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Intempéries : l’enseignement aux temps de l’innovation

Les cours en ligne deviennent incontournables dans un système d’éducation moderne.
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Des changements ont été apportés au calendrier scolaire afin de rattraper les 12 jours de congé forcé causés par les intempéries. Cette décision est diversement accueillie. Certains éducateurs et parents pensent que la technologie devrait être mieux intégrée dans le mode d’enseignement pour éviter les perturbations.

Le prolongement du calendrier scolaire de 8 jours pour rattraper les 12 jours de congé forcé en raison des intempéries ne fait pas l’unanimité. Si certains ironisent sur cette décision du ministère de l’Éducation, d’autres demandent tout bonnement que le calendrier scolaire soit revu. Or, du côté des éducateurs et des parents, on estime qu’il est surtout temps de repenser les méthodes de « teaching and learning ». 

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Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés.

Basheer Taleb est de ceux-là. Il est catégorique : réviser le calendrier scolaire n’est pas la solution. « Il est difficile de prévoir les caprices de Dame nature », met-il en avant. En revanche, il met l’accent sur l’importance d’un plan défini en cas de fermeture des établissements scolaires. Et propose la mise en place d’une « plateforme commune ».

« Prenant en considération la forte probabilité de perturbations météorologiques, en particulier durant le premier trimestre, une mise en forme commune pour tous les établissements scolaires afin de mieux se préparer à l’enseignement en ligne serait souhaitable. Ce qui manque réellement, c’est une plateforme commune », soutient le président de la Fédération des managers des collèges privés. Cela permettra aux enseignants d’intégrer des cours en ligne lors de la planification du programme du premier trimestre en cas de fermeture des écoles, dit-il.

Cette plateforme, élabore-t-il, doit être accessible aux enseignants et aux élèves, mais aussi à l’administration pour superviser et assurer le bon déroulement des cours. « La technologie pourrait être la solution, moyennant un accès libre aux acteurs de l’éducation. Sans oublier la formation adéquate du personnel enseignant à l’utilisation de la technologie afin de préparer leurs cours en avance et d’informer les élèves des programmes qui seront abordés, permettant ainsi la continuité », suggère-t-il.

Arvind Bhojun, le président de l’Union of Private Secondary Education Employee, abonde dans le même sens. « Face aux phénomènes climatiques de plus en plus intenses, l’accent doit être mis sur les modes alternatifs de ‘Teaching & Learning’. » Il prône un système éducatif dynamique et résilient capable de s’adapter aux effets du changement climatique. 

Il s’appesantit d’ailleurs sur l’adaptation. « La pandémie nous a confrontés à une situation sans précédent. Mais avons-nous développé de la résilience ? C’est la grande question. » Il est impossible de contrôler ou de prévoir les conditions climatiques, dit-il. 

Interrogé sur l’efficacité de la technologie pour obtenir les résultats escomptés en termes d’enseignement et d’apprentissage, il reconnaît ses multiples avantages. Cependant, Arvind Bhojun déplore fortement le manque d’investissement du ministère de l’Éducation dans cet outil. Il critique également le manque de consultations avec les acteurs de l’éducation pour l’intégration de la technologie dans notre système éducatif. 

« Le ministère de l’Éducation a besoin de professionnels qui comprennent la technologie », insiste Arvind Bhojun. Il plaide, dans la foulée, pour un meilleur dialogue entre toutes les parties prenantes. « Ce n’est qu’avec la contribution de tous que nous pourrons concevoir une véritable plateforme suivie d’une formation continue avec les mises à jour nécessaires. Avec une bonne compréhension des avantages de la technologie, un pays peut changer son statut. »

L’autonomie dans les prises de décisions fait débat

Il se dit conscient de la différence de « niveau » au sein des établissements scolaires. « Dans une certaine mesure, ils ne bougent pas tous à la même vitesse. » C’est la raison pour laquelle Basheer Taleb pense que les établissements devraient pouvoir avoir une certaine autonomie au niveau des prises de décisions, notamment par rapport à l’évaluation des élèves et la méthode de rattrapage la plus appropriée. « Mais à condition de trouver tout de même quelques bases communes avec d’autres établissements. » 

Arvind Bhojun est, lui, plus mitigé. Cet exercice d’évaluation dépendra grandement de la compétence des chefs d’établissement, fait-il ressortir. « C’est un couteau à double tranchant. Par exemple, un chef d’établissement possédant une compréhension de la pédagogie sera plus apte à décider de la méthode appropriée pour le rattrapage. À l’inverse, cette autonomie peut entraîner des dérives. »

Ce qu’en pensent les parents

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Anita

Maman d’un élève de Grade 10, Anita se dit satisfaite des nouvelles dates proposées par le ministère de l’Éducation. « On n’aurait pas pu faire autrement que de raccourcir les vacances scolaires. C’est le prix fort à payer pour assurer le rattrapage. » 

Toutefois, après avoir pris connaissance du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié le lundi 20 mars (voir en pages 12-17), la mère de famille plaide pour davantage d’investissement dans des modes alternatifs d’enseignement et d’appren-tissage. En particulier les cours en ligne. 

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Irvine Domun

« C’est déplorable que nous ne soyons pas encore arrivés à une formule appropriée, trois ans après l’introduction de ce système dans notre secteur éducatif. Cette technologie nous aurait épargnés bien des problèmes surtout par rapport aux intempéries », souligne-t-elle. 

Irvine Domun, dont les enfants sont en Grade 8 et Grade 10, mise également sur un système d’éducation à distance efficace. « Les écoles privées ont montré l’exemple. Elles ont déjà établi un système en ligne pour répondre à toutes les situations. La question de la continuité du programme scolaire ne se pose pas en cas de mauvais temps. Il est temps que les établissements scolaires d’État leur emboîtent le pas. » 

 

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