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Entrepreneuriat - Économie durable - DKD : la transformation du plastique

Jovani Gopal et Herwin Coret. Jovani Gopal et Herwin Coret.

Ils ont cru jusqu’au bout dans leur idée : un concept favorable à l’environnement, générateur d’emplois, et surtout, un projet faisant la part belle à une industrie locale puisant sa matière première des déchets et produisant pour le marché mauricien. Ainsi se résument les activités de DKD Company Limited - entreprise implantée à l’Avenir, Saint-Pierre – où le plastique règne.

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DKD Company Limited c’est avant tout l’histoire professionnelle commune de deux anciens collègues : Herwin Coret, 39 ans, et Jovani Gopal, 40 ans. Ils quittent une entreprise faisant face à des difficultés. Ils se disent que le créneau dans lequel ils ont acquis de l’expérience, soit la production de tuyaux en plastique et de conduits orange utilisés pour isoler les fils électriques encastrés dans le béton, peut leur être utile.

Juin 2007. Leurs économies sont investies dans l’acquisition d’un appareil de seconde main. La production de tuyaux démarre dans la cour d’un particulier, sous un prélart. Les temps sont durs. Les partenaires essaient, tant bien de mal de joindre les deux bouts. Vient ensuite l’idée de diversifier en produisant les conduits orange. Les entrepreneurs butent sur un écueil financier de taille. La matière première est importée et coûte très cher et les marges sont infimes. Ils se demandent pourquoi ne pas fabriquer cette matière première à partir des déchets en plastique.

« À partir de mars 2009, nous avons investi dans des équipements pour le recyclage. Toutefois, trouver ce financement n’a pas été facile. La Banque de développement et les institutions offrant le crédit-bail ont refusé de nous avancer des fonds. Nous n’avons pas abdiqué », raconte Herwin Coret.

Les partenaires en affaires ont foi dans leur projet. L’un, en l’occurrence Jovani Gopal, a de l’expérience dans le recyclage. Le second, Herwin Coret, est dans le marketing de cette catégorie de produits. Il dispose d’une liste de clients. Ils vendent des actifs tels que leurs voitures et contractent des emprunts auprès des banques offrant leurs maisons en garantie. Ils sont au courant des risques. Mais c’est la volonté de réussir et se faire un nom grâce au dur labeur qui les incite à franchir ce palier. Ayant réuni une somme de Rs 2,5 millions, ils font l’acquisition d’équipements de seconde main fabriqués localement, d’appareils qu’ils transforment et réadaptent à leurs besoins.

Où chercher les déchets en plastique ? Un réseau se met en place dans les centres de collectes de déchets à travers le pays. Des personnes sont formées pour le tri des matières en plastique. Aujourd’hui, ce sont 25 personnes qui travaillent d’arrache-pied sur ces sites. « Ces personnes n’ont plus à mendier. Certes, c’est un travail difficile. La rémunération se fait chaque semaine par rapport au poids de plastique (gallons ou films de plastique industrielle) », tient à faire ressortir notre interlocuteur.

À l’usine de Saint-Pierre, où DKD s’est installée, a lieu la transformation. D’abord, le plastique est nettoyé et transformé en granules. Une partie est vendue à d’autres usines. La différence est fondue pour fabriquer les conduits orange.

Ce faisant, l’entreprise – qui a une vocation 100% locale et qui a fait l’objet d’un clip sur la page Facebook du MCB Group Limited dans le cadre de sa campagne LOKALisBEAUTIFUL – absorbe chaque mois 40 tonnes de plastique.

Maintenant que DKD est une compagnie structurée et opérant à plein régime, les partenaires ont des ambitions tant pour leur production que pour l’environnement. L’objectif est de traiter chaque mois 40 tonnes de plastique industrielle, hormis les gallons. Pour y parvenir, ils comptent procéder à l’acquisition de nouveaux équipements avec le soutien des banques.

Car, cette fois-ci, DKC Company Limited a fait ses preuves envers et contre les difficultés ayant poussé les directeurs à envisager de se recycler…dans un autre métier.

 

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