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Deux nouveaux cas de brutalité alléguée éclaboussent la police

Le suspect de 28 ans, menotté, en fauteuil roulant, porte des ecchymoses sur le corps.

L’un a été arrêté dans une affaire de vol, l’autre pour « assaulting police ». Le premier se retrouve en fauteuil roulant, tandis que le second éprouve des difficultés à reconnaître ses proches. Ce, après qu’ils auraient été brutalisés par la police.

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« Mon compagnon était en fauteuil roulant au poste de police »

R.P, 28 ans, a été arrêté par la Criminal Investigation Division de Trou-aux-Biches, vendredi à la mi-journée, pour une affaire de vol. Selon sa compagne, les policiers ayant procédé à son arrestation auraient été munis de gourdins et de « barres de fer ». Il aurait, selon elle, été rossé. Trois officiers auraient aussi été blessés lors de l’opération. Il y a des témoins, soutient-elle. 

« Lerla zot inn pran li, zot inn ale. Monn al get li stasyon lapolis, midi ou midi kinz parla. J’ai vu mon compagnon sur un fauteuil roulant au poste de police. Il était couvert d’ecchymoses. Li ti bien blese », relate la jeune femme jointe au téléphone.

Le Dimanche/L’hebdo dispose d’une image montrant le suspect menottes aux poignets et aux chevilles, dans un fauteuil roulant, avec des ecchymoses sur diverses parties de son corps dont le dos. « Ses vêtements ont même été déchirés », affirme sa compagne. 

Elle raconte qu’il aurait été conduit au dispensaire de Trou-aux-Biches par les limiers. « Monn diman li si linn gagn bate. Ti ena enn CID ti pe menas li dan sa ler la », allègue-t-elle. 

Elle concède toutefois que son compagnon, qui s’adonne à la collecte de vieux métaux afin de gagner sa vie, est connu des services de police. « Linn deza fer vol. Mais il ne mérite pas d’être rossé de la sorte », s’indigne-t-elle.

Le samedi 24 septembre, il a été présenté devant la Bail and Remand Court pour son inculpation provisoire. Selon la police, il a reconnu sa participation dans au moins une dizaine de vols et donné des versions détaillées pour trois cas aux enquêteurs.

Quant aux trois policiers blessés lors de son arrestation, ils souffrent de fractures, de coups et de lacérations. Après avoir été soignés à l’hôpital, ils ont été autorisés à regagner leur domicile.

Selon la police, le suspect, qui s’était caché chez son frère à Pointe-aux-Piments, s’est emparé d’un couteau à la vue des hommes de l’inspecteur Gunga et du sergent Arnasala du FIO de la Northern Division. Après avoir agressé l’un d’eux, il s’est sauvé par la fenêtre avant de monter sur le toit de la maison.

Il a ensuite bondi sur les toits des maisons avoisinantes, les policiers à ses trousses. À un moment donné, il s’est retrouvé dans une cour, où il a escaladé un mur recouvert de fils barbelés. En voulant s’y agripper, le jeune homme s’est blessé.

L’épouse d’un autre suspect « brutalisé » : « Li pa pe rekonet mwa ditou »

Un homme de 29 ans a été arrêté par la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge, mercredi. Il a ensuite été livré aux éléments de la police criminelle de Mahébourg dans le courant de la même journée. 

Selon son épouse, qui témoigne sous le couvert de l’anonymat, il s’était blessé sur son lieu de travail ce jour-là. Il a été transporté à l’hôpital Dr Bruno Cheong de Flacq. À son retour du centre hospitalier, il a pris un taxi pour se rendre chez lui à Bois-Marchand. Mais il a été aperçu en cours de route par des éléments de la CID de Terre-Rouge. C’est à ce moment que ces derniers, selon son épouse, auraient mis la main sur lui.

Pourquoi ? Elle tente de faire le lien avec une affaire d’« assaulting police » dans laquelle avait été mêlé son époux. « Mais il a purgé neuf mois de détention préventive dans cette affaire », fait-elle valoir. 

Quelques heures après avoir été remis à la CID de Mahébourg, affirme-t-elle, son époux a « bizarrement » été transporté à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. Elle se dit convaincue que son époux aurait non seulement été victime d’un passage à tabac, mais de violence verbale. C’est ainsi que, sous la pression, il aurait craqué. 

« Mon époux a voulu mettre fin à ses jours en se donnant la mort par pendaison à l’hôpital de Rose-Belle. Mais son plan a été déjoué, car un officier de la CID est arrivé à temps. L’état de santé de mon mari inspire de vives inquiétudes. Il souffre de troubles mentaux. Il n’arrive plus à me reconnaître, ni aucun de nos proches. Li pa pe rekonet mwa ditou. Li mem li pa kone ki li pe koze », s’insurge-t-elle.

La police : « Les suspects doivent se rendre à l’IPCC »

La cellule de presse de la police demande aux victimes ou à leurs proches de porter plainte auprès de l’Independent Police Complaints Commission. « Si les suspects estiment qu’ils ont été victimes de brutalité policière, ils doivent se rendre à l’IPCC, car la police n’est pas mandatée pour enquêter sur ces cas. Les préposés de l’IPCC initieront une enquête afin de faire la lumière sur cette affaire », déclare-t-on.

L’IPCC initiera une enquête

L’Independent Police Complaints Commission a été mise au courant de la situation, samedi matin. « Nous allons immédiatement initier une enquête après avoir réceptionné la plainte des suspects », fait-on comprendre. 

 

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