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COVID-19 - Travailler quand on vit dans la zone rouge : des légistes témoignent

Ils sont nombreux de la profession légale à vivre dans ce que l’on surnomme la zone rouge. Il s’agit des circonscriptions 15 (La Caverne/Phœnix), 16 (Vacoas/Floréal) et 17 (Curepipe/Midlands) décrétées régions à risque depuis le 11 mars en raison du taux élevé de contamination à la COVID-19. Comment vivent les légistes qui y habitent ? Comment gèrent-ils le travail ? Voici quelques témoignages.

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Me Siv Potayya : « Je reste chez moi en respectant les consignes du GM »

sivL’avocat Siv Potayya, qui habite Curepipe, confie qu’il reste chez lui. « Je me confine. J’ai profité du vendredi 12 mars 2021 pour faire mes achats, vu que c’était mon jour de sortie », raconte-t-il. Il souligne l’importance de bien respecter les consignes du gouvernement pour endiguer la pandémie de COVID-19.

Mais il admet que le fait qu’il ne puisse pas se rendre en cour en ce moment a un énorme impact financier sur lui. « Bien sûr que cela affecte énormément le travail. Car il y a aussi le fait que les procès sont renvoyés en raison du confinement. Cela représente un manque de revenus, car les honoraires sont parfois payés en avance, parfois le jour où le cas est entendu en cour ou encore la veille où l’affaire est écoutée », explique l’avocat.
Il martèle que le manque à gagner est énorme. « Nous avons des frais de bureau et administratifs qui, malheureusement, demeurent fixes. Mais j’ai une pensée spéciale pour mes confrères qui se trouvent eux aussi dans la zone rouge », conclut-il.


Me Avineshwur Raj Dayal : « C’est un droit constitutionnel d’avoir un avocat »

dayalL’avocat Avineshwur Raj Dayal, qui vit à Vacoas, explique que le travail se fait à la normale, tout en respectant les règles sanitaires. Il se dit prêt à aider ses clients. « C’est un droit fondamental et constitutionnel d’une personne de se faire assister par un avocat », fait-il ressortir.

Il affirme que ce mardi 16 mars 2021, il se rend justement au poste de police de Trou-aux-Biches pour assister un client. « Nous faisons nous aussi partie des services essentiels », précise-t-il. Il souligne que le protocole sanitaire mis en place par le gouvernement et la distanciation sociale seront respectés lorsqu’il sera sur le terrain.

L’avocat évoque des dilemmes. « Certains clients ne peuvent pas se déplacer pour être assistés d’un avocat, tandis que d’autres ne savent même pas qu’ils peuvent être assistés d’un homme de loi. D’autres encore le font à distance, soit via visioconférence, soit par téléphone ou à travers WhatsApp.

Me Avineshwur Raj Dayal soutient que des avocats seront confrontés à d’autres obstacles, comme le fait que certaines lois n’ont pas été amendées pour résoudre les problèmes surgissant durant un confinement. « Nous avons vécu cette situation durant le confinement de l’an dernier. Certains problèmes sont restés au même point. Un exemple est le délai pour faire appel dans des affaires qui tombent sous la Land Acquisition Act. Dans ce cas précis, c’est le chef juge qui accorde le délai. Or, aucun amendement n’a pas été fait à ce niveau », soutient l’avocat.


Me Jacques Panglose : « Je travaille à domicile »

jacquesL’avocat Jacques Panglose, qui habite Curepipe, se dit serein. Il indique qu’il travaille sur ses dossiers en les mettant à jour, en attendant que les instances judiciaires soient opérationnelles comme il se doit.

Sinon, il confie qu’il profite de ce confinement pour faire ce qu’il aime. « J’écoute de la musique. J’adore le classique. Je suis également un passionné de la lecture », dit-il. Pour lui, « ce confinement engage l’homme dans un face-à-face avec lui-même » en le plaçant dans une situation difficile. « Je fais moi-même une introspection », conclut-in.


Kaviraj Bokhoree, avoué : « Je suis prêt à aider mes clients dans ces moments difficiles »

kavirajL’avoué Kaviraj Bokhoree, qui vit à Castel, indique qu’il se rend au travail uniquement pour des cas urgents. Comme c’est le cas ce mardi 16 mars 2021. Il se dit également prêt à aider ses clients dans ces moments difficiles. « Définitivement, le confinement a un impact sur mon travail, car cela marche au ralenti », précise-t-il.

Il ajoute qu’il devra faire une demande d’Immediate Care and Control concernant un enfant de onze mois. « L’affaire sera logée par voie électronique. Le juge aura à prendre une décision par la suite », affirme l’avoué. Il précise qu’il devra se rendre à son bureau pour préparer le dossier afin de le soumettre au juge concerné.

 

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