Exercice de simulation : et si on désamorçait une bombe ?

La scène donne froid dans le dos. Des troupes paramilitaires et des escouades anti-bombes sont mobilisées au port de pêche de Trou Fanfaron, transformé en une ruche d’hommes en treillis. Ils se tiennent prêts à intervenir, attendant l’ordre d’officiers galonnés, porte-voix collés aux lèvres et jumelles vissées aux yeux...

À quelques mètres du quai, un bateau de pêche, ni grand, ni imposant, a l’air d’un bâtiment flottant traditionnel. À première vue, RAS (rien à signaler), comme on le dit dans le jargon de l’armée. Mais, ô surprise, ce navire représente un danger.  Dans sa cale, il y a non seulement des poissons surgelés, mais surtout un objet ressemblant à s’y méprendre à une bonbonne de gaz... et qui pourrait être une bombe à retardement !

Branle-bas de combat. L’opération d’intervention peut démarrer. Le protocole doit être strictement suivi pour éviter tout couac qui pourrait mettre des vies en danger. Aguerris à cette tâche peu ordinaire, les démineurs sont les premiers à bord et se dirigent avec précaution vers la cale principale où se trouve l’objet suspect.

Avec des gestes sans doute mille fois répétés dans leurs casernes, ces soldats anti-bombes arrivent enfin sur les lieux. Commence alors la plus redoutée des épreuves : couper le fil qui rele la bombe au détonateur. La moindre petite erreur et c’est le Big Bang assuré.

Mais il n’y aura pas d’explosion. La raison ? Tout simplement parce que tout ce scénario live and direct n’était en fait qu’un exercice de simulation. Histoire de se faire la main, au cas où…

« L’exercice de simulation d’alerte à la bombe a permis aux effectifs présents sur les lieux et équipés pour la circonstance, de détecter le colis suspect et de le désamorcer», précise un haut gradé, en charge de l’opération. Cet exercice a réuni la Bomb Squad de la Special Mobile Force (SMF), des éléments de la Special Support Unit (SSU), d’autres éléments de la SMF et des policiers affectés au poste de police du port.