Un aspirant étudiant, sans qualifications peut se prévaloir de son expérience professionnelle pour avoir accès aux études supérieures. La convention d’Addis Abeba, dont Maurice est signataire, le permet désormais. Mais les candidats doivent s’armer de patience pour avoir accès au sésame.
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En théorie, le citoyen d’un état africain sans diplômes ni qualifications académiques peut s’inscrire dans une université mauricienne. Il suffit que son pays soit signataire de la convention d’Addis Abeba sur la reconnaissance des diplômes africains. C’est l’article III.4 de la convention qui ouvre la porte à l’expérience professionnelle et qui se lit comme suit : « Afin de promouvoir l’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie, les Parties (NdlR : les signataires) s’engagent d’adopter des procédures, critères et normes permettant la validation de l’expérience pertinente et des acquis antérieurs aux fins d’accès aux programmes d’enseignement supérieur. »
En clair, un aspirant étudiant, sans qualification, mais avec expérience professionnelle peut avoir accès aux cours de premier, voire de deuxième cycle.
Long processus
Le concept n’est pas nouveau, explique Kaviraj Sukon, directeur de l’Open University of Mauritius (OUM), institution d’enseignement supérieur qui a pour mission, entre autres, d’assurer la formation continue des adultes. « Nous avons nous-mêmes dans nos rules and regulations le concept de recognition of prior learning et le recognition of prior experiential learning, qui vise ceux qui ont une expérience professionnelle, sans même détenir un certificat de niveau secondaire. Le seul souci, c’est au niveau du processus de validation des acquis. »
Ce processus prend beaucoup de temps. Au moins un an, selon Kaviraj Sukon. Une fois en présence d’une demande d’inscription à l’Université, l’OUM doit réunir des experts issus des mondes universitaire et professionnel pour analyser le dossier du demandeur. « S’il manque des éléments au dossier, le panel peut demander des précisions. Ainsi le traitement d’un dossier peut traîner » , explique le Dr Sukon
Depuis sa création, l’OUM n’a reçu aucune demande de validation des acquis. La signature de la convention d’Addis Abeba pourrait bien ouvrir la porte aux demandes venant du continent. « Cet accord est une bonne chose pour nous, estime-t-il. S’il y a des étudiants d’Afrique qui voudraient s’inscrire pour la validation des acquis, ils seraient les bienvenus. »
La validation des acquis ne faisait pas partie de la convention initialement signée à Arusha, en Tanzanie, en 1981. Cette convention a été, depuis, amendée, en 2003 puis 2006 pour aboutir à la version signée en 2014 à Addis Abeba.
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