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Dr Khodabocus : «Si on doit aussi gérer les cas importés, la situation deviendra plus difficile à contrôler»

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Le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé, alerte sur la prolifération du moustique vecteur du chikungunya, favorisée par le climat actuel. Il défend le test PCR obligatoire pour les voyageurs de La Réunion, afin d’éviter une épidémie locale.

Deux nouveaux cas de chikungunyaont été détectés : un à Péreybère et l’autre à Trou-aux-Biches. Ce qui porte à trente et un le nombre de cas autochtones et à sept les cas importés, soit un total de trente-huit cas depuis le 15 mars. Neuf cas sont actuellement actifs. À Rodrigues, sur trois cas de chikungunya recensés, un seul est encore actif.

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Le Dr Fazil Khodabocus indique que la densité de moustique Aedes albopictus est assez élevée actuellement.

Face à cette situation, les autorités mettent tout en œuvre pour éviter une épidémie à Maurice, comme c’est présentement le cas à La Réunion. C’est dans cette optique qu’une mesure sanitaire renforcée a été annoncée.

Du 9 avril au 8 mai, tous les passagers en provenance de l’île de La Réunion devront présenter un test PCR négatif avant leur embarquement pour Maurice. Le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé, explique que cette mesure est nécessaire, d’autant que « la densité de moustique Aedes albopictus est assez élevée actuellement dans certaines régions ». Il attribue cette prolifération aux conditions climatiques : chaleur, humidité et averses régulières. « Nous devons rester très vigilants et faire un grand nettoyage afin qu’il n’y ait pas des lieux qui servent de gîtes larvaires pour les moustiques », souligne-t-il.

Il précise que cette mesure sera en vigueur pendant un mois, une période correspondant au pic épidémique prévu à La Réunion. « C’est une épidémie assez généralisée et avec la campagne de vaccination qui commence et le pic de l’épidémie qui sera sans doute atteint vers la mi-avril, le nombre de nouveaux cas devrait baisser vers la troisième semaine du même mois », fait-il comprendre. À ce moment-là, une évaluation permettra de décider s’il faut prolonger ou lever l’obligation de test PCR.

« Nous devons contenir les cas locaux de la maladie. Et si on doit aussi gérer les cas importés, la situation deviendra plus difficile à contrôler et nous risquons de faire face à une épidémie », dit le Dr F. Khodabocus.
Le Dr Shameem Jaumdally, virologue mauricien basé en Afrique du Sud, soutient également cette décision. « Imposer un test PCR de chikungunya aux passagers en provenance de La Réunion est une bonne mesure. Car pour le moment, il y a quelques cas qui sont recensés par semaine et qui montrent que le pays est au tout début d’une éventuelle épidémie. S’il y a des cas importés de La Réunion et qui contribuent à une hausse avec les cas autochtones, la situation va s’aggraver. » Pour lui, « cette décision est judicieuse et aura une certaine efficacité ».

Le Dr F. Khodabocus rassure : le pays est prêt à faire face à une éventuelle épidémie de chikungunya ou de dengue. Si les foyers restent localisés, toutes les mesures sont prises pour éviter leur propagation.

 

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