Quand il s’agit d’augmenter le trafic entre les États-membres des îles Vanille (Comores, Madagascar, Maurice, Mayotte, La Réunion et les Seychelles), il semblerait que l’aviation civile et l’opérateur national qu’est Air Mauritius ne soient pas sur la même longueur d’onde quant à la formule exacte à adopter pour que ce concept soit une réalité.
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Le sujet a été abordé au cours de la deuxième journée de la huitième convention annuelle des partenaires de l’African Airlines Association. L’événement, qui a réuni quelque 300 participants venant de 44 pays, avec Air Mauritius comme hôte et transporteur officiel, prend fin ce mardi à l’hôtel Ravenala Attitude, à Balaclava.
Force est de constater que le régulateur de l’aviation mauricienne n’apprécie pas le retard dans la connectivité entre ces îles. Au cours de son intervention lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur de l’Aviation civile, Iswarduth Pokhun, a indiqué qu’au niveau régional l’objectif est d’avoir un vol quotidien entre les îles de l’océan Indien. Il a dit regretter le fait que cela ne s’est pas matérialisé jusqu’ici. La demande peut ne pas y être. N’empêche que les compagnies d’aviation de la région devraient continuer à travailler de concert pour que ce rêve de la Commission de l’océan Indien soit une réalité et, ce faisant, réinventer le concept des îles Vanille.
Au sein des îles Vanille, on retrouve des destinations concurrentes. Madagascar, de par les annonces faites par son gouvernement, ambitionne de transformer son industrie du tourisme en une référence régionale. Sa compagnie d’aviation, Air Madagascar, avec l’apport de son partenaire stratégique qu’est Air Austral (49 % des parts), a entamé le renouvellement de sa flotte. Air Seychelles, bien qu’ayant réduit le nombre de ses dessertes, bénéficie du soutien d’Etihad, son actionnaire de référence.
Même si Air Mauritius desserve un plus grand nombre de destinations, la compagnie d’aviation nationale demeure néanmoins dans une situation précaire en se basant sur son bilan pour les neuf premiers mois de son année financière 2018/2019. Comment est-ce qu’une compagnie d’aviation nationale peut travailler de concert sans pour autant perdre au change ?
Lors des échanges avec la presse, Somas Appavou, Chief Executive Officer d’Air Mauritius, a affirmé que « Les îles Vanille est un concept très honorable. Il va falloir le mettre en place. Comme vous le savez, chaque pays des îles Vanille a les mêmes priorités dans le sens économique. Chaque pays est une destination touristique. Pourquoi les Seychelles voudraient qu’il y ait plus de touristes à Maurice et moins chez eux. Donc, il va falloir s’organiser. Mais il y un concept qui marcherait peut-être et qu’on essaie de mettre en place : la double destination. Le touriste va aux Seychelles pour y passer quelques jours, ensuite il vient à Maurice. De là, il prend l’avion pour son pays natal. Cela peut se mettre en place. Mais il y a d’autres marchés comme les croisiéristes. Les bateaux de croisière vont aux Seychelles. Les croisiéristes prennent l’avion pour Maurice. Ensuite, ils repartent chez eux. Il y a plusieurs possibilités qu’il va falloir étudier. Mais auparavant, il faut qu’il y ait un accord entre les compagnies aériennes pour avoir un objectif clair et net et que personne ne marche sur les platebandes de l’autre. »
Investissements
Le financement redevient accessible
L’Afrique et son1,2 milliard d’habitants, avec une croissance supérieure à celle au niveau mondial, demeure le maillon faible de l’aviation mondiale. Le continent compte environ 160 compagnies aériennes de tailles différentes, dont 40 sont membres de l’AFRAA. Ces opérateurs, qui faisaient jadis face à des difficultés pour trouver du financement, ont désormais moins de contraintes. Cet aspect a été abordé par Somas Appavou, Chief Executive Officer d’Air Mauritius et Abderrahmane Berthé, secrétaire-général de l’AFRAA, lors d’une conférence de presse. Ce dernier a indiqué que la Banque africaine de développement a une stratégie et qu’une plateforme se met en place pour le financement des avions. Et Somas Appavou de préciser qu’un financement cher « n’est pas un bon financement ». Ceci étant dit, taux de croissance continentale aidant, soudain, l’appétit des financiers s’affûte. »
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