- Des carcasses exhumées et autopsiées, les rapports toxicologiques attendus
Plusieurs chiens ont été retrouvés morts à Crève-Cœur et Rivière-des-Anguilles. Les autorités enquêtent sur un possible empoisonnement. Des analyses toxicologiques sont attendues pour déterminer l’origine du drame.
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En l’espace de quelques jours, une série de morts suspectes de chiens a secoué les localités de Crève-Cœur et de Rivière-des-Anguilles, laissant craindre une vague d’empoisonnements. La police a ouvert une enquête afin d’identifier le ou les auteurs présumés. Les rapports toxicologiques sont attendus dans les prochains jours.
Tout débute le 8 août, au matin, à Crève-Cœur. À Robinson Road, une habitante reçoit un appel de sa domestique : son jeune chien de 13 mois gît sans vie devant la maison. La veille déjà, plusieurs chiens du quartier avaient connu le même sort. Le soir même, trois autres résidents déposent plainte pour cruauté envers les animaux, dénonçant « la mort brutale et suspecte » de leurs chiens dans des circonstances similaires. Tous soupçonnent un empoisonnement.
Face à cette hécatombe, les forces de l’ordre passent à l’action. Pour déterminer la cause exacte du décès des animaux, plusieurs carcasses enterrées sont exhumées et transférées à la Morgue vétérinaire nationale de Réduit. Les autopsies sont pratiquées le dimanche 10 août afin d’établir si les chiens ont été victimes d’empoisonnement et d’identifier la substance incriminée.
Toutefois, nouvelle macabre découverte le lundi 11 août à Rivière-des-Anguilles. Lors d’une patrouille le long de Saideen Road, un gardien tombe sur quatre carcasses en état avancé de décomposition — trois chiens bruns et un noir — abandonnées dans un champ. Les corps sont acheminés vers la Livestock and Veterinary Division pour examen.
Le même jour, la police de Montagne-Longue récupère les prélèvements effectués lors des autopsies. Ces échantillons sont déposés au Forensic Science Laboratory (FSL) pour analyses toxicologiques. Les résultats permettront de confirmer ou non la thèse d’un empoisonnement volontaire.
Indignation et appel à témoins
L’affaire, désormais classée comme cruauté envers les animaux, suscite une vive indignation. Pour rappel, la loi prévoit que tout acte de maltraitance ou d’empoisonnement envers un animal est passible d’une amende pouvant atteindre cinq millions de roupies et de dix ans de prison. La police invite toute personne ayant été témoin d’agissements suspects ou disposant d’informations à se manifester.
Réaction d’ANSAM
Sur sa page Facebook, l’association ANSAM, militante pour la protection animale, a vivement réagi le lundi 11 août : « ANSAM condamne fermement le niveau inacceptable de maltraitance animale actuellement observé dans le pays. Rien que durant la semaine écoulée, nous avons enregistré un nombre alarmant de cas d’abandon, d’élevages illégaux et d’empoisonnements délibérés touchant aussi bien des chiens de propriétaires que des chiens errants, et ce, à travers toute l’île.
Empoisonner un animal constitue une infraction criminelle en vertu de l’Animal Welfare Act, passible d’une amende pouvant aller jusqu’à Rs 5 000 000 et d’une peine d’emprisonnement pouvant atteindre 10 ans.
Bien que nous reconnaissions que la surpopulation de chats et de chiens soit devenue une préoccupation croissante, rien ne peut justifier de tuer des animaux de manière aussi barbare et atroce. Des solutions humaines, légales et éthiques existent, et, en tant que société, nous devons nous y engager.
ANSAM appelle les autorités à appliquer rigoureusement la loi, à enquêter sur tous les cas signalés et à tenir les auteurs pleinement responsables. Nous remercions également le Mauritius Society For Animal Welfare (MSAW) pour sa réponse rapide et son précieux soutien. Enfin, nous exhortons le public à signaler tout acte de cruauté ou tout empoisonnement suspect, afin qu’ensemble, nous puissions protéger les plus vulnérables et défendre les valeurs de compassion et de respect de la vie. »
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