Discours-programme - Paul Bérenger : «Nettoyer, redresser et reconstruire entièrement le pays» 

Vendredi, lors de son intervention sur le discours-programme, le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, a insisté sur l’urgence de « nettoyer, redresser et reconstruire » le pays après une décennie de scandales. Une gouvernance plus rigoureuse, une refonte du système électoral et une implication accrue des jeunes figurent parmi les piliers de cette reconstruction qu’il appelle de ses vœux.

Lors de son intervention sur le discours-programme, le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, a déclaré que beaucoup a déjà été accompli en trois mois. Mais il a insisté sur l’urgence de « nettoyer, redresser et reconstruire Maurice » entièrement après une décennie qu’il qualifie de « scandales et de dégradation ». Il a exposé les grandes priorités du gouvernement, dont la relance économique, la lutte contre la corruption et les réformes structurelles dans des secteurs-clés comme l’électricité et la lutte antidrogue. 

Selon Paul Bérenger, le pays se trouve aujourd’hui dans un état préoccupant, laissé « martyrisé, dégradé et pollué » par l’ancien gouvernement du Mouvement socialiste militant. Il estime que le véritable travail commence maintenant et devra se poursuivre tout au long du quinquennat pour restaurer Maurice, en s’appuyant sur la jeunesse, qu’il considère comme « l’avenir du pays ».

Trois axes majeurs guideront cette reconstruction, selon lui : la consolidation de l’unité nationale dans le respect de la diversité ; la réhabilitation de la démocratie ; et une réforme électorale attendue depuis longtemps. Paul Bérenger a rappelé que lui et le Premier ministre Navin Ramgoolam militent depuis des années pour une réforme électorale en profondeur, et que l’heure est venue de la concrétiser.

Mesures fermes 

Le Deputy Prime Minister a dénoncé la corruption endémique qui, selon lui, s’est enracinée sous l’ancien gouvernement. Il a promis des mesures fermes pour en venir à bout, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à combattre le trafic de drogue. 

Il a plaidé pour une distinction claire entre trafiquants et consommateurs, ces derniers étant considérés comme des victimes devant être accompagnées plutôt que criminalisées. Une nouvelle loi pour encadrer cette approche sera bientôt présentée. « La réorganisation complète de l’Anti-Drug and Smuggling Unit et l’implication directe du Premier ministre dans ce combat témoignent de l’importance accordée à la question », a-t-il affirmé.

Paul Bérenger a aussi insisté sur la nécessité d’une gestion budgétaire rigoureuse. Selon lui, le gouvernement n’a pas l’intention d’endetter davantage le pays et toute dépense devra être justifiée par un retour concret pour la population. « Nous n’avons pas le droit de continuer à hypothéquer l’avenir des jeunes », a-t-il martelé, soulignant que le Premier ministre, en prenant le portefeuille des Finances, démontre sa détermination face à une situation économique critique. 

Paul Bérenger a identifié plusieurs urgences auxquelles le gouvernement doit répondre immédiatement. Il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation énergétique du pays. Il accuse l’ancien gouvernement d’avoir laissé un réseau électrique au bord de la rupture par manque d’investissements. 

Sur le plan maritime, il a dénoncé la surexploitation du thon dans l’océan Indien par des navires étrangers et appelle à une mobilisation régionale avec les Seychelles, Madagascar, les Comores, la Tanzanie et le Mozambique pour contrer la pêche illégale. Agaléga est, selon lui, une position stratégique-clé dans ce combat pour contrôler cette menace

Un comité ministériel de suivi sera mis en place pour évaluer régulièrement les avancées du programme gouvernemental. Des réunions spéciales du Cabinet permettront d’ajuster les stratégies en fonction des réalités du terrain. Paul Bérenger a aussi annoncé la relance du National Economic Development and Social Council qui intégrera syndicats, organisations non gouvernementales et secteur privé afin d’impliquer tous les acteurs dans cette reconstruction nationale. 

Paul Bérenger a aussi tenu à rappeler qu’il s’agissait de sa douzième élection générale. Il s’est félicité du bon déroulement des législatives, affirmant qu’elles se sont déroulées « de manière exemplaire, sans violence ni vengeance », malgré une décennie marquée par des abus de pouvoir. « C’est pour cela que je ne regrette pas et ne regretterai jamais d’avoir dit que le peuple mauricien est admirable », a-t-il déclaré. 

Enfin, il a exhorté les jeunes, y compris ceux siégeant à l’Assemblée nationale, à préserver ces acquis démocratiques. « Nous voulons un pays ressuscité, exemplaire et solide pour l’avenir des jeunes. ‘Let Mauritius be Mauritius again’ », a-t-il conclu.