993 personnes sont décédées des suites d’un accident vasculaire cérébral en 2016, indique le Health Statistics Report du ministère de la Santé. Dans 75 % des cas, il peut être évité, estime le Dr Dominique Lam, neurologue à Wellkin Hospital.
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«Un accident vasculaire cérébral peut être prévenu dans 75 % des cas », dit le Dr Dominique Lam. « Il suffit pour cela d’éviter les facteurs de risques : le tabagisme, le stress, l’obésité et l’abus d’alcool, etc. Il faut aussi contrôler le diabète, la tension artérielle, avoir une alimentation saine et équilibrée et pratiquer une activité physique régulière », explique-t-il.
De plus, il faut être attentif aux signes avant-coureurs qui indiquent qu’on peut faire un accident vasculaire cérébral (AVC). Mais ils passent souvent inaperçus selon lui comme l’accident ischémique transitoire (AIT) après lequel la personne récupère assez rapidement. « Après un AIT, la personne va continuer à vivre normalement et ne va prendre aucune précaution alors qu’elle risque de faire un AVC », indique-t-il.
Les signes de l’AVC dépendent de la partie du cerveau qui est affectée. Chaque partie du cerveau contrôle une partie du corps. Parmi les signes qu’on peut observer et qui peuvent faire penser à un AVC, même si les symptômes sont vite réversibles, il y a une faiblesse transitoire au niveau d’une partie du corps.
Le patient peut aussi avoir une perte de la sensibilité du corps, des troubles visuels, avoir la langue lourde avec des difficultés pour prononcer les mots et avoir des vertiges. « Ces signes sont des indications qu’il faut sans doute voir un médecin. Il ne faut en aucun cas prendre ses symptômes à la légère », dit-il. Le Dr Lam souligne que si ces symptômes ne sont pas traités ils peuvent évoluer vers un AVC.
Il y a deux types d’accident vasculaire cérébral : ischémique ou hémorragique (voir hors-texte). Une rapide prise en charge peut sauver la vie d’une personne ou limiter les séquelles d’un AVC. Un médecin peut deviner, mais ne peut pas confirmer, quand une personne fait un AVC et que c’est hémorragique, par exemple, car la personne présente des maux de tête. Mais les signes cliniques peuvent être les mêmes que pour l’AVC ischémique, car tout dépend de la partie du cerveau qui est affectée. Pour avoir un diagnostic définitif, il faut faire un scan de la tête.
Le Health Statistics Report indique une tendance à la hausse des AVC. Cela serait dû aux facteurs de risque qui sont négligés. Selon le Dr Lam, les mesures préventives ne sont pas bien appliquées. Il souligne que Maurice détient le record en ce qu’il s’agit du nombre de personnes atteintes du diabète et d’hypertension par tête d’habitant. « Ce sont des facteurs de risque d’un AVC, ce qui explique que nous avons de nombreux cas à Maurice ».
Aussi le risque d’un AVC augmente avec l’âge. « Plus l’âge avance, plus le risque d’avoir un AVC est plus grand, car les artères se sclérosent avec l’âge », dit-il. L’une des conséquences de l’AVC c’est le handicap physique à long terme. L’AVC est aussi la troisième cause mondiale de mortalité. Contrairement à d’autres pathologies qui permettent de récupérer - comme dans le cas d’un infarctus qui ne laisse pas de séquelles physiques et le patient reprend son travail à long terme - dans le cas d’un AVC, ce n’est pas possible.
« Les séquelles peuvent être à vie avec le handicap que cela va causer », explique le neurologue. Ce qui peut s’avérer être une situation catastrophique pour la famille, estime-t-il. « Le patient peut perdre son autonomie, ce qui va sans doute nécessiter la présence permanente d’une personne à son chevet pour l’aider dans ses tâches quotidiennes ».
Les séquelles de l’AVC résultent d’un manque d’oxygène dans le sang dû à la présence d’un caillot de sang. « Le sang transporte non seulement l’oxygène dans le corps, mais aussi le glucose et d’autres nutriments. Quand le cerveau n’est pas irrigué, il y a une rupture cellulaire », fait ressortir le Dr Lam. Il ajoute que chaque minute qui passe c’est 1,8 à 2 millions de neurones qui sont perdus et c’est irréversible.
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Handicapé à vie
Un AVC peut coûter cher à l’État, compte tenu du fait qu’une personne affectée ne peut plus travailler et ne peut dépendre que d’une pension pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Le Dr Lam précise toutefois que dans certains cas avec des sessions de kinésithérapie la personne retrouver son autonomie.
Même si l’AVC est moyen, modéré ou sévère, on est handicapé à vie soutien le neurologue. « Quand il y a des AVC mineurs, la personne récupère au bout de quelque temps, même si ce n’est pas à 100 % », explique-t-il. Il ajoute également que l’handicap après un AVC dépend de sa localisation.
« Si une personne fait un AVC dans l’hémisphère gauche, c’est le langage qui est affecté tout comme la compréhension. Il arrivera ainsi difficilement à trouver un travail comme c’est le cas si cela résulte en un handicap physique », explique-t-il.
L’accident vasculaire cérébral
Il y a deux types d’accident vasculaire cérébral : hémorragique et ischémique. Dans le premier cas, il s’agit d’une rupture de l’artère qui provoque un saignement au niveau du cerveau. L’AVC ischémique peut survenir chez une personne qui a une maladie valvulaire ou quand le sang n’est pas bien pompé.
Un caillot de sang peut alors se former et provoquer un manque d’irrigation au niveau du cerveau et entraîner un infarctus. L’artère peut se boucher pour diverses raisons. Le sang peut être épais soit à cause des facteurs de risque comme le tabagisme.
Il peut aussi avoir un caillot qui se forme au niveau du cœur et qui va voyager jusqu’à atteindre le cerveau. Selon le Dr Lam, il y a plus de cas d’AVC ischémiques qu’hémorragiques. L’AVC touche davantage les hommes que les femmes selon le Health Statistics Report 2016.
L’accident ischémique transitoire
L’accident ischémique transitoire (AIT) survient dans les zones silencieuses du cerveau. Comme elles ne sont pas responsables des fonctions importantes, l’AIT n’a pas de grand effet sur une personne d’autant plus qu’elle récupère assez rapidement. C’est ce qui explique que l’AIT passe souvent inaperçu.
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