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Introduction de l’Income Support : Roshan Jhummun dément tout démantèlement du Welfare State 

Roshan Jhummun, député du PTr, a fait comprendre que le système actuel de la pension de vieillesse n’est plus soutenable. Pour Rajen Valayden, la réforme aurait dû se faire autrement, avec une approche moins brutale.

Annoncé le vendredi 4 juillet au Parlement, l’Income Support suscite de vifs débats. Sur le plateau de l’émission « Au Cœur de l’Info », sur Radio Plus, Rajen Valayden a croisé le fer avec le député travailliste Roshan Jhummun.

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Pour Roshan Jhummun, l’Income Support n’affecte en rien l’État-providence. Il a cité plusieurs mesures existantes, comme la distribution de pains dans les écoles, l’accès gratuit à l’éducation et aux soins de santé. « Cela inclut aussi les maisons construites pour les plus vulnérables, ainsi que les subsides accordés et le transport gratuit. À aucun moment, on ne démantèle le Welfare State », a-t-il affirmé en fin d’émission.

Roshan Jhummun a également estimé que les nouvelles mesures annoncées dans le Budget 2025-26, notamment l’éligibilité à la pension de retraite, nécessitent du temps pour démontrer leur efficacité. « ‘Ziz nou dan 3-4-5 an.’ Il faut laisser les réformes fonctionner, que ce soit au niveau de la corruption ou encore de la drogue. Cela ne pourra se faire du jour au lendemain », a-t-il lancé.

Toutefois, pour Rajen Valayden, journaliste et observateur politique, cette réforme aurait dû être menée autrement. Selon lui, elle a été appliquée de manière trop brusque et sans consultation préalable. « Un Budget, c’est un exercice de comptabilité, et on ne peut pas changer des lois en catimini. Cela nécessite un débat et des consultations. »

Urgence démographique

« C’est pourquoi nous avons demandé que la mesure concernant l’éligibilité à la pension de vieillesse à 65 ans soit retirée du Budget, et qu’une loi en bonne et due forme soit présentée, après débats et consultations. Il y a eu un empressement, et aujourd’hui, on constate la colère que suscite cette mesure », a-t-il souligné. Pour ce dernier, l’Income Support n’est même pas à débattre parce qu’il fait partie d’un plus grand débat sur la pension de vieillesse, et surtout, ce qu’il a qualité d’un « démantèlement de l’État-providence ».

Ashvin Gudday, négociateur de la General Workers Federation, a, pour sa part, estimé que le pays a changé de gouvernement, mais pas de mode de gouvernance. « On comprend l’état de l’économie et l’urgence démographique, mais ce n’est pas ainsi qu’on procède dans une démocratie », a-t-il insisté, en précisant que la situation idéale aurait été d’organiser des consultations à l’échelle nationale. « Nous reconnaissons tous les défis qui nous guettent, mais il y a tellement de Mauriciens qui dépendent de cette pension pour vivre », a-t-il ajouté. 

Intervenant par téléphone, l’économiste Manisha Dookhony a estimé que l’Income Support a été mis en place d’une manière différente de ce qui avait été annoncé initialement. « Le ciblage devait concerner la pénibilité de certains emplois, alors que l’on constate qu’il a été fait sur la base des revenus. Ce qui a été annoncé reste encore flou, car on ne précise pas ce qui est inclus ou non dans le revenu de la personne concernée », a-t-elle fait remarquer.

• Cette retranscription n’est qu’une partie de l’émission qui est d’une durée de deux heures. Elle est à voir sur les plateformes de Défi Media et la chaîne YouTube de TéléPlus.

Steven Obeegadoo : « Avek ou san Rs 10 000, li res enn desizion dominer »

Le leader de la Plateforme militante, Steven Obeegadoo, est intervenu dans l’émission pour partager son point de vue en tant que politicien. Pour lui, la décision de mettre en place l’Income Support ne change rien au fait que repousser l’éligibilité à la pension de retraite reste « injuste ». « C’est aussi une violation de la démocratie. On nous avait annoncé l’augmentation de la pension durant la campagne électorale, et juste après les élections, c’est l’inverse qui se produit. C’est aussi brutal, sachant qu’il n’y a eu que trois mois de préavis. ‘Avek ou san Rs 10 000, li res enn desizion dominer’ », a-t-il ajouté.

 

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