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En France, dernières heures de campagne, l'extrême droite toujours grande favorite

La gauche et le camp du président Emmanuel Macron n'ont plus que quelques heures vendredi pour tenter de réduire l'écart avec l'extrême droite toujours largement favorite pour le premier tour des législatives en France, sur fond de bras de fer constitutionnel.

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La campagne en vue du premier tour dimanche s'arrête officiellement ce vendredi, à minuit (22H00 GMT). Le second tour aura lieu le 7 juillet.

Jeudi soir, la situation semblait figée dans les sondages avec le Rassemblement national (extrême droite) largement favori avec 36% des intentions de vote, devant l'alliance de gauche Nouveau Front populaire qui grappille un demi-point à 29%, selon le sondage quotidien Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio.

Sous la bannière "Ensemble pour la République", le camp macroniste est toujours distancé à 21%, tandis que la droite traditionnelle (Les Républicains) est reléguée à 6,5%.

Le chef de file de l'extrême droite Jordan Bardella, 28 ans, devra néanmoins séduire davantage d'électeurs s'il veut obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, condition qu'il a lui-même posée pour accepter le poste de Premier ministre. Le scrutin est organisé selon un principe uninominal majoritaire à deux tours.

- "Nécessaire apaisement" -
Cette dernière journée de campagne se déroule au lendemain de la polémique créée par des propos de la figure de proue du parti d'extrême droite, Marine Le Pen, qui ont laissé entrevoir une cohabitation tendue en cas de victoire du RN.

Mme Le Pen a en effet réduit la fonction de "chef des armées" du président de la République à un simple "titre honorifique", des propos qui ont été implicitement assumés par Jordan Bardella lors du dernier débat télévisé jeudi soir.

De cette prérogative de chef des Armées, inscrite dans la Constitution, découle des pouvoirs en matière de politique étrangère et de défense que les présidents ont conservés lors des précédentes cohabitations.

Lors de ce même débat, l'actuel chef du gouvernement Gabriel Attal, 35 ans, chef de file de la majorité sortante, a déploré ces propos qui laissent entendre que "si le Rassemblement national venait à gagner cette élection, il y aurait une forme de dispute entre le Premier ministre et le président de la République pour savoir qui a le rôle de chef des armées".

"C'est un message envoyé aux puissances mondiales, au monde entier, qui est un message très grave pour la sécurité des Français et pour la survie", a regretté le jeune Premier ministre, qui a connu une ascension spectaculaire.

Nommé il y a moins de six mois, Gabriel Attal va tenter vendredi lors d'un déplacement près de Lyon (sud-est) de rallier les votes en se présentant comme un choix de raison. Jeudi, il a dit sa volonté d'insuffler dans la société française "le nécessaire apaisement".

"Je veux rassembler les Français, je veux réunir tous les Français, d'où qu'ils viennent, quel qu'ait été leur choix politique passé", a lui aussi affirmé Jordan Bardella.

Il a appelé les Français à faire confiance aux candidats RN, "des gens qui aiment profondément les Français, qui les respectent et qui surtout les considèrent".

- Sujets qui divisent -
Une rhétorique que Gabriel Attal s'est attaché à déconstruire en accusant son rival d'extrême droite de présenter "une centaine de candidats" ayant tenu "des propos racistes, antisémites et homophobes", ce que le leader du RN a récusé en bloc.

Depuis Bruxelles, Emmanuel Macron a déploré dans la nuit la "parole désinhibée", "le racisme ou l'antisémitisme" dans le débat politique, et dénoncé l'"arrogance" du RN qui selon lui s'est "déjà réparti" tous les postes du gouvernement.

Insécurité, immigration, éducation, les sujets qui divisent les Français sont nombreux.

A l'étranger, ces élections sont scrutées de près. Notamment à Kiev qui redoute que le soutien français à l'Ukraine face à la Russie ne s'effrite si, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'extrême droite accédait au pouvoir dans ce pays.

Le Rassemblement national est accusé d'être proche du régime de Vladimir Poutine.

"Nous croyons que les Français continueront à soutenir l'Ukraine quelle que soit la situation politique", a néanmoins estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un commentaire écrit adressé à l'AFP jeudi.

Jordan Bardella a assuré jeudi qu'il ne laisserait pas "l'impérialisme russe absorber un Etat allié comme l'Ukraine".

Mais il a une nouvelle fois martelé qu'il refuserait un éventuel envoi de soldats français sur le sol ukrainien, évoqué par M. Macron, s'il devenait Premier ministre.

"Ma position est très simple sur ce conflit (...) Elle n'a jamais varié. C'est celle d'un soutien à l'Ukraine et éviter une escalade avec la Russie qui est (...) une puissance nucléaire", a-t-il déclaré.

Il a aussi réaffirmé son refus de l'envoi de missiles longue portée "qui pourraient (...) frapper directement le territoire russe et placer la France et les Français dans une situation de cobelligérance".

 

© Agence France-Presse

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