Rajesh Bhagwan, alors ministre de l’Environnement, avait arrêté ce procédé, afin de protéger le lagon. Elle a aussi fait ressortir qu’un océanographe collaborant avec le gouvernement sur certains projets a fait ressortir qu’« extraire le sable du lagon augmente l’érosion et détruit la capacité de régénération des lagons. Ce qui aura des effets catastrophiques sur l’environnement, accélérant les impacts négatifs du relèvement de la mer ».

Elle a pris pour exemple un cadre du ministère de l’Environnement des Maldives qui a démissionné pour exprimer sa désapprobation concernant un permis octroyé pour l’extraction de sable en dépit de ses réserves. Selon Joanna Bérenger, le ministre de l’Environnement mauricien devrait s’en inspirer. « S’il n’a pas daigné démissionner face à un cas flagrant de conflit d’intérêts... » a dit la députée du MMM. Pour elle, cette mesure va à l’encontre de l’ambition de repeupler et de réhabiliter le lagon. « Le gouvernement veut extraire le sable corallien du lagon, mais en même temps veut faire 250 fermes pour cultiver les coraux. Pyromane et pompier à la fois. ‘Li mem met dife, li mem rod fer krwar li pou teign dife’ », a-t-elle indiqué.

 

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