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Gestion des cas positifs à la Covid-19 dans la fonction publique : une nouvelle réalité

Les fonctionnaires sont appelés à respecter strictement le protocole sanitaire mise en place.

Le gouvernement est venu avec un protocole qui concerne les 53 000 fonctionnaires et 40 000 employés des corps paraétatiques, des « state owned companies » et collectivités locales du pays. Tout a été fait afin que le travail puisse continuer si un cas positif à la Covid-19 est détecté. 

La pandémie évolue rapidement et oblige les autorités sanitaires du monde entier à revoir régulièrement leurs stratégies et leurs protocoles pour freiner sa propagation. Maurice n’est pas en reste. En effet, le ministère de la Fonction publique a établi un protocole pour l’ensemble du service civil. Tout d’abord, une personne est considérée comme « close contact » si elle s’est trouvait à moins de 2 mètres pendant 15 minutes avec un individu infecté. C’est aussi le cas si elle a été directement exposée à des sécrétions respiratoires. « Dans ce cas de figure, le fonctionnaire doit immédiatement informer la direction ou son chef.

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Ensuite, il doit communiquer les conseils reçus des autorités sanitaires concernant le résultat du test ou la période d’isolement. Il doit aussi suivre les directives d’auto-isolement de manière stricte et reprendre son travail une fois cette  période terminée, et ce conformément aux recommandations des autorités sanitaires ». C’est ce qu’a indiqué Bojrazsingh Boyramboli, Secretary for Public Service au ministère de la Fonction publique dans une circulaire envoyée à tous les chefs des ministères et départements.

Minimiser l’impact 

Selon ce même document, les organisations doivent s’assurer que des contrôles efficaces à tous les points d’entrée sont effectués avant d’autoriser l’accès. « L’employé avec une température égale ou supérieure à 37,8°C ou présentant certains symptômes de la Covid-19 doit être immédiatement isolé et envoyé dans un centre de santé le plus proche pour y subir des tests. C’est son département qui doit prendre les dispositions nécessaires. Mais s’il s’avère qu’il y a un manque de place dans le bureau, les autres employés quittent les lieux et la personne infectée y reste jusqu’à son départ ».  Le mécanisme concernant la prise de température dépend de chaque ministère. Dans certains départements, ce sont les agents de sécurité qui le font en collaboration avec les « attendants ».

Responsabiliser les fonctionnaires sur la marche à suivre."

« L’espace de travail de l’employé, ainsi que les zones dans lesquelles il s’est rendu doivent aussi être fermées pendant deux heures avant le nettoyage et la désinfection.   Tous ceux travaillant dans la zone affectée, mais qui n’ont pas été en contact étroit avec le cas suspect, tel que défini dans le protocole, doivent dans la mesure du possible être relocalisés et continuer à travailler », peut-on lire dans le circulaire. 
Seeneevassen Coolen, directeur du Health and Safety Unit au sein du ministère de la Fonction publique, est l’auteur de ladite circulaire. Il fait comprendre que le protocole du ministère fait suite à un précédent document. « Cette circulaire a été envoyée à tous les chefs des ministères afin qu’ils l’envoient à l’ensemble des personnels, mais aussi aux chefs de départements », dit-il. Selon lui, il est important de responsabiliser les fonctionnaires sur la marche à suivre. « Depuis le premier confinement, des directives avaient été données aux ministères et aux départements. Ils ont reçu la visite des officiers de notre unité qui ont vérifié si les consignes ont été respectées », a-t-il ajouté. 

Un système qui a fait ses preuves

Toutes les logistiques sont déjà prêtes afin que le système mis en place fonctionne correctement, indique Seeneevassen Coolen. « Ce mécanisme, déjà présent lors des deux confinements, a prouvé son efficacité. Ainsi, les fonctionnaires ou les syndicalistes ne peuvent pas affirmer qu’aucun arrangement n’a été fait », fait-il ressortir. 

« Il est vrai qu’il sera difficile de détecter les cas asymptomatiques, mais si au courant de la journée, un employé ressent les symptômes de la Covid-19, il doit être pris en charge par son département. Si tel n’est pas le cas, des explications seront exigées des responsables. Le chauffeur qui va véhiculer l’employé positif doit être mis au courant afin qu’il puisse prendre toutes les précautions nécessaires. Les collègues de l’employé qui travaillent dans le même bureau devront informer leur chef, regagner leur domicile et contacter le ministère de la Santé. Ce ne sont pas toutes les personnes qui travaillent dans le même bâtiment qui vont retourner à la maison », ajoute Seeneevassen Coolen.

L’efficacité du système remise en question

Les doutes subsistent au sujet des protocoles, affirme, pour sa part,  Radhakrishna Sadien, président de la State and Other Employees Federation. Tout d’abord, il se pose de nombreuses questions sur la prise de température, car certains départements ne disposent pas de thermomètre. « Il sera difficile de respecter la distanciation de 2 mètres, surtout que pas mal du bureau n’ont pas de mess room. Il fallait venir avec une évaluation des risques avant l’implémentation du système et consulter toutes les parties prenantes. Mais là, le ministère au imposé ses décisions ».

Radhakrishna Sadien se demande comment un fonctionnaire saura qu’il a été en contact avec une personne asymptomatique. « Il fallait préparer un business continuity plan. S'il faut vivre avec le virus comme le fait comprendre le gouvernement, les officiers doivent avoir toutes les facilités », dit-il. À son avis, il est facile de donner des directives, mais plus difficile de les mettre en pratique. « Seul le gouvernement ne peut pas combattre ce virus. Il faut venir avec un dialogue social, car c’est un problème national auquel le pays fait face en ce moment. Malgré le fait que le ministère de la Santé est venu avec un protocole, il fallait que le ministère de la Fonction publique consulte les syndicats », fait-il comprendre.

Les congés déduits si un employé est infecté en dehors du bureau

Au sein du ministère de la Fonction publique, on indique que si quelqu’un a été infecté au travail, alors il aura droit à un « special leave ». Par contre, s’il a contracté le virus ailleurs, la période d’auto-isolement sera déduite de ses congés, à savoir « sick leave », « local leave » et « vaccation leave ». 

À noter qu’un fonctionnaire en auto-isolement peut aussi opter pour le « work from home » et dans ce cas, il n’y aura aucune déduction.

  • LDMG

 

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