Le deuxième trimestre, qui a démarré le 17 avril dernier et prendra fin le 14 juillet prochain, est rempli de défis pour les élèves. En effet, la période à venir revêt une importance cruciale, car ils seront soumis aux « mock exams », des examens simulés dont les résultats auront un impact déterminant sur le troisième trimestre. De plus, le manque d’enseignants fait partie des nombreux problèmes que fait face le ministère de l’Éducation. Faisons un tour d'horizon des points saillants qui suscitent l'attention en ce moment.
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Préparation optimale pour les examens du SC et du HSC
En raison de la pandémie de Covid-19, le Cambridge Assessment International Education (CAIE) a apporté des ajustements aux modalités d'évaluation au cours des trois dernières années, tout en assurant qu'aucun candidat ne serait pénalisé. Durant cette période, le CAIE a appliqué une norme de notation plus clémente pour les candidats. En juin 2020, tous les examens ont été annulés et les prévisions des enseignants ont été utilisées pour évaluer les candidats du SC et du HSC.
En juin et novembre 2021, le CAIE a pu organiser des examens dans la plupart des pays, mais les notes ont été à nouveau ajustées pour les candidats. Des mesures d'urgence ont été mises en place pour la période de juin et de novembre 2022. En 2022, l’institution a commencé à revenir à une norme d'attribution similaire à celle en vigueur avant la Covid-19, soit celle de 2019. Selon nos informations, la norme adoptée en 2022 se situait à mi-chemin entre la norme pré-Covid de 2019 et la norme plus clémente de 2021.
Plus d’efforts à consentir
Avec le retour aux normes de notation pré-Covid, les élèves devront redoubler d’efforts. Tel est l’avis de Ryan qui va participer aux examens du School Certificate (SC) cette année. Il indique aussi qu’il va revoir sa façon de travailler. « Nous avons l’habitude d’étudier selon la notation pratiquée ces deux dernières années. Avec les nouvelles conditions de pré-covid, tout est à revoir », confie-t-il.
Pour sa part, Noor M. Ruhomally, élève du Collège du Saint-Esprit et Public Relations Officer du National Forum of Colleges Mauritius (NAFCO Mauritius), avance : « Nous saluons la décision de Cambridge de rétablir les seuils de notation pré-COVID, qui nous permettra de mieux nous préparer aux examens et de comprendre les attentes et critères d'évaluation. Cette décision est accueillie avec soulagement par les élèves, en particulier ceux qui ont été affectés par les changements liés à la pandémie. En retrouvant un format de notation familier et prévisible, nous pourrons démontrer avec précision nos véritables capacités ».
Toutefois, il souligne que certains élèves estiment avoir été injustement désavantagés par les changements survenus pendant la pandémie. Il cite notamment ceux qui n'ont pas pu passer les examens en raison des fermetures d'écoles ou des restrictions.
Évoquant les statistiques, il souligne que malgré les difficultés, les chiffres révèlent une réussite scolaire remarquable. Ce dernier cite, par exemple, que malgré une année scolaire de 18 mois en 2020-2021, le taux d'apprentissage de la Grade 1 à la Grade 9 a atteint 99,9 %. De plus, le taux de réussite au Primary School Achievement Certificate (PSAC) reste élevé, passant de 73,86 % en 2019-2020 à 73,91 % en 2020-2021. Les filles ont obtenu un taux de réussite de 79,19 %, tandis que les garçons ont atteint 68,69 %. « Ces statistiques témoignent de nos efforts pour surmonter les défis de la pandémie et poursuivre notre parcours éducatif. Nous exprimons notre gratitude envers les enseignants et les institutions éducatives qui ont travaillé sans relâche pour assurer notre apprentissage, même dans des circonstances extraordinaires », fait-il ressortir.
Pénurie d’enseignants
Le problème persistant de la pénurie d'enseignants depuis le début du premier trimestre continue de susciter de vives préoccupations. Des élèves et leurs parents expriment leur frustration face à la nécessité constante de signaler cette situation aux responsables d'établissement. « Le scénario se répète inlassablement. Chaque fois que nous nous adressons à la rectrice, elle nous dit qu'elle n'a pas de solution à nous proposer et nous encourage à nous tourner vers le ministère de l'Éducation. Nous entamons le deuxième trimestre sans avoir eu d'enseignant depuis le premier trimestre, à l'exception de quelques remplaçants occasionnels. Si je veux réussir, je suis contrainte de recourir à des cours particuliers... », indique Sophie qui fréquente un collège de la capitale.
