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Élections générales : les centrales syndicales contre la proposition du dépouillement le même jour

Le projet visant à avoir les résultats le même jour des élections n'est pas réalisable pour les syndicalistes.

Le « same day counting » semble être voué à l’échec. Les partis politiques sont plutôt favorables au comptage des votes le même jour que les élections générales, à quelques nuances près. Mais au niveau des syndicats de la fonction publique, c’est le contraire. Pourtant, sans le soutien des syndicats, la mise en place de la mesure sera compromise.

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Les centrales syndicales emboitent le pas à Radakrishna Sadien, président de la Government Services Employees Association. Le vendredi 31 mai, Vinod Seegum, président de la All Civil Service Employees and Other Unions Federation, a fait part de son désaccord.

Ce dernier a rencontré le commissaire électoral, mardi. « Dans le contexte actuel, le Same Day Counting n’est pas envisageable, pour diverses raisons. Même s’il y a une volonté générale au sein de plusieurs partis politiques de le faire le même jour », indique Vinod Seegum.

Il fait ressortir tous les préposés sont au boulot, dès la veille des élections générales, avec des réunions et d’autres installations logistiques, qui se terminent parfois très tard. « Le lendemain, on doit être présent au bureau du vote à 4 heures ou 4 h 30 au plus tard. Le travail s’effectue, sans arrêt, jusqu’à 18 heures. Avec les vérifications d’usage, les autres paperasses et le scellage des boîtes, l’exercice se termine vers 20 heures - 20 h 30. Là, on attend les camions qui transporteront les urnes vers le centre de dépouillement. Et les camions arriveront vers les 21 heures - 21 h 30. Si le décompte se fait le même jour, il ne débutera pas avant 22 heures », explique-t-il. 

Quant à l’option de comptage dans chaque salle de classe, elle « serait incongrue, voire absurde, à cause de la confidentialité du vote. Ce serait dangereux »

Vinod Seegum fait aussi valoir que des problèmes de sécurité se poseront pour les fonctionnaires qui devront regagner leur domicile au matin. Le « shift system n’est pas possible, car on a besoin des mêmes préposés pour le décompte. On aura peut-être besoin de plus de préposés pour des relèves temporaires. Où trouver des préposés supplémentaires ? Il y a déjà un pourcentage élevé de refus. Sait-on qu’il y a même des refus de la part des personnes appelées à agir comme des Returning Officers ? C’est sans précédent ».

Pour la Federation of Civil Servants and Other Unions, il est déjà trop tard pour apporter des changements dans le déroulement des prochaines élections et le décompte des voix.

Selon Naraindranath Gopee, négociateur de la fédération, le commissaire de la commission électorale n’est pas mandaté pour apporter des changements dans le déroulement des élections. Il appartient à l’Electoral Supervsiory Commission (ESC) de le faire. Il évoque que le syndicat n’a pas trop bien compris la démarche du bureau de la commissaire électoral de recueillir des propositions de la part des représentants des partis politiques et des autres parties prenantes comme les syndicats.

« De quelle façon le bureau du commissaire électoral va-t-il changer la façon dont les élections vont se dérouler alors que c’est la prérogative de l’ESC ? » a-t-il dit. De ce fait, pour Naraindranath Gopee l’exercice de consultation n’était pas utile, car le commissaire n’est pas mandaté pour revoir le système électoral. Pour lui, c’était un exercice « académique » qui lui a fait perdre son temps.

Selon Bhoopa Brizmohun, secrétaire de la Government General Services Union, son syndicat n’est pas contre les changements, mais ceux-ci ne devraient pas se faire à la va-vite. Selon elle, il faut prendre en considération les contraintes que le décompte des bulletins le même jour des élections impose. « S’il y a un changement à faire, il faut prendre le temps de le faire et de demander l’opinion des parties prenantes par la suite », a-t-elle fait ressortir. Pour elle, ce n’est pas le moment de revoir le mode de décompte des voix dans le contexte des élections générales et municipales. « Nous sommes d’accord pour les changements, mais il faut prendre tous les aspects en considération. »

Pour le Mauritius Labour Congress (MLC), il faut « accorder une attention particulière à la fatigue des fonctionnaires s’ils doivent participer aussi à l’exercice de dépouillement le jour des élections générales. Et qu’en est-il de la sécurité, du transport et de la nourriture ». Pour ces raisons, et d’autres encore, son président, Haniff Peerun, objecte contre le « same day counting ». Il plaide pour le statu quo.

Rencontre gouvernement/commissaire électoral la semaine prochaine

Alors que le commissaire électoral et son équipe devaient rencontrer des dirigeants de l’alliance gouvernementale, le mardi 28 mai, ils le feront la semaine prochaine. Le sujet central sera le dépouillement des votes le même jour que les élections générales. Si au niveau du gouvernement, on est d’accord sur le principe, on note cependant une série d’obstacles qui pourraient empêcher sa mise en application.

 

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