Malgré la baisse du baril sur le marché mondial, les prix de l’essence et du diesel restent inchangés en raison d’un déficit de Rs 2,8 milliards dans le fonds de stabilisation, financé par des prêts. C’est ce qu’a expliqué Michael Sik Yuen, ministre du Commerce, lors d’une conférence de presse le vendredi 11 avril.
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Les propos du ministre Sik Yuen sur…
…le calcul des prix de l’essence et du diesel : « Nous prenons en compte les prix des trois derniers mois, soit janvier, février et mars, et ceux anticipés pour les trois prochains mois, soit avril, mai et juin. C’est la moyenne qui est prise en compte par le Petroleum Pricing Committee. Lorsqu’il y a une diminution ou une hausse de plus de 4 %, le PPC recommande une baisse ou une augmentation. »
…le fonds de stabilisation : « Pour l’essence, le fonds de stabilisation est positif à hauteur de Rs 300 millions. Pour le diesel, nous avons un déficit de Rs 3,1 milliards. Ce qui explique que nous ne pouvons pas baisser les prix, car il y a un trou à combler. Malheureusement, nous avons hérité de ce que nous avons hérité. »
…le financement du déficit : « Le déficit est de l’ordre de Rs 2,8 milliards. Et ce déficit est financé par des prêts avec des intérêts de Rs 300 millions. Ce n’est plus soutenable. Nous espérons pouvoir réduire le déficit le plus vite possible et ainsi faire des économies pour les transmettre aux consommateurs. Actuellement, nous sommes en train de réduire le déficit à hauteur de Rs 100 millions chaque semaine... Nous sommes un gouvernement responsable qui souhaite redresser le pays, et ce sera dans l’intérêt de tout le monde si nous le faisons. »
IL A AUSSI DIT
- « Nous devons agir de manière responsable afin de reconstruire notre pays, notre économie. Il ne faut pas oublier que Moody’s surveille le pays de près. Si l’agence nous rétrograde, nos services financiers seront affectés. »
- « Le ministère du Commerce fera des recommandations au ministre des Finances la semaine prochaine. »
Prix inchangés : déception, mais espoirs placés dans le Budget
- Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association : « Nous sommes bien déçus. Nous nous attendions à une baisse, car le prix du baril a baissé sur le marché mondial. Une réduction des prix aurait eu un impact positif. Cela aurait été un bon départ avant la présentation du Budget. »
- Bhim Sunnassee, président de la Petrol Retailers Association : « La population attendait une diminution des prix, car le pétrole se vend à moins de 70 dollars. Le gouvernement a changé, mais pas le mécanisme pour le calcul des prix de l’essence et du diesel. On note aussi que le fonds de stabilisation demeure déficitaire. Nous espérons que, pour le Budget, le gouvernement absorbera ce déficit et qu’un nouveau comité sera créé. Et que tout sera transparent, que ce soit quand le prix grimpe ou baisse. Ce qui n’est pas le cas actuellement. On ne peut plus continuer avec le mécanisme actuel. »
- Shameem Sahadut, secrétaire et porte-parole de l’association School Bus Owners : « Nous nous attendions à un changement de prix. Une baisse de Rs 5 aurait suffi à soulager la population. Nous espérons que le prix des carburants sera pris en considération lors du prochain Budget et qu’on aura un certain soulagement. »
- Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs : « La dette du gouvernement sortant et la menace de Moody’s ont pesé dans la balance. Cela dit, au vu des tendances actuelles, soit la baisse du baril et du dollar sur le marché mondial, il est très probable qu’à la prochaine cargaison, les prix vont baisser à Maurice. »
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