Afin de remédier à cette situation, le ministère de l'Éducation a décidé de recruter des éducateurs qualifiés à la retraite pour le secteur secondaire sur une base contractuelle. Parmi les critères requis, les éducateurs doivent être âgés de moins de 70 ans et en bonne santé, leur contrat devant se terminer avant d'atteindre l'âge de 70 ans. Ceux qui seront sélectionnés bénéficieront d'un salaire de Rs 50 000 et d’un travelling allowance.
Cette mesure suscite des réactions mitigées au sein de la communauté éducative. Rishi, enseignant suppléant, estime que le ministère aurait dû prendre en considération leur expérience dans le domaine. « Depuis plusieurs années, nous intervenons en tant qu'enseignants suppléants et nous possédons les qualifications requises. À aucun moment, nous n'avons été sollicités pour occuper des postes d'enseignants permanents. Une telle démarche aurait été bénéfique pour le ministère de l'Éducation, les élèves et nous-mêmes... », souligne-t-il.
Lors d'une conférence de presse tenue jeudi dernier, la vice-première ministre et ministre de l'Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun a affirmé que le recours aux éducateurs à la retraite était une mesure temporaire en attendant le recrutement de nouveaux enseignants par la Public Service Commission (PSC). Elle a également précisé que l'engagement des enseignants suppléants était limité à une période prédéterminée.
209 candidats du Kreol Morisien aux examens du SC
Ils seront 209 candidats qui prendront le Kreol Morisien au niveau du School Certificate (SC). Cette matière sera la première à être considérée au National Examinations Board (NEB). Pour ce faire, l’Education (Amendment) Bill a été voté mardi dernier à l’Assemblée Nationale. L’objectif étant d’organiser des examens dans certaines matières au niveau du secondaire. Cette avancée est rendue possible grâce à la collaboration de l’Université de Maurice, (UoM), du Mauritius Institute of Education (MIE) et du Mauritius Examinations Syndicate (MES).
Notons que les autorités ont fait la demande auprès du Cambridge Assessment International Education (CAIE) pour être considéré comme le awarding body, mais cette instance a indiqué n’être pas en mesure de le faire. Par la suite, un comité ministériel présidé par le Premier ministre a vu le jour pour mettre sur pied le NEB, afin d’offrir le Kreol Morisien à la fin de cette année. À savoir que des specimen papers ont été distribués aux établissements au courant de la semaine écoulée pour une meilleure préparation des candidats. Ces derniers recevront deux certificats, mais seront considérés comme one and same sitting a assuré la ministre de l’Éducation.
Améliorer l’Extended Programme
L’Extended Programme est davantage sous les feux des projecteurs ces derniers jours, après la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval le mardi 9 mai dernier. Toutefois, certains pédagogues estiment qu’il faut faire davantage pour que les élèves ne se sentent pas exclus. Ramdass Ellayah, président de la Fédération des Managers des Collèges privés, souligne l’importance d’établir des examens différents pour les élèves concernés. « Ces élèves ont des besoins particuliers. Il n’est pas possible qu’ils aient les mêmes questionnaires que ceux du mainstream, même après quatre années d’études », fait-il comprendre.
L'enseignante d'un collège public souligne l'importance de revoir le système en matière de maîtrise de la lecture et des compétences mathématiques de base. « Il est préoccupant de constater que certains élèves n'ont toujours pas acquis les compétences fondamentales en lecture et en mathématiques, après toutes ces années passées sur les bancs de l’école. Certaines classes sont surchargées et il est parfois impossible de leur accorder une attention individuelle dont ils ont besoin », dit-elle.
Les enseignants expriment le souhait de voir des matières pratiques adaptées aux élèves de l'Extended Programme, plutôt que des matières académiques. Actuellement, les manuels pour les niveaux 7 et 8 abordent les concepts de base de la littératie et de la numératie, mais par la suite, le niveau est relevé, ce qui ne favorise pas les élèves de l’Extended Programme. Contrairement à cela, les élèves du programme régulier suivent un programme continu qui les prépare aux épreuves du National Certificate of Education (NCE). Il nous revient que des techniciens du ministère de l’Éducation se penchent sur une évaluation qui se fera sur les compétences que l’élève aura acquises pendant neuf ans.
L’enseignant Brian Pitchen propose qu’il y ait un système bilingue pour ces élèves, utilisant la langue maternelle dans l’apprentissage des élèves. Au niveau du Service Diocésain de l'Éducation Catholique (SeDEC), des éducateurs ont mis en place un programme spécial pour leurs élèves afin qu’ils puissent réussir leur scolarité.
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