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Eaux territoriales mauriciennes - Potentielles attaques de requins : la sonnette d’alarme tirée depuis longtemps

Un requin bouledogue avait été pêché au large de la côte mahébourgeoise en mai 2018.

Il n’y a pas eu d’attaques mortelles de requins depuis plusieurs décennies. N’empêche, cela ne signifie pas que le danger n’existe pas, alerte Hugues Vitry, naturaliste et président de l’association Marine Mega fauna Conservation Organization.

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Depuis quelques jours, des vidéos de requins circulant tout près des côtes mauriciennes circulent sur les réseaux sociaux. Une vidéo d’un requin à quelques mètres de la plage près des rochers, qui aurait été tournée à Bel-Ombre, a particulièrement retenu l’attention.

Cependant, cette vidéo a été tournée aux Maldives. « Elle était déjà connue. La vidéo a été tournée aux Maldives. Il s’agit d’un requin dormeur qui est totalement inoffensif pour l’homme », explique Hugues Vitry, naturaliste et président de l’association Marine Mega fauna Conservation Organization, qui étudie les cachalots, tortues et requins.

Il souligne qu’à Maurice, il n’y a pas eu d’attaques mortelles de requins depuis plusieurs décennies. Mais depuis le 29 décembre dernier, jour où le cadavre de Mike Anthonio Jean Lise, 39 ans, a été repêché à proximité de l’île-aux-Flamants, près de Grande-Rivière Sud-Est, une certaine crainte s’est installée dans le public.

Hugues Vitry soutient qu’il ne faut surtout pas céder à la panique ni à la psychose, car jusqu’ici, aucune attaque mortelle de requins n’a été rapportée aux autorités mauriciennes. Concernant le cas de l’île aux Flamants, il faut faire preuve de prudence. La victime n’est, selon lui, pas morte d’une attaque de requin, mais a été dévorée après son décès. « Une partie de sa peau était déjà blanche, ce qui montre que son cadavre est resté sous l’eau pendant plusieurs heures avec le sable qui fait office d’abrasif », dit-il.

En revanche, cela ne veut pas dire que le danger n’existe pas. Hugues Vitry n’exclut pas des attaques de requins dans le futur. « On tire la sonnette d’alarme depuis longtemps. Quand un requin attaquera un touriste, on verra alors les autorités surréagir. Cela va arriver dans pas longtemps », prévient-il.

Le naturaliste pointe du doigt une activité qui est devenue extrêmement populaire ces dernières années : la nage avec les dauphins et les cachalots. Cela expose ceux qui s’y adonnent aux squales. Il existe plusieurs centaines de types de requins, dont seule une dizaine est dangereuse pour l’homme.

Certains d’entre eux – le requin tigre, le requin bouledogue, le requin baleinier, le requin océanique et le requin mako – circulent dans les eaux territoriales mauriciennes. Le requin bouledogue, qui affectionne les eaux troubles et boueuses, est le seul qui peut circuler à l’intérieur des lagons et plus particulièrement dans les estuaires et les mangroves.

Et Hugues Vitry d’assurer :  « Le lagon jusqu’à présent est relativement sûr, mais moins il y a de la nourriture à cause de la surpêche, plus ça peut poser problème, car les requins auront tendance à entrer dans le lagon. Et c’est ce qui passe à Maurice en ce moment. »

 

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