Live News

Démocratie locale -Municipales : les outsiders veulent percer

Publicité

Au-delà du rapport de forces, ces municipales seront un test grandeur nature pour la démocratie locale. C’est dans cet esprit que les « petits partis » entrent en lice.

A l’approche des municipales, si l’alliance gouvernementale se prépare activement à investir toutes les villes du pays, d’autres formations ont choisi de se mettre en retrait. Le Mouvement socialiste militant (MSM), encore meurtri par sa défaite aux législatives de 2024, privilégie une phase de reconstruction, tout comme le Muvman Patriot Morisien d’Alan Ganoo. Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) a également annoncé sa non-participation.

Dans ce contexte, une nouvelle ère semble s’ouvrir pour la politique locale. Alors qu’un scénario de 120-0 reste possible, plusieurs formations émergentes entendent bousculer l’ordre établi et proposer une vision différente de la gouvernance municipale. Si le gouvernement de l’Alliance du Changement dispose d’une force de frappe considérable, les nouveaux partis apportent un souffle de renouveau qui pourrait séduire des électeurs en quête de... changement.

Entre continuité et rupture, développement et proximité, les enjeux sont multiples. Une chose est certaine : ces élections constitueront un test grandeur nature pour la démocratie locale mauricienne après dix années d’attente.

Castel Scouts : la jeunesse de Vacoas/Phoenix s’engage

Les frères Fardeen et Farhan Koodoruth sont à l’origine du mouvement Castel Scouts.
Les frères Fardeen et Farhan Koodoruth sont à l’origine du mouvement Castel Scouts.

Dans la région de Vacoas/Phoenix, une initiative portée par la jeunesse bouscule également les codes. Le Mouvement Zeness Vacoas, plus connu sous le nom de Castel Scouts, fait son entrée dans l’arène politique municipale.

À l’origine de ce mouvement, deux frères : Fardeen (23 ans) et Farhan Koodoruth (27 ans). Leur engagement a débuté il y a sept ans dans le domaine social, organisant des tournois de football avant d’élargir leur action à travers une campagne de sensibilisation contre la drogue. Aujourd’hui, ils franchissent une nouvelle étape en se présentant aux municipales.

« Nous voulons apporter quelque chose de différent pour les habitants de Vacoas/Phoenix, mais aussi pour nos jeunes. La drogue n’est pas le seul souci ; Castel connaît un véritable problème de transport », explique Farheen.

Avec un programme articulé autour de dix réformes prioritaires, le mouvement espère donner une voix aux jeunes dans les processus de décision, tout en s’attaquant aux problèmes concrets comme le transport public. Pour ces nouveaux venus en politique, cette première campagne représente un tournant décisif.

En Avant Moris : redonner espoir à Beau-Bassin/Rose-Hill

En Avant Moris, de Patrick Belcourt, se prépare aux municipales depuis 2019.
En Avant Moris, de Patrick Belcourt, se prépare aux municipales depuis 2019.

À Beau-Bassin/Rose-Hill (BB/RH), En Avant Moris incarne cette volonté de changement. Créé en 2019 spécifiquement pour les municipales, le parti de Patrick Belcourt a dû patienter face aux reports successifs des élections. En Avant Moris a mis ce temps à profit pour s’implanter durablement, publiant même un manifeste électoral intitulé « De l’abandon à l’abondance » il y a deux ans. Avec une présence constante sur le terrain, le parti entend replacer le citoyen au cœur des décisions municipales.

Sa vision : redonner à BB/RH son prestige d’antan, tout en adoptant une approche différente face aux problématiques de drogue, de pauvreté et de délinquance. Le parti souhaite également valoriser les talents locaux, qu’ils soient athlètes, entrepreneurs ou artistes. « La proximité avec notre électorat, c’est ça notre différence. J‘espère que les habitants nous feront confiance dans cet exercice décisif qui nous attend », déclare Patrick Belcourt.

Repiblik Sitwayen Popiler et le retour de Tania Diolle

Selon Tania Diolle, la campagne de son parti se déroule bien.
Selon Tania Diolle, la campagne de son parti se déroule bien.

Parmi les nouvelles formations, Repiblik Sitwayen Popiler marque le retour de Tania Diolle sur la scène politique après sa démission du Muvman Patriot Morisien. Bien que discrète sur sa vision et son programme, Tania Diolle promet une déclaration officielle après le Nomination Day « pour s’expliquer », tout en assurant que sa campagne se déroule favorablement.

Muvman Liberater : entre passé et avenir

L’ancien maire des villes soeurs fait son retour dans l’arène.
L’ancien maire des villes soeurs fait son retour dans l’arène.

Le Muvman Liberater (ML) fait également son retour dans la course municipale, signant par la même occasion le retour de Ken Fong, ancien maire des villes sœurs. Après avoir quitté le ML avant les élections générales de 2024, il explique ses motivations : « En 2024, je n’étais pas tout à fait d’accord avec le MSM. Après la révocation d’Ivan Collendavelloo puis l’affaire Kistnen, je ne voulais plus m’associer à cela. »
Fort de son expérience passée, Ken Fong met en avant le bilan positif du ML et sa vision de continuité. Il assure que si son parti remporte la municipalité, il travaillera en bonne intelligence avec le gouvernement actuel : 

« Si nous sommes élus avec la confiance des habitants de Beau-Bassin/Rose-Hill, nous allons travailler avec le gouvernement actuel. Et si jamais ce n’est pas le cas, nous serons une opposition juste et sans démagogie. »

 

Idéal Démocrate : réinventer Curepipe

Géraldine Hennequin.
Géraldine Hennequin.

À Curepipe, c’est Idéal Démocrate, fondé par Géraldine Hennequin, qui entend transformer la ville. Avec une vision centrée sur le bien-être des habitants, le parti propose une rupture avec les méthodes traditionnelles de gouvernance municipale.

« Nous proposons une rupture avec l’immobilisme et les promesses sans lendemain. Nous voulons une ville où chacun puisse vivre, travailler et s’épanouir dans un environnement digne du 21ᵉ    siècle », déclare Géraldine Hennequin.

Son parti propose un grand plan de rénovation urbaine et une gestion plus participative : « Ce n’est pas aux politiciens de décider seuls, mais bien aux habitants de co-construire l’avenir de leur ville ».

Consciente de la taille modeste de sa formation, Géraldine Hennequin reste confiante : « Bien sûr que c’est un défi ! Mais c’est surtout une opportunité pour que la voix des Curepipiens soit enfin entendue. Après des années sans élections municipales, la démocratie locale est à reconstruire. »

 

  • NOU LAKAZ - Le Grand Salon dédié à la Maison & au Jardin

  • defi moteur

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !