Dr Maurice Curé State College : En pleine effervescence malgré un sentiment mitigé

Bhumika Devi Gopaul et Arzeenah Bibi Fauzee sont les deux lauréates de la cuvée 2024 du Dr Maurice Curé State College, à Vacoas. Âgées de 19 ans, elles ont été camarades de classe de la Grade 7 à la Grade 9 avant d’opter pour des filières différentes.

« Vive Curé » et « Mighty Mighty Curé » s’affichent fièrement sur les banderoles grenat accrochées aux murs du collège. Peu avant 10 heures, les étudiants quittent progressivement leurs classes pour se rassembler dans la cour. Certains s’affairent aux derniers réglages du système de sonorisation afin de suivre en direct la proclamation des lauréats. D’autres enfilent leur chemise ornée du logo du DMC – une ancre – imprimé dans le dos. Coiffés d’un bandeau « Curé sa ta », les garçons font résonner leurs instruments à percussion tandis que les filles entonnent des chants folkloriques.

Cette année, DMC ne compte que deux lauréates, contre cinq l’année précédente. Néanmoins, l’arrivée des gagnantes, vers 11 heures, est marquée par un accueil empreint de fierté et d’émotion.
Arzeenah Bibi Fauzee : 

« Je privilégiais les révisions au lieu des sorties familiales »

Arzeenah Bibi Fauzee, 19 ans, est la benjamine d’une famille évoluant dans le secteur du commerce. Son père est l’un des directeurs de la chaîne de supermarchés Dreamprice, tandis que son frère et sa sœur ont choisi une carrière dans la finance. « Ma famille est ma source d’inspiration. Naturellement, je souhaite moi aussi étudier la finance. Je me renseigne actuellement sur différentes universités, notamment en Angleterre », confie cette habitante de 16e Mille, Forest-Side.

Le jour de la proclamation, Arzeenah était entourée de ses proches. « J’étais contente quand j’ai entendu mon nom. Je m’y attendais », dit-elle avec assurance. Depuis son entrée en Grade 7, elle a vu les lauréates du DMC être célébrées et s’est toujours projetée à leur place. « Mo ti pe expect enn zour mo pou lorea. J’ai révisé tous les jours, privilégiant mes études aux sorties familiales. Durant ma dernière année, j’ai redoublé d’efforts, et cela a payé », raconte-t-elle.

Elle tient à remercier Menakshi Balloo, son enseignante d’« Economics », qui a toujours cru en son potentiel.

Son père, Abedeen Fauzee, a appris la nouvelle alors qu’il se trouvait dans l’un des supermarchés Dreamprice. Ancien enseignant dans le cycle primaire, il se dit fier du parcours de sa fille. « J’ai inculqué à mes enfants la valeur du travail, la discipline et la spiritualité. J’ai toujours veillé à ce qu’il y ait un équilibre entre les études et les loisirs. Par le passé, certains de mes anciens élèves ont obtenu des bourses, et aujourd’hui, c’est ma fille qui est lauréate. C’est une grande fierté », confie-t-il.

Bhumika Devi Gopaul : « Ma cousine, elle-même lauréate, m’a encouragée »

Dès la Grade 7, Bhumika Devi Gopaul a été profondément émue en voyant les lauréates célébrées au DMC. « Mo ti dir enn zour pou mwa. Ek zour-la inn vini », confie-t-elle avec émotion. Cette habitante de Quatre-Bornes, benjamine de sa famille, admet que décrocher ce prestigieux titre n’a rien d’une mince affaire : « La compétition est rude ».

Déterminée à atteindre son objectif, elle a redoublé d’efforts dès la Grade 11, obtenant ainsi 6 unités. Sa préparation rigoureuse reposait sur l’entraînement aux « past papers » et sur le soutien précieux de ses enseignants.

Outre son travail acharné, Bhumika a pu compter sur l’appui indéfectible de sa famille. « Ma cousine a été lauréate il y a trois ans. Elle m’a encouragée, m’a donné des astuces et partagé ses notes », raconte-t-elle avec reconnaissance. Son ambition désormais ? Poursuivre des études en informatique.

Son père, Sonalall Gopaul, ne cache pas sa fierté, bien qu’il ait toujours gardé une certaine réserve. « Me mo pa ti anvi kriye dizef avan poul ponn », confie-t-il avec sagesse.