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Jack Bizlall : «Le régime en place instaure la peur dans les médias»

Il a beaucoup été question de l’importance de la presse, du regroupement nécessaire des journalistes et des dérives du pouvoir face à la liberté de la presse et d’opinion jeudi soir lors d’une rencontre organisée par l’Observatoire de la Démocratie. Organisée à l’hôtel St Georges, à Port-Louis, cette rencontre avait, entre autres, pour objectif d’éveiller les consciences par rapport à ce qui se passe en ce moment à Maurice.

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Jack Bizlall, membre de cette organisation, déplore que le journalisme d’investigation et d’opinion soit en train de rétrograder pour faire davantage de place au journalisme événementiel. « Sans journalistes d’opinion, nous irons vers une anarchie », prévient-il. Jack Bizlall constate également que « le régime en place instaure une série de mesures pour infuser de la peur dans les médias. Cette peur fait qu’ils sont absents lorsqu’il faut élever la voix. Essayons de protéger la presse ».

Le syndicaliste rappelle comment les choses étaient compliquées durant certaines périodes des années 80 lorsque la censure était à son apogée. Le 3 avril 1984, par exemple, 43 personnes, dont une grande majorité de journalistes et le père Henri Souchon, avaient été arrêtées pour avoir manifesté à la Place d’Armes, à Port-Louis. Ce, contre la décision du Cabinet d’imposer une caution préalable de Rs 500 000 à tout éditeur ou imprimeur de titre de presse, réduite à Rs 250 000 dans la loi votée en avril. Pendant l’état d’urgence des années 70, le gouvernement avait imposé une censure très sévère avec un contrôle strict des articles pouvant être publiés dans la presse.

Jack Bizlall estime que la direction des maisons de presse et la rédaction en chef des titres de presse doivent être deux entités distinctes. Il est d’avis que « la presse mauricienne doit réagir, sinon ce sera très difficile pour elle. J’en appelle aux démocrates pour sensibiliser le public ».

Murvind Beetun, ex-journaliste de Top FM ayant démissionné mercredi et qui était l’un des intervenants, affirme pour sa part « avoir reçu des soutiens de toutes parts alors que ceux qui auraient dû le faire ne l’ont pas fait ». Il ajoute être en consultation avec ses hommes de loi pour éventuellement entreprendre des actions légales. Il rappelle que par rapport à l’interview de l’Assistant Superintendant de Police, Ashik Jagai, diffusée le 14 juin dernier sur Top FM, « je n’étais pas d’accord avec les conditions de cet entretien. (...) Ce qui s’est passé est inacceptable. Un journaliste ne peut pas se laisser insulter et menacer sur son lieu de travail ». Il déplore avoir ensuite reçu des insultes et des menaces de la part de certaines personnes. « C’est peut-être l’occasion d’une action concertée pour venir en aide aux journalistes. Les attaques contre les journalistes deviennent de plus en plus violentes », indique-t-il.

Murvind Beetun estime important « qu’on s’unisse pour empêcher les dérives ». Alain Laridon, membre de l’Observatoire de la Démocratie, plaide aussi pour que la presse se regroupe afin de prévenir les dérapages.
 

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